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margaux motin

  • La Tectonique des Plaques**

    Autant le dire d’emblée, l’humour à base de galipettes et de shopping de Margaux Motin me laisse webzine,bd,gratuit,zébra,fanzine,bande-dessinée,kritik,critique,margaux motin,tectonique des plaques,blog,humour,bigard,vuilleminplutôt froid. J’ai déjà eu l’occasion d’y goûter sur son blog avant que la «Tectonique des plaques» ne fasse un carton. Il faudrait que je puisse me glisser dans la peau d’une femme pour apprécier, de même que l’humour d’un joueur de foot ou de rugby ne passera pas forcément auprès du public féminin, du genre : - Quel est le point commun entre un pack de bière et une femme ? (aucune loi morale selon moi, même assortie d’une peine de prison à vie, ne pourra abolir cet humour couillon, du moins tant qu’il y aura des femmes et des packs de bière).

    On pourrait presque définir un humour de droite (Bigard, Vuillemin), et un humour de gauche (Margaux
    Motin, Florence Foresti) ; de même il y a une manière virile de se fendre la poire, qui rend un son caverneux, tandis que les femmes « rient sous cape », hi, hi, hi, à propos d’une sombre histoire de paire de chaussures surnuméraire. Or, le principal mérite de l’humour n’est-il pas d’être transsexuel et de nous lâcher un peu la grappe dans un monde de compétition hypersexué ? Comme dirait Cabu, on n’est pas au Japon ici.

    Cependant il y a des bouquins qui sont des phénomènes de société et, à ce titre, on peut être amené à les feuilleter. Non pas pour les critiquer, vu que le point de vue social est imperméable à la critique, comme tout ce qui relève de la foi, mais plutôt histoire de prendre la température.

    Je m'arrête à cet aphorisme de M. Motin : « La femme est un homme comme les autres. » Il permet de cerner plus précisément les goûts sexuels de l’auteur, selon la méthode freudienne qui a fait franchir à la critique d’art un pallier (surtout quand on l’applique à l’art de Freud lui-même).

    Cette méthode permet d’affiner la «cible-marketing». Ainsi les féministes tendance «émasculatrice» plus traditionnelles ne devraient pas tellement trouver leur compte dans le mot d’ordre de M. Motin, prônant l’alignement sur l’organe viril. Pas plus que les hommes qui ne se retrouvent pas dans l’idée que M. Motin se fait du sexe opposé au sien. A cet égard, j’avoue ne pas bien piger à quoi servent les codes-barres des bouquins s’ils ne permettent pas de se cultiver en fonction de son identité sexuelle ou politique ? Le système est, j'imagine, encore balbutiant.

     

    Un tel succès public devrait pousser Margaux Motin, qui n’est sans doute pas une idiote, à se remettre sérieusement en question. Sinon, autant faire actrice de cinéma.

  • Revue de presse BD (57)

    Spécial "mécanique quantique"

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    Christine Boutin par Pochep


    + Pour tenter de dissuader l'humoriste Pochep de militer en faveur du mariage gay, je plaide auprès de lui que les histoires d'amour XX ou YY sont en tous points semblables aux histoires d'amour XY, c'est-à-dire aussi rasoirs. Humour et militantisme se marient mal.

    "L'Inconnu du Lac", avec son titre et son affiche romantique, contredit sans doute l'observation selon laquelle art et sentiments ne font pas bon ménage. Mais le cinéma est une industrie : il ne peut pas faire autrement que d'aller dans le sens du commerce. D'ailleurs plus le procédé de production d'une BD est industrialisé, plus les thèmes abordés sont sentimentaux.

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    En ce qui concerne la censure, je partage l'avis de cet écrivain britannique qui remarque que la censure est, en soi, un très bon principe, mais qu'elle est toujours mise en oeuvre par des imbéciles qui autorisent ce qui devrait être censuré, et censurent ce qui devrait être autorisé.

    + Le discours récurrent contre l'académisme n'a pas empêché l'Université de Picardie Jules Verne de proposer un diplôme pour devenir un auteur complet de BD en deux ans. "Complet", ça doit vouloir dire avec des lecteurs ou des clients à la clef. Ou bien qu'il faut faire une thèse en BD. L'interstice entre les cases fournira toute la matière à ces thèses.

    + François Forcadell ironise sur son blog sur la manière dont Margaux Motin a trouvé du boulot à "Paris-Match". Mais il ne dit pas que le choc des photos est indispensable pour préparer le choc des cultures. En chaque photographe sommeille un soldat, puisqu'il n'est question dans ces deux métiers que de trouver le bon angle de tir. Confiez à un "sniper" un télé-objectif, et je vous garantis qu'il fera des merveilles avec.

    + Le Rapideduweb ouvre le débat sur le dessin en BD : requiert-il une certaine technique, ou doit-il au contraire être le plus spontané ? A travers une controverse entre James Kochalka (?) et Jim Woodring (??), auteurs de BD yankees. On oppose ainsi en vain la spontanéité à la technique. Cette dernière est inconsciente aussi, et donc instinctive. C'est même ce qui explique que la barbarie et la technologie sont liées dans les temps modernes.

    Ce qui est intéressant dans la BD, c'est qu'elle est "bipolaire" ; à savoir qu'elle mélange deux arts contradictoires. Le roman, qui va dans le sens de la fiction et du hasard ; et le dessin qui tend au contraire à diminuer le plus possible la part du hasard et du déterminisme inconscient.

    + Si je devais comparer le journaliste belge Didier Pasamonik à un personnage de bande-dessinée, je le comparerais à Séraphin Lampion, car c'est fouteur de merde de talent, un poète dans son genre - un vrai journaliste diront certains, puisque le journaliste se fait une spécialité de vendre des assurances sur l'avenir.

    Une des marottes de Pasamonik est de brocarder Jean-Christophe Menu, ex-tête pensante de "L'Association". D'après lui la démission de Menu devrait permettre à "L'Association" d'être moins snob et plus populaire. A quelques exceptions près, comme le tampographe Sardon, je trouve pour ma part les auteurs de "L'Association" très conventionnels. Sfar est un modèle du genre, affecté quasiment d'onanisme verbal. On ne peut s'empêcher de penser à la masturbation à propos de "L'Association", ou la rétention de foutre en bande organisée. Le contraste est frappant avec "Hara-Kiri", quelques années auparavant. Les querelles persistantes (Pasamonik & Menu) ont d'ailleurs souvent lieu entre des personnalités proches. C'est d'ailleurs incohérent, comme fait Pasamonik, de reprocher son élitisme à "L'Association", tout en affirmant que la BD est une industrie. Les arts industriels ou mécaniques sont en effet les plus élitistes.

    Zombi (leloublan@gmx.fr)