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travail - Page 7

  • Réduction de tête

    ...littéraire (pour faire de la place dans ma bibliothèque).

     

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    par Antistyle

     

     

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  • La Bible selon le Chat*

    Naguère l’Américain Robert Crumb publia une adaptation fidèle de la Genèse de Moïse en BD qui webzine,gratuit,bd,fanzine,bande-dessinée,philippe geluck,bible,chat,siné,drucker,jean effel,alphonse allais,genèse,moïse,mort,baudelaire,travail,satan,ravachol,che guevara,ben laden,diable,wallon,flamand,tintin,fachiste,robert crumb,sectateur,démoniaque,undergroundmécontenta à peu près tout le monde. Nombre d’admirateurs de Crumb, en effet, comme celui-ci avait produit pas mal de BD et de dessins polissons, le croyaient plutôt sectateur de Satan, et ils furent déroutés par tant d’éclectisme de la part de ce maître de l’underground. Quant à certains dévots catholiques, jugeant au contraire le dessin de Crumb d’une laideur démoniaque, ce travail les laissa, si ce n’est outragés, du moins fort dubitatifs (je me réfère à quelques critiques lues ici ou là).

    Cela me semble au contraire naturel pour un artiste Américain de s’intéresser à la bible, et plus généralement à la mythologie, tant la culture américaine manque de variété dans ce domaine ; elle est peuplée de super-héros qui sont presque tous des super-flics, un peu comme Tintin en plus fachistes.

    L’intention de Philippe Geluck est plus confuse, comme tout ce que fait Geluck, d’ailleurs, dont l’humour repose habituellement sur un usage efficace du paradoxe, c’est-à-dire à peu près l’équivalent de la contrepèterie pour les gens raffinés ou de la physique quantique pour les mécaniciens.

    En effet, ne voilà-t-il pas un anarchiste, proche de Siné, qui s’est néanmoins fait connaître par la télé et ses paillettes, les sermons dominicaux de Michel Drucker ; vous avouerez qu’on est loin de Ravachol, Che Guevara ou Ben Laden. Cet homme-là est un paradoxe vivant. Comme il réussit tout ce qu’il entreprend, d’aucuns concluront hâtivement qu’ils ont noué un pacte avec le diable, lui et son chat. «La Bible selon le chat» serait donc un ouvrage de commande ?

    Pas si sûr. Car si le diable est le dieu du rire, selon Baudelaire qui lança la mode de se moquer, non pas de dieu mais des Belges, P. Geluck est ici bien moins inspiré qu’avant, pour ne pas dire que son humour antijuif* ou antichrétien** tombe souvent à plat.

    P. Geluck semble avoir voulu faire rire, tout en provoquant à la réflexion, animé ainsi par de louables intentions, mais qui se sont neutralisées mutuellement, un peu comme deux personnes de fort tempérament, en formant une paire d’amoureux, finissent par constituer un binôme insipide au fil des ans.

    Geluck s’inscrit dans une tradition multimillénaire bien rôdée, attestée depuis l’antiquité, et qui consiste pour les satiristes à railler les récits mythologiques, dont l’absurdité apparente prête à rire, comme le récit de certains rêves incohérents (quand bien même les récits mythologiques juifs, grecs ou chrétiens, n’ont pas comme les rêves un fondement organique ou psychologique, mais se veulent au contraire une approche réaliste du monde, du cosmos ou de l’histoire).

    La genèse parle ainsi de la mort et du travail, qu’elle relie au diable et non à dieu, et de leur puissant effet de conditionnement sur l'homme ; elle en parle d’une manière, qui, si l’on y est pas habitué, peut déclencher l’hilarité ou causer de sérieux quiproquos.

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    La Bible selon le Chat, par Philippe Geluck, Casterman, 2013.


    *Il va de soi que P. Geluck n’incite pas à la haine raciale des juifs, puisque ceux-ci ne sont pas une race au sens biologique ou juridique selon… la bible.

     

    **Les efforts de Geluck pour provoquer une réaction des catholiques, en se déguisant en prêtre homo pour faire sa promo, n’ont pour l’instant pas déclenché de réaction majeure de la part du Saint-Siège. Déclencher une guerre ethnique entre Wallons et Flamands aurait sans doute été une meilleure tactique pour un auteur afin de faire parler de lui. Il semble trop tôt pour dire si le prochain conflit mondial éclatera sur la base d’un différend religieux, ou s’il opposera plus banalement les possédants à ceux qui n’ont rien ?

  • J'aime pas la crise***

    On s'étonne parfois à l'étranger du tempérament "râleur" des Français. Non seulement la vie est atroce, webzine,gratuit,zébra,bd,bande-dessinée,caricature,marc large,alévêque,crise économique,critique,kritik,zombi,français,esclavage,aristote,travail,voltaire,hoëbekemais il faudrait faire bonne figure, être content de subir la dictature de la vie, la pire de toutes, puisque toutes les autres en dépendent !?

    Si appliqué aux choses vaines (travail, famille, patrie), l'étranger ne se rend pas compte que cette absence de décalage le prive de l'humour, et qu'il se laisse ainsi complètement instrumentaliser par la vie. Adolescent, j'ai passé quelques semaines dans le Nord de l'Allemagne: c'est dingue comme ils prennent la vie au sérieux dans ces contrées ! C'était la première fois que je voyais des cours de ferme propres.

    L'introduction de l'humour dans les milieux ouvriers, principalement déportés en Asie aujourd'hui, pourrait avoir pour effet de les dissuader de s'adonner à cette tâche pour laquelle l'homme n'est pas fait, comme dit Aristote : le travail (ce qui lui vaut les railleries du Prussien esclavagiste Voltaire).

    C'est ce que j'ai pensé en feuilletant le dernier album de Marc Large: comme l'esclavage est largement délocalisé aujourd'hui, la principale tâche des pays riches étant d'absorber les fruits de la croissance, il faudrait larguer des caisses de cette BD au-dessus des pays où l'esclavage sévit. Ils verraient que la crise n'empêche pas les Français de se marrer. Bien sûr, on est tous conscients que nous devons des tonnes de milliards aux dirigeants des dictatures où la sueur et le sang sont meilleur marché. Peut-être seront-ils ainsi renversés bientôt, à cause du défaut de paiement de nations mieux armées qu'eux ? Leurs têtes coupées, voire pire encore. Mais bon, c'est la vie, et ce n'est pas en lui léchant le cul, ni en faisant les trois 8 qu'on trouvera une solution.

    Le paradoxe de cet album est de mélanger des dessins humoristiques qui prennent le parti de rire de la crise économique, qui n'est jamais que le symptôme du vieillissement d'un système, avec des bafouilles de Christophe Alévêque, qui manquent de sérieux. L'humour est un truc sérieux. Voyez les universités : elles sont remplies ou presque de statisticiens, c'est-à-dire de prévisionnistes, qui ont été les premiers surpris par l'aggravation subite de la crise. Donc pleine de gens pas très sérieux. Tout en étant parfaitement sinistres, comme il vous suffit de vérifier en ouvrant la télé sur la première émission consacrée par de doctes experts à la question économique.

    M. Alévêque prétend que les patrons se servent de l'argument de la crise pour baisser les salaires et rogner les primes. Evidemment, je comprends que le type qui a pris un crédit sur trente ans pour s'acheter un pavillon puisse être emmerdé. Mais, s'il avait eu des instituteurs un peu plus responsables, ils lui auraient enseigné à se méfier des banquiers comme de la peste. C'est donc plutôt un problème d'éducation. La réalité des catastrophes engendrées par la mécanique économique au cours des derniers siècles est bien différente de ce que décrit M. Alévêque. Elle vient bien de la foi inébranlable dans la croissance économique et l'éternel retour du profit.

    "J'aime pas la crise", M. Large et C. Alévêque, éd. Hoëbeke, 2013.

    (Zombi - leloublan@gmx.fr)

     

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