par MARC SCHMITT
alfred jarry
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Trait d'humour
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Les Députés (3)
"Le Canard Sauvage", hebdo qui parut tout au long de l'année 1903, employa la crème des caricaturistes du temps : Caran-d'Ache, A. Faivre, Grandjouan, Hermann-Paul, Iribe, Kupka, Roubille, Steinlein, Vallotton... excusez du peu. La répartition entre les caricaturistes et les chroniqueurs* est un modèle d'équilibre (assez rarement atteint dans la presse satirique). La plupart des numéros ont un thème précis, tiré de l'actualité, comme le voyage du président de la République Emile Loubet en Algérie occupée par les troupes coloniales, ou l'expulsion des congrégations religieuses.
On pourrait qualifier la ligne éditoriale du "Canard Sauvage" d'anarchiste, si le terme d'anarchiste n'avait pas perdu sa signification entretemps. Les députés sont une des cibles favorites du "Canard", en plus du clergé, de l'armée, de la police, des têtes couronnées et du président de la République.
*Chroniqueurs parmi lesquels figure Alfred Jarry. Rdv dans le prochain n° de Zébra pour en savoir plus sur Jarry au "Canard Sauvage".
par Steinlein :
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Les Députés (2)
"Le Canard Sauvage", hebdo qui parut tout au long de l'année 1903, employa la crème des caricaturistes du temps : Caran-d'Ache, A. Faivre, Grandjouan, Hermann-Paul, Iribe, Kupka, Roubille, Steinlein, Vallotton... excusez du peu. La répartition entre les caricaturistes et les chroniqueurs* est un modèle d'équilibre (assez rarement atteint dans la presse satirique). La plupart des numéros ont un thème précis, tiré de l'actualité, comme le voyage du président de la République Emile Loubet en Algérie occupée par les troupes coloniales, ou l'expulsion des congrégations religieuses.
On pourrait qualifier la ligne éditoriale du "Canard Sauvage" d'anarchiste, si le terme d'anarchiste n'avait pas perdu sa signification entretemps. Les députés sont une des cibles favorites du "Canard", en plus du clergé, de l'armée, de la police, des têtes couronnées et du président de la République.
*Chroniqueurs parmi lesquels figure Alfred Jarry. Rdv dans le prochain n° de Zébra pour en savoir plus sur Jarry au "Canard Sauvage".
par F. Vallotton :
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Les Députés (1)
"Le Canard Sauvage", hebdo qui parut tout au long de l'année 1903, employa la crème des caricaturistes du temps : Caran-d'Ache, A. Faivre, Grandjouan, Hermann-Paul, Iribe, Kupka, Roubille, Steinlein, Vallotton... excusez du peu. La répartition entre les caricaturistes et les chroniqueurs* est un modèle d'équilibre (assez rarement atteint dans la presse satirique). La plupart des numéros ont un thème précis, tiré de l'actualité, comme le voyage du président de la République Emile Loubet en Algérie occupée par les troupes coloniales, ou l'expulsion des congrégations religieuses.
On pourrait qualifier la ligne éditoriale du "Canard Sauvage" d'anarchiste, si le terme d'anarchiste n'avait pas perdu sa signification entretemps. Les députés sont une des cibles favorites du "Canard", en plus du clergé, de l'armée, de la police, des têtes couronnées et du président de la République.
*Chroniqueurs parmi lesquels figure Alfred Jarry. Rdv dans le prochain n° de Zébra pour en savoir plus sur Jarry au "Canard Sauvage".
par Abel Faivre :
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Revue de presse BD (460)
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- Au programme cette quinzaine : 1. Riad Sattouf, un grand prix mérité ; 2. Alfred Jarry journaliste au "Canard Sauvage" ; 3. Albert Camus pour les Nuls, par J. Ferrandez ; 4. L'étrange hommage de Mathieu Sapin à Tomi Ungerer ; 5. Caricatures par Sempé, Kroll, Guy Venables & Zombi.
(caricature par Zombi)
L'Arabe du Mois
Quel auteur de bande dessinée contemporain méritait mieux que Riad Sattouf d’être honoré d’un grand prix par ses pair.e.s ?
Songez que Riad Sattouf n’a même pas eu besoin d’un scandale public ou d’une grossière provocation pour faire connaître ses bouquins, comme Salman Rushdie ou Michel Houellebecq. Il doit son succès au bouche-à-oreille.
Et Riad Sattouf n’a plagié personne, contrairement à la plupart des économistes, des sociologues et des auteurs de science-fiction dont les ouvrages neufs (mais point originaux) encombrent les rayons des librairies.
Riad Sattouf ne dessine pas non plus de femmes partiellement ou entièrement dénudées, suivant la recette convenue de la bande dessinée pour adultes hétérosexuelle, homosexuelle ou transsexuelle.
Riad Sattouf n'imite pas le grand maître Hergé, ou si peu. Car son humour ne s'adresse pas aux enfants belges de 7 à 77 ans ; la « ligne claire » de Hergé, inspirée du dessin animé, n’est pas la technique de Sattouf.
Riad Sattouf n’est même pas une femme !
Pour toutes ces raisons, on pardonne à R. Sattouf de donner systématiquement en interview les réponses politiquement correctes que les journalistes attendent de lui (sur ce plan-là, M. Houellebecq est bien meilleur).
(suite de la revue de presse sur Beehiiv)
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Revue de presse BD (459)
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- Au programme cette semaine : 1. "Full Stop, le génocide des Tutsis au Rwanda" par F. Debomy et E. Prost ; 2. Le député californien Robert Garcia ne jure que par la BD ; 3. La Gidouille briochine en hommage à A. Jarry ; 4. L'Ere du soupçon d'antisémitisme ; 5. Caricatures par Jean Mazurie, Deligne, Foolz & Zombi.
(par Frédéric Debomy et Emmanuel Prost - éd. Cambourakis, 2019)
Au coeur des ténèbres rwandaises
« Full-stop, le génocide des Tutsis du Rwanda » : il ne s’agit pas ici d’une BD ordinaire, mais plutôt d’un contraste ; le contraste entre la paix retrouvée au Rwanda, petit pays d'Afrique de l'Est densément peuplé, peint ici par Emmanuel Prost en rouge, vert et bleu, complètement cabossé par ses « mille collines » boisées d’où lui vient son surnom, et d'autre part l’effort du collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR) d’Alain et Dafroza Gauthier, pour que le massacre des Tutsis par les Hutus ne tombe pas dans l’oubli (environ un million de Tutsis ont été torturés et massacrés dans un pays comptant 12 millions d'habitants).
Cet effort passait par la condamnation en 2018 des maires de la commune de Kabarondo, Octavien Ngenzi et Tito Barahira, pour génocide et crime contre l’humanité (rejoignant ainsi une poignée de condamnés pour des chefs d'accusation similaires). Ces deux meneurs ont nié jusqu'au bout leur participation, malgré des témoignages accablants de survivants. Bien au-delà des mensonges des meneurs et des responsables directs, Frédéric Debomy relate l’isolement de ceux qui ont tenté de reconstituer les faits avec un maximum de précision pour élucider ce crime politique, qui vient s’ajouter à la liste déjà longue et effroyable des crimes politiques du XXe siècle.
La cause israélienne s’est emparée du génocide des Juifs ; ou bien encore la cause arménienne, ukrainienne (Olodomor)... : dans le cas du génocide au Rwanda (1994), aucun parti n’appuie les enquêteurs. Ils ont été accusés d’être à la solde du chef rebelle Tutsi Paul Kagamé, actuel chef de l'Etat rwandais ; celui-ci semble plutôt avoir fait le choix de jeter le manteau de Noé. Les procès ne dissipent pas toutes les ténèbres.
Depuis la publication de cet album en 2019, le rapport Duclert sur le rôle de la France dans le génocide contre les Tutsis a conclu en 2021 à «une responsabilité lourde et accablante» de la politique menée par l’Elysée (la France ayant pris le relais de la tutelle coloniale belge).
On dispose par ailleurs du témoignage du commandant de la force d’intervention armée de l’ONU, présente sur place au moment des massacres, le général canadien Roméo Dallaire ; or ce témoignage pointe nettement la responsabilité de l'ONU.
Le Rwanda reste aujourd'hui sous la tutelle, plus discrète qu'avant mais néanmoins bien réelle, de puissances étrangères, ce qui rend le travail des historiens ardu.
(suite de la revue de presse sur Beehiiv)
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Boutique Zébra
NOUVEAU TEE SHIRT DANS LA BOUTIQUE ZéBRA
(imprimé avec un motif Père Ubu d'Alfred Jarry)