Retrouvez chaque semaine un gag de W.Schinski traduit de l'allemand dans Zébra :
...W.Schinski publie aussi dans nos colonnes son premier webcomic (feuilleton-BD), un polar intitulé G-1759 (A suivre).
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Retrouvez chaque semaine un gag de W.Schinski traduit de l'allemand dans Zébra :
...W.Schinski publie aussi dans nos colonnes son premier webcomic (feuilleton-BD), un polar intitulé G-1759 (A suivre).
Mathurin soldat, par Maadiar
+ On se souvient que Georges Brassens avait le béguin pour la guerre de 14-18 plutôt que pour la guerre de Syrie. Maadiar aussi, apparemment, dont je prends l'excellent feuilleton "Mathurin soldat" en cours de route à l'épisode n°7. Toujours sur le blog de Maadiar, on peut découvrir ce qu'est un "loubok" de sexe féminin ; une sorte de métaphore aryenne de la guerre, je suppose ?
+ La rentrée littéraire est toujours un fléau pour ceux qui détestent la littérature scolaire. Je ne vous emmerderai donc pas avec ce phénomène culturel... sauf pour signaler la rentrée littéraire de Zep, qui a caricaturé Yann Moix en Titeuf du PEF (paysage éditorial français).
+ Une expression revient souvent dans le milieu de l'auto-édition, c'est "façonné à la main" ; par exemple dans cet article de Maël Rannou dédié au fanzine "Cumulonimbus". Michel Houellebecq fournit dans son roman philosophique "Plateforme" une explication de l'engouement de l'homme moderne pour le "fait main" : l'homme moderne ne serait plus qu'une personne virtuelle, un peu comme un fantôme, à qui ne resterait plus que le pouvoir de causer et d'écouter de la musique, ayant délégué le pouvoir d'agir à plus vifs que lui. Façonner, et en façonnant toucher, palper, humer, donnerait à l'homme moderne l'impression d'exister.
+ J'en profite pour signaler deux manifs autour du DIY prochainement : l'une à Lille (21-22 sept.), l'autre à la bibliothèque M. Duras (fin octobre).
+ Si j'ai bien compris les dernières théories sur le 9e art, l'avenir est dans une sorte de synthèse de la BD et du jeu vidéo, un peu comme ça. Après l'académisme en art, voici la haute fidélité et le pixel en guise de crucifix. En même temps le type s'appelle Boulet, c'est donc normal qu'il soit obsédé par la chute des graves.
+ L'illustration de la semaine est signée Rachel Deville (Petite idole), auteur de "L'Heure du Loup" publié par L'Apocalypse.
Zombi (leloublan@gmx.fr)
Le strip hebdomadaire de Lola dans Zébra (par Aurélie Dekeyser) :
Mercredi : Ce dont les flics de la planète ont besoin, c'est d'un meilleur scénariste.
Nanterre, Bidonville de La Folie (1962-66)
Cette BD est un reportage rétrospectif sur l’un des aspects les moins glorieux des «Trente Glorieuses» : le bidonville de Nanterre, où fut entassée dans des cabanes insalubres, une main-d’œuvre d’origine algérienne employée dans le BTP. Dans ce campement précaire, dit «La Folie», rue de la Garenne, environ 1500 ouvriers célibataires et 300 familles s’établirent au début des années 60.
Ce reportage a le mérite d’aborder la question de l’immigration d’une manière que les débats politiques empêchent, versant systématiquement dans le registre émotionnel ou sentimental pour des raisons électorales. D’une certaine façon, la condition des immigrés s’est aggravée par rapport aux années 60, en raison du défoulement hystérique et des fantasmes dont cette catégorie de la population est l’objet.
Les différentes facettes du problème sont abordées sans fausse pudeur : cette main-d’œuvre algérienne est à la fois victime de sa propre bêtise et de son appât du gain ; elle franchit le cap en croyant que la France est une sorte d’Eldorado pour tous, où les richesses sont également réparties ; et l’industrie du BTP, avide d’une main-d’œuvre corvéable, est la première bénéficiaire de cette duperie. L’ambition familiale traditionnelle fait le jeu de l’industrie moderne, pratiquement sur le modèle de la conscription militaire et sa tactique sous-jacente.
L’accent n’est donc pas tant sur les brutalités policières, occasionnelles, que sur un système économique qui, dans ces années, ne connaît pas encore les ratés qu’il connaîtra dès le début des années 70. On devine que la mesure de «regroupement familial», derrière l’apparence humaniste ou compassionnelle, ne l’est pas seulement, mais aussi une mesure profitable en termes d’encadrement d’une population d’ouvriers pauvres, dont la tendance à se tenir à carreau est redoublée du fait de la charge de famille (et les salaires touchés sont dépensés en France). Le cas de figure du regroupement familial est typique de la manière publicitaire dont les politiques libérales endossent les habits de l’humanisme.
La guerre d’Algérie, dont le bilan très lourd (200.000 morts du côté algérien) ne sera connu que plus tard, place bien sûr «La Folie» de Nanterre en état d’ébullition. La manifestation du 17 octobre 1961 est, là encore, évoquée avec pudeur, du point de vue d’ouvriers pauvres qui n’avaient pas grand-chose à gagner à obéir aux ordres du FLN, ne pouvant se payer le luxe d’être « idéalistes ». On voit ici à quel point le sentimentalisme (ici le sentiment nationaliste pro-Algérie) imprime à l’homme le mouvement le plus erratique.
Je fais sans doute un compte-rendu quelque peu « anarchisant » de cette BD, mais il ne me paraît pas inexact de dire que ce reportage dessiné est assez exemplaire du témoignage dont il est difficile de tirer une conclusion idéologique quelconque, au service de tel ou tel parti. Cette quasi-absence de parti pris ou d’engagement est assez rare à l’heure où la lecture de la presse est devenue aussi enthousiasmante que celle du GPS, puisqu’elle consiste à fournir des coordonnées idéologiques ou identitaires au lecteur afin de le conforter.
« Demain, Demain », Laurent Maffre, Actes-Sud BD, 2012.
...littéraires (pour faire de la place dans ma bibliothèque).
Cette semaine, deux réacs :
(La semaine prochaine : François-René de Chateaubriand et Jean-Paul Sartre.)
par Antistyle
Samedi : Au paradis du ressac des vagues qui résonne dans ta tête à l'infini, succède l'enfer de l'actualité qui pique les yeux et fout les boules...