+ Les lecteurs de Zébra se souviennent peut-être qu'Olivier Josso lui donna une illustration de couverture (n°2). Dédicace à la galerie "Papiers gras" le 7 juin (Genève).
+ Pygmalion de nombreux auteurs belges (et aussi du Français Moebius), Joseph Gillain aurait eu cent ans en janvier 2014, et la Maison de la bande-dessinée annonce la parution d'ouvrages pour les collectionneurs à cette occasion.
+ Meybeck, graphiste et twitteur forcené met en ligne ses planches de BD, dont un reportage BD sur les expulsions de travailleurs immigrés plus ou moins clandestins, qui me réconcilie avec le style des auteurs de reportage-BD souvent lourdingue (Chappatte, Sacco) ou trop ludique (Delisle).
+ Le site d'actu TOUTENBD interviewe Marc Dubuisson, auteur de "Charles Charles, profession président", BD faite pour désacraliser la politique. Fort bien, en même temps je me demande comment on peut désacraliser plus la politique que Shakespeare ne l'a déjà fait ? Je suis impatient pour ma part d'une BD qui désacraliserait à son tour l'électeur, cet irresponsable à qui toutes les célébrations et les rituels politiques sont dédiés. Ce serait vachement immoral, je sais, mais c'est justement ce que j'attends d'un dessinateur, qu'il soit dégagé des obligations civiques et militantes.
+ François Forcadell glose sur son blog sur les 300 euros de retraite et 44 ans de dessin de Jean-François Batellier. Le jour où les entrepreneurs procureront des emplois intéressants à leurs ouvriers, ceux-ci accepteront sans broncher ni flics de trimer pour pas un rond.
+ Une exposition est consacrée en ce moment à Bruxelles aux illustrations de Pierre Joubert (-16 juin), qui oeuvra surtout pour le compte des associations de boys-scouts.
Souvent dénigré en raison d'un style académique proche de la propagande des années 30, avec un brin de mièvrerie en plus, voire un côté "gay", P. Joubert n'est pas moins un caricaturiste convaincant. Surtout, son histoire personnelle vaut d'être lue. Issu d'un milieu ouvrier modeste, il était peu prédestiné à adhérer au mouvement scout, plutôt bourgeois (surtout à Paris). Mais un pote de collège l'entraîna, et cette amitié changea le cours de son destin -même si la grande passion de Joubert fut l'illustration plutôt que le scoutisme. Il fit la "drôle de guerre". Quand le mouvement scout éclata en deux à la fin des années soixante, se divisant en un clan moderniste majoritaire et un clan conservateur résiduel, Joubert aurait volontiers opté pour les "modernes", si ceux-ci ne l'avaient pas rejeté, jugeant son style trop ringard, tandis que les conservateurs le plébiscitaient. Tout ça il le narra d'une façon très directe et très simple dans une biographie intitulée "Souvenirs en vrac".
caricature de Pierre Joubert