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  • Economix**

    L’impression que les lois de l’économie échappent aux experts eux-mêmes (les fonctionnaires de Bercywebzine,gratuit,zébra,fanzine,critique,kritik,economix,les arènes,adam smith,économie,science,jacques attali,karl marx,engels pratiquent-ils l’onanisme dans leur grand paquebot ?) incite le grand public à se prendre en main et s’informer lui-même, tant nos vies paraissent réglées par un grand logiciel implacable qui tourne en roue libre. C’est à ce motif de curiosité inquiète que répond l’auteur – américain – d’une volumineuse BD, Economix, récemment publiée par les Arènes.

    -          Leçon n°1 : en matière d’économie, mieux vaut ne pas se fier aux experts. On se souvient du mot de Jacques Attali au plus fort de la tempête des subprimes, involontairement comique, claironnant qu’il avait prévu la crise… dans les trente années à venir. Imaginez le garagiste : «J’avais bien vu que vos plaquettes de frein étaient usées, mais je pensais que vous pouviez encore rouler quelques centaines de km.»

    Le discours des experts économique au plus fort de la crise fait penser à celui des médecins au chevet des grands malades: -Accrochez-vous !, disent-ils en croisant les doigts dans le dos. En dernier recours, une petite prière à mère Nature afin d’accorder une rallonge n’est pas de trop.

    En définitive on en revient à l’hymne païen de Pangloss : «Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes.» ; et on peut se demander si penser l’économie ne revient pas à faire le vide dans sa tête, et ne penser à rien. Les abeilles ou les castors n’ont pas d’experts économiques, et ils s’en sortent plutôt pas mal.

    Le bouquin rappelle d’ailleurs que les économistes libéraux les plus prudents, Adam Smith par exemple, définissent le travail et l’argent comme une puissance naturelle. Il convient donc seulement d’éviter à l’homme les lames de fond et les cyclones trop violents par quelques mesures ou plans artificiels. Smith vitupère les spéculateurs ou les capitalistes qui jouent avec le feu. Seulement voilà, il est trop tard, puisque l’Occident est entièrement converti à ce jeu, que ses institutions politiques reflètent et d’où il tire sa supériorité. Il est aussi difficile de faire machine arrière que de transformer le Titanic en canot de sauvetage. J’emploie volontiers des métaphores, puisque le discours économique a tendance à dissoudre les métaphores dans les statistiques et le calcul, d’une manière perceptible aussi sur le plan culturel ou artistique.

    Point positif de ce bouquin également, il fustige l’usage des formules mathématiques dans le domaine économique; elles ont le don de conférer une aura scientifique à des théories qui ne le sont pas, et de procurer une confiance excessive, quand la prudence est surtout requise.

    En effet, «l’exploitation des ressources humaines», selon l’expression qui convient pour qualifier l’esclavage moderne, peut parfois, qui sait, se heurter à la conscience humaine d’une manière imprévisible ? J’ai observé pour ma part que les escrocs sont plus avisés que les experts en matière économique (je soupçonne d’ailleurs que Jérôme Kerviel était parfaitement honnête et persuadé du sérieux de son métier et de ses études): or les escrocs se fient plus à leur instinct qu’aux formules mathématiques.

    Engels et Marx sont résumés aussi dans Economix, qui se veut la première histoire de l’économie en BD, mais dont le ton est parfois un brin moralisateur, hélas.

    Marx à juste titre, puisqu’il fut et reste sans doute l’analyste le plus complet du phénomène de la mondialisation et de la soumission des élites intellectuelles à des systèmes de pensée, notamment le système hégélien, dont on voit qu’il prévaut encore en matière d’art, alors même qu’il est le système le moins susceptible d’enrayer ce que les marxistes qualifient de fétichisme, qui aboutit à se prosterner devant l’argent et son pouvoir de déclencher l’émotion ou la passion humaine.

    Il semble en effet utile de joindre à l’étude de l’économie celle de l’art, ainsi que l'ont fait Marx et d’autres penseurs, et comme ne le fait pas assez Economix, bien qu’il participe d’une volonté artistique d’élucider la bêtise de l’action économique pour mieux y résister (la bêtise qui consiste essentiellement à se soumettre aux forces de la nature, dont l’économie n’est qu’une prothèse, ou à lui opposer des concepts et une éthique creux).

    Le défaut de l’ouvrage est de ne proposer qu’un panorama des différentes thèses ou pensées économiques successives, sans remettre en cause la démarche anthropologique de la «science économique». Celle-là lui donne sans doute cet aspect complexe et inintelligible, caractéristique selon Orwell de l’intellectualisme et des intellectuels, qui semblent ainsi trouver dans les replis de leurs pensées une sorte de confort assez inédite dans l’histoire de l’humanité.

     De même, puisque la prétention historique est ici affichée, on peut reprocher à l’ouvrage de s’abstenir de faire la remarque que l'enseignement économique libéral dominant a le don d’affranchir le progrès économique et technique de son rôle majeur dans le déclenchement des guerres mondiales, qui résultent largement de l’essor industriel.

    Economix - Michaël Goodwin & Dan E. Burr - Les Arènes, 2013.

    (Zombi - leloublan@gmx.fr)

  • Strip Lola

    Comme chaque semaine dans Zébra, un nouveau strip de Lola (par Aurélie Dekeyser) :

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  • D'autres larmes***

    « Il jouira dans l’évier alors que retentira la sonnerie du micro-onde. » : cet entrefilet donne assez bienwebzine,bd,gratuit,zébra,fanzine,bande-dessinée,critique,kritik,glénat,treize étrange,d'autres larmes,camus,houellebecq,bhl,jean-philippe peyraud le ton de ce petit pamphlet satirique en BD, publié dans la collection "Treize étrange" en 2012, dirigé contre l’onanisme de la vie moderne. Le sacro-saint couple, dernier refuge dans le monde occidental, notamment, en prend pour son grade.

    Bien sûr on peut toujours se dire que ces pitoyables comédies sentimentales, dans lesquelles sont mis en scènes des beaufs et des hystériques, ne concernent qu’autrui. On peut toujours se dire ça ; il n’empêche que des gens qui jouent au poker ou au loto, il y en a de plus en plus ! On peut toujours, comme BHL, écrire de belles thèses sur le thème d'"Art et Vérité", pour faire croire que la philosophie continue, ou que la démocratie a de beaux jours devant elle. C’est la mission des intellectuels d’entretenir la foi. Ils seront bientôt les seuls à la prendre au sérieux.

    Cependant, vous me direz : - on a déjà lu ça cent fois ; ou bien : - Camus prône le suicide avec plus de style.

    En effet, M. Houellebecq est un exemple récent de best-seller qui repose largement sur le désenchantement. Des mâles trentenaires qui se pressent en Thaïlande dans des avions affrétés par un capitaine d’industrie démocrate-chrétien, pour s’y vider les couilles et échapper à des féministes castratrices («Plateforme») : c’est sûr qu’on fait plus gai.

     Mais cette petite BD me paraît plus enlevée que les romans de M. Houellebecq, qui a tendance à tirer à la ligne. Le dessin, presque "publicitaire", offre un contraste intéressant au propos.

    Plus tôt on se rend compte que l’existence n’a guère de sens, plus tôt on peut passer à autre chose.

    D'autres Larmes, Jean-Philippe Peyraud, Glénat, 2012.

  • Revue de presse BD (60)

    Spécial "choc des cultures"

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    + Les organisateurs de la biennale naturiste du fanzine (Bruxelles) ont confié le soin de dessiner leur affiche à la jeune dessinatrice française, Camille Déjoué. Influencée par l'esthétique américaine, elle y introduit assez d'autodérision pour alléger ce style.

    Omniprésente dans ces vignettes colorées, la sexualité perd le caractère mystérieux qu'elle peut avoir dans certaine littérature spécialisée, voire chez la nonne Thérèse d'Avila, dont l'existence est plus encore fonction du sexe que celle d'un libertin. La sexualité paraît chez Camille Déjoué un jeu de société, les corps destinés à s'emboîter les uns dans les autres de façon ludique comme des legos : c'est en cela que son art est ultra-moderne, tandis que les blogs "girly" distillent un sentimentalisme qui semble dater du XIXe siècle. Interview de Camille Déjoué dans le webzine belge "Feever".

    + La nouvelle adaptation de la Bible en BD produite par l'Américain Kingstone Comics devrait compter pas moins de 2000 pages. L'adaptation récente du récit mythologique de la Genèse attribué à Moïse par Robert Crumb dérouta certains fans, prenant sans doute les Etats-Unis pour une nation hyper-religieuse, et ne voyant pas le rapport entre la culture "underground" et Moïse.

    Au contraire, l'initiative de Crumb d'adapter Moïse me semble dans la continuité de sa volonté individualiste d'affranchissement du politiquement correct. Le judaïsme contredit en effet tous les codes de la culture américaine. Pas toujours assumé ainsi, mais présenté au contraire comme un humanisme, le pouvoir du président des Etats-Unis est perçu comme pharaonique dans les régions du monde sous domination américaine. La confrontation des mythologies égyptienne/juive présente à tout le moins plus d'intérêt que les prêches des politiciens ou des télévangélistes.

    + Le n°180 de la revue "Dada" (février 2013), qui se donne pour vocation d'initier les ados à l'art, présente l'art japonais de l'estampe, précurseur des mangas, de façon didactique. La gravure sur bois, "ukiyo-e", est née à Edo au XVIIe siècle, alors l'une des plus grandes villes du monde, comptant près d'un million d'habitants. Ses plus fameux maîtres : Hokusai, Hiroshige, Utawaga, etc., dessinent des scènes païennes très éloignées des préoccupations historiques ou révolutionnaires de l'art occidental. On devine que la nostalgie du bonheur antique est aussi utopique que la fermeture de l'empire japonais au reste du monde.

    + Le (luxueux) fanzine semestriel "Page 1", produit par la province de Liège (Belgique) est une initiative des pouvoirs publics pour promouvoir les dessinateurs en herbes issus des écoles de la région (trois numéros parus). Comme Mathieu Barthelemy, ci-dessous, inspiré par le style "tablette graphique" de Bastien Vivès.

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  • L'Amour infini...

    ...que j'ai pour toi***

    Le dessinateur portugais Paulo Monteiro donne dans cet album une suite de petits textes lyriques webzine,bd,gratuit,fanzine,zébra,bande-dessinée,paulo monteiro,kritik,amour,infini,pape,paternalisme,politique,shakespeare,6 pieds sous terreillustrés, principalement sur le thème de l’amour et de la mort, qui d’une certaine manière sont deux états voisins.

    Shakespeare, le plus sceptique quant à la possibilité d’un amour humain désintéressé, déverse sa pensée corrosive sur ce plan, et il ne reste plus après ce bain d’acide que quelques vagues traits aussi indécis qu’un dessin de Bonnard. Shakespeare illustre que l’amour n’est qu’un remède au vague à l’âme bourgeois, qui par ce moyen refoule la mort en dehors du cercle de ses préoccupations. La mort est une borne, que la spéculation amoureuse a le don de repousser à l’infini, de façon artificielle. L'espoir fou que l'amour fait naître chez certains s'accommode mal de la trivialité de l'acte sexuel.

    L’intérêt du bouquin de Monteiro, qui de façon judicieuse a placé un bouc en couverture, est qu'il traite surtout de l’amour filial, où le sublime amoureux réside, bien plus que dans le coït conjugal banal, bien trop terre-à-terre.

    Paulo Monteiro évoque son amour pour son père, sa puissante vertu tutélaire jusqu’à la mort de celui-ci, précédée par l’étiolement de ses forces dû à l’âge. Il dessine un rapport amoureux qui repose d’abord sur la force physique d'exister que son père et créateur lui procure, avant de devenir "infini", quand celui qu’on croyait immortel ne peut plus servir d’appui. Dès lors nostalgie et mémoire deviennent le fondement, moins net, de l’espoir de bonheur, à l’instar des civilisations à bout de souffle.

    Les rayons des librairies sont pas mal envahis par des niaiseries sentimentales (dont les mangas japonais se font souvent une spécialité), ou des histoires de couple répétitives, cet auteur portugais publié par les éditions «6 pieds sous terre» (!) a choisi d’aborder la foi amoureuse sous un angle moins commun.

    Même s’il ne suggère pas précisément comme Shakespeare que l’infini, en amour, prouve qu’il n’y a pas d’amour, mais une réflexion narcissique exacerbée, Paulo Monteiro permet au lecteur de s’interroger sur la sincérité de son éthique personnelle, en partant de l’amour familial primitif, qui détermine les amours secondaires au cours de l'existence. 

    A travers l’idée du "père de la nation", ce mysticisme religieux perdure d'ailleurs au niveau politique, et l’espérance des citoyens dans les pouvoirs quasiment surnaturels de l’élu. Mais le pape aussi prend la place du père, contrevenant même ainsi à l'interdiction expresse des écritures saintes d'appeler quiconque n'est dieu son "père". Le seul fait de cette interdiction indique que l'enjeu amoureux de la paternité n'est pas des moindres.

    L'Amour infini que j'ai pour toi, par Paulo Monteiro, éds 6 pieds sous terre, juin 2013.

  • Strip Lola

    Le strip hebdomadaire de Lola, dans Zébra (par Aurélie Dekeyser) :

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  • La semaine de Zombi

    Dimanche : pour le couturier Ralph Lauren, Paris est une femme ; il fait sans doute référence à sa forme en escargot ; c'est oublier l'appendice géant dont Paris est affublé en son centre, alors disons une maîtresse femme.

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