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Le webzine Zébra propose un petit guide pour s'y retrouver plus facilement dans l'offre de BD gratuite en ligne. En effet, au cours des cinq dernières années, la qualité des BD en ligne s'est nettement améliorée, en même temps que les divers outils permettant au public d'en profiter, au point d'égaler l'offre "payante".
- Il faut distinguer l'offre totalement gratuite de l'offre gratuite assortie de messages publicitaires, puisque celle-ci constitue un moyen de rémunération indirect.
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BD GRATUITE
30joursdebd (strips/planches/mise à jour quotidienne)
Grand papier (belge/plusieurs classements : top 50, expérimentale/maj quotidienne)
8pcx (mini-fanzines pdf téléchargeables et imprimables)
Mauvais Esprit (webzine humoristique financé par la pub, nouveautés chaque semaine/quelques-uns des humoristes les plus talentueux)
Il y a quelques mois déjà que je veux faire ça; découvrir le chef-d'oeuvre de Lucrèce Andreae, il y a peu, me l'a rappelé; "ça", quoi ? Eh bien un petit "best-off" des courts métrages d'animation qu'on peut trouver sur la toile, souvent fabriqués par de jeunes diplômés d'écoles spécialisées dans ce domaine. Avec une mention spéciale pour des centres de formation français (Emca d'Angoulême), où est apparemment enseigné l'art de ne pas se laisser envahir par des considérations techniques (et c'est sans doute, ici, la première et la dernière fois que je fais l'éloge de l'enseignement français).
Je mettrai cette anthologie à jour au fur et à mesure de mes découvertes.
Un critique d'art anglais du milieu du XXe siècle a vu dans le dessin-animé "le seul art qui appartient en propre aux Etats-Unis d'Amérique"; j'en suis moi aussi convaincu, vu le lien très spécial de l'humour des meilleurs cartoons yankees avec les mathématiques modernes (dites "post-euclidiennes"); cet humour fait écho au rire d'Einstein. Je me souviens d'avoir déclenché l'hilarité dans un congrès de physiciens américains quand j'ai fait le rapprochement entre l'art des cartoons et celui des spéculations mathématiques "à la manière de Feynman"; il n'empêche que le comique de situation, déclencheur du rire dans les cartoons, est produit par des paradoxes identiques à ceux que la physique moderne prévoit. Bien que son but soit de soupçonner la physique quantique et non de l'élucider, le paradoxe du chat de Schrödinger pourrait être le sujet d'un dessin animé.
Il faut s'arrêter aussi sur l'aspect industriel de cet art. C'est une petite révolution de pouvoir désormais, techniquement, produire en solo des dessins-animés qui exigeaient naguère le travail d'un studio entier, avec des coûts mille fois plus élevés. Souvenons-nous que c'est pour des raisons de coût que les studios américains ont dû interrompre dans les années cinquante la production de courts métrages, avant de sombrer peu à peu dans la guimauve des dessins-animé des studios Disney ou japonais. Comme en bande-dessinée, le format long est, dans le dessin-animé, synonyme de dilution et d'infantilisme - d'ailleurs principalement motivé par une double raison pédagogique et commerciale.
Le cinéma d'animation, ou le cinéma en général, qui est l'art le moins individualiste, peut tout d'un coup le redevenir et perdre en partie, sait-on jamais, cet aspect "séquentiel" typique de tous les arts mécaniques, pour redevenir plus humain et moins ennuyeux.
(Narcisse en habit de moine se mirant dans une fontaine - expo. à la BNF)
+ Il ne fait aucun doute que le mariage gay est le comble de "l'amour courtois", autrement dit "chevaleresque". Mais en est-il de même pour la BD, comme le suggère le Rapide du Web ? Si c'est le cas, le pape a bien fait de démissionner. Lui qui voulait revenir au moyen âge ne s'était pas aperçu que nous y sommes toujours.
+ Les cas d'identification de blogueuses-BD à des renards se multiplient ; d'abord il y a eu Pénélope Bagieu, maintenant c'est Anne Montel. Lapins, poulets, perdreaux, je vous conseille de passer votre chemin ! Et même les loups, dont les contes nous disent qu'ils ne font pas le poids face aux renards. Que fait la psychanalyse ?
+ A l'exemple de Carlos Ghosn, les PDG des grosses maisons d'édition cèderont-ils une partie de leur rémunération pour montrer de la solidarité vis-à-vis de leurs employés dans la dèche? En attendant, de plus en plus de dessinateurs mettent en vente leurs dessins sur leurs blogs. C'est le cas du plus indépendant des dessinateurs de BD indépendante, le Yankee Ted Rall, premier à avoir osé soulever la couverture médiatique recouvrant les opérations militaires en Afghanistan. Il met une planche originale en vente sur e-bay.
+ Joann Sfar sème à tous vents... Déjà dessinateur de BD, scénariste de BD, cinéaste, conseiller éditorial, journaliste à "Télérama", par-dessus le marché il publiera bientôt... un roman ; et Philippe Val va lui octroyer bientôt une émission de radio sur "France-Inter" ; comme l'emblème de "L'Association", petite maison où Sfar débuta, est une hydre, on peut s'interroger : -Est-ce que Sfar ne risque pas d'attraper LES melons ?
+ Le dernier numéro de "Fluide Glacial", confié à une nouvelle rédaction (Yan Lindingre et Vincent Solé), fait la satire du "shopping"; en période de crise, c'est quasiment un crime de lèse-majesté.
Non seulement cette publication n'a pas mis en place un quota de dessinatrices, mais "Fluide" s'en bat les couilles du "shopping" ! Ne faudrait-il pas mettre ces lascars au pas, comme tous les autres ?
+ Interdit de Festival d'Angoulême "in" (pas d'accréditation), le journaliste bruxellois Didier Pasamonik est parvenu habilement à monopoliser "l'after", grâce à une interview de la ministre de la Culture française, Aurélie Filippetti, qui pensait sans doute que tous les journalistes belges sont aussi niais que Spirou et Fantasio.
D. Pasamonik revient cette semaine sur cette affaire, qu'il qualifie de disproportionnée... dans un dossier en trois parties. Il publie d'abord les chiffres des ventes 2012 de BD, qui montrent une hausse des profits. Il suggère ensuite de ne pas tout mélanger, les auteurs de BD exerçant souvent des métiers très différents.
Sur le second point, on ne peut que l'approuver: le FIBD est un vaste fourre-tout, peut-être sympathique (?), mais qui porte préjudice, selon moi, aux auteurs de BD et éditeurs réellement indépendants, en les faisant passer pour les parasites d'un système commercial dont ils bénéficient peu. Sur le premier point, en revanche, la publication des résultats, il est de notoriété publique que les résultats affichés par les grands éditeurs, comme la presse d'ailleurs, sont toujours truqués et n'ont aucune fiabilité. Elle ne prouve pas la bonne santé de ce secteur para-industriel. On peut même penser que la production industrielle de BD a connu ces dernières années une sorte de "bulle spéculative", et que les petits éditeurs de BD indépendants imaginatifs ont mieux résisté à la crise et y résisteront mieux. Un "krach" de la BD traditionnelle ne serait pas une énorme surprise. Sur le plan éditorial, elle donne depuis pas mal d'années des signes d'essoufflement.
+ Le dessin de la semaine est de Lucrèce Andreae; il tressaille, éructe et susurre comme Paganini. Il nous rappelle que le "speed-dating" a fait place en matière d'amour aux mélos traditionnels, de même que le "fast-food" a remplacé la cuisine bourgeoise.