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sobd - Page 2

  • Revue de presse BD (209)

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    Caricature par l'Enigmatique LB

    + L'élection de Donald Trump aux Etats-Unis, déjouant les pronostics des médias, a quelque chose de renversant du point de vue de la satire. En effet, le pays du "politiquement correct" vient de se comporter ainsi de la plus incorrecte des façons aux yeux du monde entier, ou du moins des "faiseurs d'opinion" qui avaient érigé la rivale de D. Trump en porte-parole des idées bienséantes.

    Pour prendre une image : c'est un peu comme si, au beau milieu de la messe, le diable était acclamé par l'assemblée, chassant le prêtre et le remplaçant par un avocat du diable.

    S'il s'agissait d'une défaite du "politiquement correct", il y aurait lieu de se réjouir car le "politiquement correct" n'est jamais qu'un prêt-à-penser inculqué aux peuples par les élites afin de conforter leur avantage social. De surcroît, le "politiquement correct" est une censure qui ne dit pas son nom, particulièrement sournoise : il ne tranche pas, il étouffe.

    Mais ce que l'on observe plutôt, de façon plus pointue, ce n'est pas le recul du "politiquement correct" mais sa métamorphose ; il est soumis aux lois de la mode. Prenons l'exemple du nationalisme : cette opinion jugée incorrecte hier, alors que les ruines et charniers gigantesques du XXe siècle étaient encore fumants, connaît un regain aujourd'hui sous différents noms plus ou moins subtils (le patriotisme, mais aussi "l'identité nationale" ou les "valeurs républicaines") en raison de sa fonction mobilisatrice. D. Trump n'a fait que surfer sur une vague qui s'est formée sous lui, avant lui. Il existe aussi un nationalisme russe en vogue, un nationalisme écossais, un nationalisme embryonnaire de l'Etat islamique, et même un nationalisme juif, aussi aberrant soit-il (la nation symbolise dans la bible l'affrontement de dieu, comme les géants dans la mythologie grecque).

    Le constat que l'éthique contemporaine repose sur des sermons arbitraires est sans doute une plus mauvaise nouvelle que l'élection de Donald Trump à la Maison Blanche cette nuit.

    + "La Quinzaine littéraire" (1er-15 novembre) s'intéresse aux mangas, ou du moins à la biographie de Marie-Antoinette par Fuyumi Soryo (Glénat): "Les "seinen", destinés à un public plus mature, proposent au lecteur un scénario plus complexe que les "shonen" (destinés aux jeunes garçons) et les "shojo" (destinés aux jeunes filles)."

    La "Quinzaine" se félicite que les producteurs de ce manga japonais aient préféré se fier pour leur scénario à des travaux universitaires (Simone Bertière, J.-C. Petitfils) plutôt qu'à la biographie légèrement romancée de Stéphane Zweig.

    "La Quinzaine" ne dit rien en revanche du dessin particulièrement codifié et rébarbatif de Fuyumi Soryo, à l'instar de nombreuses BD japonaises.

    + Une monographie (chez Karthala) supervisée par un agrégé d'histoire (Tristan Martine) traite du moyen-âge en bande-dessinée, en particulier de sa réinvention à des fins de propagande, par différents partis. Le but de l'historien et celui de la politique divergent en effet, ce qui rend la tâche de l'historien plus ardue.

    La bande-dessinée elle-même est un art assez médiéval, dans la mesure où ses codes narratifs ne sont  pas très éloignés de ceux mis en oeuvre dans les enluminures.

    + Le SOBD, salon de BD parisien (3-4 décembre/Halle des Blancs-Manteaux), dédié aux petits producteurs de BD, met cette année la bande-dessinée suédoise à l'honneur. Une soixantaine de planches et de dessins originaux seront exposés lors de ce salon. "La bande-dessinée existe en Suède depuis plus d'un siècle. Comme dans de nombreux autres pays, les premières histoires en images apparaissent au XIXe siècle dans la presse. La BD suédoise se distingue rapidement par l'installation de studios Disney, irriguant le pays de récits de Donald ou Picsou.

    (...) La bande-dessinée suédoise se caractérise aussi par une forte présence féminine : tant côté des créatrices que des lectrices, les femmes y sont nombreuses, colorant les créations suédoises de nuances que la France peut lui envier." (dit le prospectus)

    On fera observer ici que ce qui fit le charme particulier de la BD belge, c'est l'adaptation de la culture américaine, au point d'obtenir quelques oeuvres originales (comme "Lucky-Luke"), non le décalque exact des productions Disney. De même l'Italien Hugo Pratt copia le style de Milton Caniff, en omettant de copier ses scénarios vulgaires à l'attention des bidasses.

    + Kerry James Marshall (ci-dessous) est un artiste noir américain reconnu et coté, originaire d'Alabama, qui s'efforce de pallier l'absence de noirs dans la peinture occidentale. Comme il peint ses personnages plus noirs qu'ils ne sont vraiment, afin de souligner son intention, cela confère à ses toiles un aspect étrange.

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  • Revue de presse BD (78)

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    + Comme rien de ce qui est mythologique ne m'est étranger, j'ai repéré le nouveau fanzine belge "Circé", dont la couverture est signée Max de Radiguès.

    + Le rappeur Diziz-La Peste justifie ainsi l'appel à l'autodafé de "Charlie-Hebdo" par Nekfeu, du collectif 1995, dans la bande-son du film "La Marche" : "Le rap, c'est une émotion, une humeur, ça part des tripes. "Charlie Hebdo" brandit sa carte de caricaturiste à chaque fois qu'on le critique, laissez-nous brandir la nôtre. Nous aussi, on a le droit à l'outrance, à l'humour." "Le Monde" feint de s'étonner de ce "clash" entre les rappeurs et "Charlie-Hebdo" : il était pourtant prévisible, et l'on a ainsi pu voir des sites communautaires musulmans se réjouir à l'annonce des difficultés financières de "Charlie-Hebdo". Pour ma part, contrairement à Charb, le "politiquement correct" me semble prévaloir sur la "liberté d'expression", et Diziz-la Peste vise sans doute juste lorsqu'il rappelle l'impertinence perdue de "Hara Kiri". Je serais curieux de voir ce que donne un "Hara Kiri" dessiné par des rappeurs du 9-3. D'une façon ou d'une autre, la "liberté d'expression" se situe toujours à l'extérieur de la société civile, et ne règne pas en son sein. Ainsi le marxisme, pour prendre un exemple, devient stalinisme en devenant la religion officielle de l'Etat soviétique.

    + Interview de François Bégaudeau, "Romancier et auteur de BD" dans le "Figaro Madame" (24 novembre) : - Quelle est votre plus grande angoisse ? - L'injonction au bonheur. Le soir du réveillon, on doit tous être heureux en famille, gommer les inimitiés, se forcer à sourire et faire bonne figure. Enfant, cette pression me nouait totalement." - Votre parade implacable ? - A 15 ans, j'en ai parlé à mes parents qui, très gentiment, m'ont libéré de cette obligation. Depuis je profite de Noël pour écrire, car Paris est très calme pendant les fêtes... J'écris des poèmes sur les dindes, au lieu d'en manger !" Un vrai enfant de choeur, ce Bégaudeau, on lui donnerait le bon dieu sans confession.

    + Le 41e Festival d'Angoulême 2013 sera grave ou ne sera pas ; d'abord parce que, selon le nouveau directeur Franck Bondoux, le président du jury et dessinateur de presse Willem ("Libération""Charlie-Hebdo") "est un observateur très fin du monde" - ensuite parce que la répartition de la subvention (240.000 euros) entre les différents organisateurs ne se fait pas sans mal, affirme la "Charente Libre".

    + Signalons le prochain festival "SoBD" à Paris (29-30 novembre), qui a réservé un espace à la petite presse et aux fanzines.

    + "Bayday-Leaks" est un fil d'actualité impertinent sur le monde de la BD et ses coulisses qui fait grincer des dents les magnats de la BD et les sémioticiens détachés du ministère de la Culture pour isoler le concept pur de BD. Extraits brûlants :

    - "Faits divers : il braque son libraire pour pouvoir se payer un livre de l'Apocalypse."

    - "Les bédéphiles fans de Julie Lescaut et de Navarro enfin comblés après des années interminables d'attente : le nouveau "Blacksad" est sorti."

    + Parmi les nouveaux métiers qui recrutent, surfant sur la vague identitaire, le métier de tatoueur serait-il menacé par l'interdiction des encres de couleur ? Le dessin ci-dessous est du tatoueur parisien bcbg Veenom, du collectif "Bleu-Noir".

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