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terroriste - Page 2

  • Revue de presse BD (116)

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    + Il y a autant de festivals-BD que de fromages en France. Parmi les plus courus, le festival "BD-Fil" de Lausanne qui -fraude fiscale oblige-, est le mieux doté. Plus de 30.000 mille visiteurs s'y sont rendus le week-end dernier. Plusieurs dessinateurs en ont tiré des strips (ci-dessus, Pierre Wazem). Au fait, à quand un festival de BD à Monte-Carlo ?

    + Il paraît que "L'Humanité" pourrait relancer le magazine "Pif-Gadget" !? Pas sûr que ce soit une très bonne idée, car la mort du PCF coïncide à peu près avec le moment où ses adeptes ont commencé de penser que l'accumulation de gadgets pourrait sauver l'humanité, en lieu et place de la science véritable.

    + L'Université de Poitiers a programmé une très sérieuse "Journée d'études autour du caricaturiste Albert Dubout et la France des années 20 à la fin des années 50" (mercredi 8 octobre). Le style des interventions tranche nettement avec celui de Dubout : "Albert Dubout ou les paradoxes de l'humanité", "Albert Dubout face à la reconversion des espaces urbains" ; même si on note l'effort louable de M. Christian Moncelet (université de Clermont-Ferrand) pour introduire un peu de rondeur : "Dubout, du bon, du binaire : duo et couples chez Dubout". Il ne faudrait pas oublier qu'une des tendances lourdes de l'humour français, de Rabelais à L.-F. Céline, en passant par Molière, Voltaire et A. Allais, consiste à se moquer de l'université ou des intellectuels. L'excès d'anthropologie est un véritable tue-l'humour.

    + Le webzine Actualitté (Lionel Davoust) approuve la censure d'une parodie de la série Bob et Bobette par le parti nationaliste flamand "Vlaams Belang", réclamée par les ayants-droits de Willy Vandersteen au prétexte que ceux-ci ne partagent pas les opinions de ce parti. Cependant on peut se demander si la pratique de la censure "au nom de la liberté d'expression" n'est pas parfaitement ubuesque. On est ici plus près du slogan terroriste "Pas de liberté pour les ennemis de la liberté !" que de la défense de la liberté d'expression par Voltaire, en dépit de ses propres opinions.

    + Zélium, gazette humoristique qui défie le clivage pro-Israël/pro-Palestine, non moins machiavélique que l'ancien clivage droite/gauche, organise une fiesta sur la péniche "Antipode" (Paris XIXe, 23 sept.) afin de doper la souscription qu'elle lance afin d'être distribuée en kiosque. En 2014 plus que jamais, il faut mendier pour être libre.

    + Le dessin de la semaine est une planche extraite du comix "Electric Candyland", par l'Américain Jesse Tise (Californie), sorte de remake du conte pédophile de Lewis Carroll. On devine pourquoi "Pif-Gadget" a perdu la guerre froide.

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  • Tomi Ungerer - Un point c'est tout***

    Dans une interview-fleuve de près de deux-cent pages accordée à Stephan Muller, webzine,bd,gratuit,zébra,fanzine,bande-dessinée,critique,tomi ungerer,stephan muller,interview,un point c'est tout,bayard,alsacien,illustrateur,terroriste,libertin,sade,canular,william cole,new york,max ernst,jack lang,orwell,france,jazz,irlande,parisl’Alsacien Tomi Ungerer, qui se définit lui-même comme un «terroriste de l’humour», multiplie les anecdotes tirée d’une vie d’artiste (il est désormais octogénaire), dont le but semble avoir été de ne jamais se faire tout à fait accepter dans le monde des adultes.

    Les démêlés de cet auteur de livres pour enfants, affichiste et dessinateur de presse, avec différentes sortes de moralistes, féministes ou pédagogues, notamment américains, viennent d’ailleurs sans doute de là : l’enfant ne prend pas toujours les adultes au sérieux, et sans doute d’autant moins qu’il a été confronté, comme Ungerer, aux atrocités absurdes de la guerre, où les masques tombent et les grands discours sur la liberté, l’égalité et la fraternité font « pschittt ».

    Le hasard a fait naître Ungerer dans une famille protestante plutôt bourgeoise, mais que le décès prématuré de son chef, père de Tomi, plaça dans une situation aussi précaire et inconfortable qu’une famille d’ouvriers. Ungerer revient sur les circonstances et le cadre plutôt exceptionnels de son enfance afin de tenter d’élucider les paramètres psychologiques prédéterminés de son existence ; en particulier son goût pour les jeux sexuels libertins, qui lui ont valu les foudres des ligues de vertu féministes (U. ne dissimule pas en effet son goût pour les femmes soumises, bien qu’il ne fasse pas l’apologie de la strangulation ou du viol, comme Sade, mais critique plutôt la mécanisation des rapports sexuels dans la société moderne).

    Ungerer ne rechigne pas à raconter plusieurs canulars qu’il mit en œuvre aux dépends de la bonne société new-yorkaise, où il parvint à faire son trou dans ses jeunes années, louant un grand appartement dans un quartier chaud ; aux dépends de la bonne société, voire de ses amis :

    « L’un de mes meilleurs amis, le poète et génial touche-à-tout William Cole, qui avait partagé ma maison tout un été, compte parmi mes plus belles victimes. Dans le New York des années 1960, nous étions deux effrayants érotomanes dévorés par une passion commune pour les femmes, concoctant des orgies avec un luxe de minutie. Une seule chose me mettait mal à l’aise chez lui : sa haine viscérale des Allemands. Lors de mes voyages en Europe, j’avais, à dessein, emporté dans mes bagages un brassard nazi récupéré à la Libération. Pas un simple brassard de militant, non, un brassard destiné aux dignitaires du régime. L’amener à New York s’avérait stupide, irraisonné. J’allais lui trouver une utilité inattendue. Un soir que Bill était passé dîner chez moi, je me suis amusé à glisser à son insu le brassard à la manche de son imperméable. A son départ, je l’ai aidé à enfiler son manteau, si bien qu’il ne s’est rendu compte de rien. Je ne peux qu’imaginer les regards assassins qui l’ont transpercé lorsqu’il a traversé New York en métro, cette ville où le souvenir de la guerre était si présent et la communauté juive si importante. Il m’en a voulu terriblement. Et il ne m’a jamais rendu mon brassard. » (...)

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