par WANER (à lire aussi dans "Siné-Mensuel")
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par WANER (à lire aussi dans "Siné-Mensuel")
Ill. de Granville extraite de "Les Métamorphoses du jour".
+ Dans la comédie humaine de Jean-Jacques Grandville (1803-1847), les personnages sont ramenés à des animaux ; les illustrations de Grandville sont saisissantes, provoquant à la fois le rire et un certain malaise. Loin d'assumer un antispécisme béat, Grandville souligne la bestialité de l'homme dès lors qu'il se regroupe avec ses semblables pour former une espèce.
Ce procédé satirique vaut à l'illustrateur lorrain un franc succès et d'être sollicité par la presse satirique de son temps : "Le Charivari", "La Silhouette", "La Caricature".
Bien qu'il ne partage pas les opinions politiques d'H. de Balzac (monarchiste), Grandville se rapproche du grand romancier réaliste et illustre son oeuvre.
La Maison de Balzac (Paris 16e) propose jusqu'au 13 janvier une expo. d'une cinquantaine d'illustrations de Grandville, dont certaines peu connues, qui soulignent la connivence entre les deux auteurs et confrères.
A noter que Grandville mourut prématurément, rendu fou de douleur par la perte successive de tous ses enfants et de sa femme.
+ Une école genevoise (Head) propose un cours de bande dessinée gratuit en ligne, qui débute aujourd'hui et s'étale sur sept semaines ; deux profs (Bejamin Stroun et Peggy Adam) enseignent le b.-a.-ba de la technique propre à la BD (simplification du dessin, découpage en séquences...).
+ La bibliothèque de Plérin dans les Côtes-d'Armor organise une expo. et des conférences autour du dessin satirique et de la caricature (week-end des 12-13 oct.).
par LAOUBER
par l'Enigmatique LB (à lire aussi dans "Marianne")
Caricature par WANER (à lire aussi dans "Siné-Mensuel")
+ Cabu détestait Jacques Chirac ; pas autant qu'il détestait François Mitterrand (en électeur de gauche cocufié), certes, mais en amoureux de Paris le caricaturiste reprochait au maire Chirac d'avoir abîmé la capitale en la livrant aux industriels du BTP, ce qui revient à placer une jolie femme entre les mains d'un proxénète.
"Revoir Paris", le meilleur album de Cabu (1996, au Seuil), n'est pas seulement un pamphlet contre Jacques Chirac, mais c'est aussi ça.
En vieillissant Cabu se laissa séduire par l'équipe municipale suivante, non moins guidée par la folie des grandeurs bétonnées (camouflée derrière "l'esprit olympique"). Bertrand Delanoë consacra à son ami Cabu une exposition à l'Hôtel de Ville.
E.O. de Gaston Lagaffe par Franquin & Jidéhem, estimée entre 250 et 300 euros.
+ A la rubrique "Argent", "Le Monde" titrait récemment (16 sept.) : "La bande dessinée ou le marché de la nostalgie".
En effet, d'après l'expert Eric Leroy (Artcurial) interrogé : "Les bandes dessinées anciennes, c'est un marché de la nostalgie ; les collectionneurs cherchent à retrouver l'objet d'époque, celui qui les a séduits."
Mais cet expert est pessimiste quant à l'évolution de ce marché : "Il a été très porteur pendant vingt ans, mais je crois qu'il est arrivé à maturité. Et je ne le vois pas repartir avec les nouvelles générations qui lisent peu ou sur tablettes, et le manque de journaux supports de cet univers, comme l'étaient Spirou ou Tintin (...)."
Il ne faudrait pas oublier l'aspect purement spéculatif, de placement financier, caractéristique de l'art contemporain, qui en fait une "vitrine du capitalisme" ; il explique aussi les records de prix atteints par certains objets de collection dont l'intérêt est minime sur le plan plastique.
K. Marx emploie l'expression parlante de "fétichisme de la marchandise", qui résume à elle seule la dimension religieuse de la culture contemporaine.