La Semaine de Zombi. Mardi : E. Macron pourrait y perdre des plumes.
fanzine - Page 155
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Caricature Nathalie Loiseau
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Portraits de Donateurs
La Semaine de Suzette Zombi. Lundi.
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Swan - Le Buveur d'Absinthe**
Le courant impressionniste est difficile à définir autrement que par son antiacadémisme. Ce mouvement de rébellion contre l'enseignement en vigueur aux Beaux-Arts de Paris et l'organisation de la vie artistique qui en découle, est proclamé mort par le critique d'art Félix Fénéon dès 1886, un peu plus d'une dizaine d'années après ses débuts seulement.
Au début du XXe siècle, l'impressionnisme est déjà à son tour synonyme d'académisme, de "peinture bourgeoise française", notamment en Allemagne où la vie artistique est en pleine effervescence après la France.
"Swan", par Néjib (éd. Gallimard), ambitionne de redonner vie à ce mouvement en brossant les portraits croisés de ses principaux protagonistes. L'Américaine Mary Cassatt (1844-1926) a inspiré le personnage (principal) de Swan ; c'est une bonne idée d'avoir retenu un point de vue américain car cela permet de souligner le contraste entre la culture française -disons "sexiste et hédoniste"- et la culture américaine "féministe et puritaine" de Mary Cassatt.
Le dessin est vif et pas du tout académique, le scénario bien rythmé, mais "Swan" souffre de la comparaison que l'on ne peut s'empêcher de faire avec le "Picasso" de Julie Birmant (et Oubrerie) ; cet ouvrage parvenait à replacer Picasso, trop souvent qualifié de "génie", dans son contexte parisien voire "montmartrois".
"Swan" est trop décousu pour permettre le même recul sur la petite révolution artistique que fut l'impressionnisme. Les rapports ambigus entre le milieu artistique et la bourgeoisie à la fin du XIXe siècle sont peu montrés ; or la spéculation accrue sur les oeuvres d'art a favorisé l'émancipation des grandes expositions officielles. La "manière impressionniste" préexiste aux impressionnistes, puisque on la retrouve chez Delacroix (pour qui tout était couleur, même les ombres), accompagnée d'un mobile plus précis (faire fusionner la peinture et la musique) ; mais Delacroix n'aurait pas cautionné la trivialité des thèmes traités par Monet ou Degas.
Swan - tome I : Le Buveur d'Absinthe, par Néjib, éd. Gallimard-BD, 2018.
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Problème de couple
La Semaine de Zombi. Vendredi : Pas facile de séduire les Français avec une Europe allemande.
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Revue de presse BD (316)
Spécimens de la jeunesse soviétique peints par Alexandre Deïneka. Le progrès est symbolisé à l'arrière-plan par une locomotive.
+ Le Grand Palais expose l'art totalitaire soviétique (jusqu'au 1er Juillet) ; théâtre, cinéma, photographie, architecture : le régime communiste ne négligea aucune discipline. Même obsession de l'art de la part du régime nazi ; Hitler aimait s'entourer d'architectes, de photographes, de cinéastes... Les régimes libéraux ne sont pas en reste, dans lesquels le marché de l'art a pris des proportions extraordinaires.
Première observation : "le réalisme socialiste" est un simple slogan : au contraire c'est l'onirisme de la peinture soviétique qui saute au yeux. Le travail et les travailleurs sont idéalisés, ce qui constitue un point commun avec le nazisme et le libéralisme.
L'art soviétique peut être plus abstrait, selon l'exhortation de Casimir Malevitch : "Le carré est un enfant royal plein de vie (...) Notre monde de l'art est devenu nouveau, non figuratif, pur." Mais, plus abstrait, il n'est pas moins idéaliste. L'intention de "pureté" trahit même le caractère religieux.
Lénine préfère le cinéma et un art plus figuratif parce qu'ils remplissent mieux leur rôle de propagande que l'art géométrique, plus intellectuel.
L'art soviétique a largement contribué à transformer l'utopie marxiste, essentiellement dirigée contre la philosophie, en religion prolétarienne comparable à ce que fut le culte orthodoxe pour le monde paysan.
Deuxième observation : la production artistique entre dans les régimes totalitaires en concurrence avec la production industrielle, de sorte que la frontière entre l'art et l'industrie est pratiquement abolie. L'automobile, pour prendre un produit emblématique, devient plus qu'un véhicule, une véritable oeuvre d'art.
Léonard vu par F. Boucq.
+ Le musée de la franc-maçonnerie (Grand Orient de France, Paris 9e) consacre à partir du 11 mai une exposition à Léonard de Vinci, vu par le dessinateur Boucq, intitulée "Léonard décodé".
Pas étonnant que les obsédés de l'équerre et du compas soulignent l'habileté du peintre italien à composer des figures ; mais cette conception "perspectiviste" du dessin est à la fois réductrice et anachronique. On constate que Boucq ne dessine pas comme Léonard ou Michel-Ange.
Il y a d'autres "mystères" plus intéressants chez Léonard que son habileté technique ou ses machines, comme l'abandon progressif de l'art au profit de la science, ou une spiritualité discrètement dissidente du catholicisme officiel.
+ Le cas de Courbet, ramené à un con frisé par la critique contemporaine, évoque ceux de Cavanna et "Charlie-Hebdo", réduits de la même façon au caractère pornographique.
Le bicentenaire de sa naissance à Ornans (Doubs) donne lieu à divers hommages. "Ses tableaux sont des manifestes, la défense des pauvres, la lutte contre l'injustice sont dans son ADN", explique Frédérique Thomas-Maurin, la directrice du musée, qui confesse en rougissant être une "inconditionnelle" de Courbet : "J'avoue, je l'aime bien." (in : "Le Monde", 21-23 avril)
Communard et ami de Proudhon, Courbet était néanmoins habile à mener sa barque ; les caricaturistes raillaient notamment la signature de Courbet, très distincte et destinée à promouvoir efficacement son oeuvre. La caricature ci-dessus par Nadar, qui vise surtout le "chantre du réalisme", n'a pas omis la fameuse signature.
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Joli mois de Mai
Caricature par LAOUBER
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Caricature 1er Mai
La Semaine de Zombi. Mercredi.