La Semaine de Zombi. Vendredi : Moralité de l'affaire Hulot : les écolos sont sympas mais un peu cons.
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Caricature Nicolas Hulot
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Revue de presse BD (284)
+ Grosse campagne de pub pour le coca-cola cette semaine dans le métro parisien (plusieurs stations entièrement tapissées) ; compte tenu des méfaits de cette boisson sur l'organisme (en particulier celui des jeunes enfants), on est surpris que le ministère de la Santé n'ait pas censuré une telle réclame...
Aussi surprenante dans cette campagne, dessinée par l'illustratrice japonaise Kanako Kuno, l'utilisation du couple Sartre & Beauvoir, installé à une terrasse de café ; on se souvient peut-être en effet que Sartre & Beauvoir comptent parmi les chantres zélés du communisme stalinien, notoirement antiaméricain.
Néanmoins Sartre ne dédaigna pas l'invitation du président Roosevelt à séjourner aux Etats-Unis en 1945, date à laquelle le philosophe-dramaturge s'enticha opportunément du général de Gaulle. Le célèbre philosophe eut sans doute alors l'occasion de siroter la boisson nationale des Etats-Unis.
+ "L'Homme de Cro-Macron" : on dit que les plaisanteries les meilleures sont les plus courtes ? Le bédéaste Jul n'en a cure puisqu'il tire sur le fil de la même plaisanterie depuis plusieurs années.
Dans le tome 8 de sa série "Silex in the City", Jul s'en prend (mollement) au président Macron, après avoir accepté récemment l'invitation du président français à l'accompagner en Chine à l'occasion d'un voyage officiel.
Est-ce qu'on ne peut pas considérer la satire de Jul comme une satire officielle, dont le gouvernement chinois pourrait s'inspirer pour pouvoir se prévaloir à son tour de la "liberté d'expression" ?
+ Le quotidien "Les Echos" (propriété de LVMH) -quotidien qui "bouscule les lignes" (sic)- proteste contre la "richophobie" d'un album de BD dessiné par Lécroart et écrit par un couple d'universitaires, Michel et Monique Pinçon-Charlot.
Le journaliste des "Echos" (Julien Damon) accuse notamment cette BD qui met en scène les déboires judiciaires du couple Cahuzac d'être un ouvrage "militant". De la part d'un journaliste de la presse dite "économique", c'est plutôt gonflé car cette presse est remplie de projections et de calculs économiques le plus souvent invalidés par les faits ; il n'y a aucune raison pour prendre ladite "science économique" plus au sérieux que l'astrologie.
Avec "La Violence des Riches" (2013) les Pinçon-Charlot ont cherché à attirer l'attention sur une violence minimisée voire dissimulée en Occident. Cette violence, plus discrète que la violence physique puisqu'elle passe par des moyens de contrainte plus abstraits, n'a pas moins des conséquences dévastatrices. Un certain nombre d'actes violents plus spectaculaires ne sont que des répliques à la violence des riches ou de l'Etat.
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Caricature Emmanuel Macron
La Semaine de Zombi. Mercredi : ça commence à faire pas mal de métaphores piétonnières pour quelqu'un qui circule en limousine...
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Caricature Françoise Nyssen
La Semaine de Suzette Zombi. Mardi : La culture est l'opium du bourgeois.
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J'ai pas tué de Gaulle***
Le maître du "polar agricole" en BD*, Bruno Heitz, s'est amusé à introduire dans cet opus une page d'Histoire : la tentative d'assassinat du général de Gaulle au Petit-Clamart en banlieue parisienne (1962).
Cette bande dessinée nous ramène à l'époque où de Gaulle n'était pas encore le modèle politique qu'il est devenu aujourd'hui (par la grâce des médias), mais au contraire un chef d'Etat contesté et largement impopulaire pour différentes raisons.
Le personnage principal campé par Bruno Heitz, Jean-Paul, est une crapule de bas-étage qui ne se contente pas de vivre de son métier de mécanicien automobile mais préfère s'enrichir en participant à différentes magouilles : escroquerie à l'assurance, chantage... De là ce petit escroc va se retrouver embringué dans un complot politique qui le dépasse, par le biais d'un camarade de classe, Fabien, transposition du colonel Bastien-Thiry, maître d'oeuvre du projet d'assassinat baptisé "Opération Charlotte Corday" (en hommage à l'assassin de Marat).
Pour faire plaisir à une tante "communiste qui apprécie de Gaulle", le petit escroc va faire échouer le complot in extremis et se racheter ainsi une conduite - du moins aux yeux de sa tante.
On peut se demander s'il n'y a pas un peu d'ironie de la part de l'auteur à faire sauver de Gaulle par un petit malfrat, tandis que Bastien-Thiry était un bon père de famille, officier dans l'armée de l'air et diplômé de l'école polytechnique... A moins qu'il n'ait voulu suggérer que les assassinats politiques sont souvent commis par des "purs" ?
B. Heitz excelle comme pas deux dans la narration en BD, à la fois grâce à la clarté de son style et des dialogues crus et réalistes.
Le roman n'empiète pas trop sur la réalité des faits : le sang-froid des occupants de la DS mitraillée, qui échappèrent miraculeusement aux quatorze balles retrouvées dans la carrosserie, est fidèlement rapporté. Cela dit l'association de l'idéaliste Fabien/Bastien-Thiry et de Jean-Paul-la crapule n'est guère plausible. Le commando était composé exclusivement de soldats ou d'anciens soldats fanatiques proches de l'OAS, persuadés que de Gaulle faisait le jeu du communisme (?).
J'ai pas tué de Gaulle, mais ça a bien failli... par Bruno Heitz, éd. Gallimard, 2010.
*"Un privé à la cambrousse".
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Caricature Emmanuel Macron
par l'Enigmatique LB
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Pat & Tik (4)
par WANER (à lire aussi dans "PSIKOPAT")