Aujourd'hui il fait beau. Tout le monde s'en réjouit. Tout le monde sauf un... Naumasq
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Aujourd'hui il fait beau. Tout le monde s'en réjouit. Tout le monde sauf un... Naumasq
...littéraire (pour faire de la place dans ma bibliothèque).
par Antistyle
L’Américain Robert Crumb, réfugié politique en France* depuis une vingtaine d’années, a acquis grâce à l’exposition de son travail au Musée d’art moderne en 2012 le statut d’artiste international. On a senti alors une certaine réserve de la part de cet iconoclaste, passé de l’ombre de l'underground à la lumière du musée. La muséographie est l’art de l’éclairage et de la mise en valeur, et occulte le plus souvent les zones d’ombre de la contre-culture. Il faudrait une histoire de l’art non-académique pour traduire le véritable sens de la contre-culture.
L’intérêt de la longue interview biographique de R. Crumb, qui tient lieu de préface aux nombreux extraits de son travail, vient de ce que cet artiste est né, a grandi et a vécu dans la nation où la culture de masse est la plus étouffante. R. Crumb ne se prive d’ailleurs pas de citer en modèle Brueghel et de dénigrer les « comics » :
- Gary Groth : Qu’est-ce que tu as contre le romantisme ?
- Robert Crumb : Je ne sais pas quel est le problème exactement. Tout ça s’est prolongé dans Superman, les super-héros et les bandes-dessinées d’aventure « réalistes », tous ces trucs d’évasion.
- Gary Groth : Tu te sens encore étranger à ta culture ?
- Crumb : Oh, putain, oui. Le seul moment où je n’ai pas eu cette impression, où j’ai même commencé à me dire que je faisais peut-être partie du truc, c’était à la fin des années 1960, pendant la période hippie. Même si je ne me sentais pas tant que ça en phase avec le mouvement hippie (…).
SIX heures ont sonné comme un glaive à ma montre
C'est vrai ces deux aiguilles très fines s'alignent
Sur mon cadran et bien droites comme Montmartre
Car leur clocher dans mon souvenir qui se signe
Pieusement Je vois bien que le temps s'entartre
A ma montre qui blanchit à l'instar d'un cygne
Et me dit que le soir avance encore contre
Moi à dix-huit heures que le trépas désigne
C'est vrai comme dit Brel que le temps cogne et laisse
Un arrière-goût de faiblesse et de tendresse
Surtout aux portes de la nuit quel regard d'ange
Quand il faut coucher dans les draps de la faucheuse
Et plonger dans le sommeil d'une vie étrange
Et onirique ? Ah mais qu'est-ce que la mort heureuse ?!
Poème de Bertrand Demagny
Illustration d'Aurélie Dekeyser
Pochoirs Paris rive-droite :
...et un graffiti :
Il y a un peu plus de deux ans, la France perdait son AAA (meilleure notation permettant d'emprunter à des taux plus bas). Au même moment, le paquebot Concordia coulait. Aujourd'hui, son épave a été redressée. Par contre la notation de la France, elle, n'est pas remontée. Seules les meilleures andouillettes sont restées AAAA. Alors on peut imaginer qu'on sortira de crise le jour où les andouillettes pourront emprunter sur les marchés financiers ! Naumasq
Vendredi : L'Avenir est en quelque sorte le "gauleiter" universel, et seules les cultures policières élèvent un temple à cette idole (le récent décès de l'artiste libertaire Merri Jolivet* et les rumeurs d'un prochain "Mai 68" m'ont inspiré cette caricature de Manuel Valls).
*Etonnante nécro de Merri Jolivet dans "Le Monde", qui commence comme ceci : "Cet ancien militant des années 1968, né le 16 décembre 1943 à Paris, sans doute trop vif et spirituel pour être un combattant de première ligne, s'inscrivait dans la catégorie des contemplatifs exigeants, à la fois respecté et reconnu (...)" Vous avez bien lu : sans doute trop vif et spirituel pour être un combattant de première ligne. Transposé à tous les combats pour la liberté ou qui passent pour tel, ce mépris du combattant de première ligne débouche sur une étrange théorie de l'histoire.