La naissance de la pluie: extrait de la suite de l'abécédaire de Lola, à paraitre dans ZEBRA numéro 3
FANZINE ZEBRA BANDE-DESSINEE ET CARICATURE
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F comme Fanzine
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Zébra n°3
Je n'ai eu l'occasion d'en parler qu'à quelques-uns. Alors je profite du blog pour informer tout le monde. Ceux qui le souhaitent peuvent se joindre à l'équipe qui a décidé d'adapter un conte en bd pour Zébra n°3, à raison de 2-3 planches chacun.Je propose un conte de Villiers de l'Isle-Adam, "Le Navigateur solitaire" (d'où l'illustration ci-contre). Le choix du conte n'est pas définitif, ni l'équipe. Donc ceux qui souhaitent participer peuvent me réclamer le conte par e-mail, et/ou en proposer un autre.FrançoisAh, et puis j'ai ajouté un petit extrait de la présentation du fanzine parisien "Les Loups", datant du début du siècle dernier, et qui consacra sa couverture à Villiers de l'Isle-Adam."Donc, voici : "LES LOUPS" Journal d'Action d'Art à 0 fr. 10.En effet, voici sortir de la forêt de la Misère et s'avancer par la plaine et les chemins creux de la Littérature, la horde des "Loups". "LES LOUPS" ce sont tous les vrais poètes, tous les écrivains sincères, tous les purs artistes, tous les chemineaux du Rêve, car nous faisons appel à tous les déshérités de tous les Arts : ils n'auront qu'à justifier de leur talent pour être admis parmi nous.Puisque les grands journaux et les revues ne sont pour la plupart que des murailles d'annonces, de réclames politiques, littéraires, artistiques et autres, vendues au centimètre carré, au plus offrant et dernier enchérisseur, "LES LOUPS" Journal d'Action d'Art à 0 fr. 10 offrira à la jeunesse française une TRIBUNE LIBRE, où les écrivains, dignes de ce nom, pourront exposer les idées les plus audacieuses. Les déshérités, les écrivains et les artistes traqués et écrasés par la vie trouveront chez nous un refuge moral, des gens de plume qui ne se vendent pas et qui sont prêts à batailler pour toutes les nobles causes. (...)"(A. Belval-Delahaye) -
Salon du Dessin
(d'après un Picasso exposé au salon)
Dimanche 1er avril, 15h00, place de la Bourse : trois "zébras" pénètrent dans le salon du dessin, installé dans le sanctuaire du capitalisme à la française - le palais Brongniart (architecture médiocre et qui, à mon avis, ne durera pas mille ans).
Les valeurs exposées dans les travées du Salon du dessin sont sans doute moins spéculatives que celles des foires d'art contemporain, mais plus sûres. Je m'extasie devant quelques Tiepolo "à se damner" ; un Blomaert virtuose, à faire passer Moebius pour un tâcheron ; les petits chats tout simples de Delacroix ne sont pas mal non plus. Ils doivent taper dans les 20.000 euros !? Balzac l'a déjà dit, les collectionneurs sont des malades mentaux. Il y aurait quelques portraits d'aliénés à faire, si la ruche n'était pas aussi pleine. Ils feraient mieux de se soigner en apprenant à dessiner, non ?
Histoire de rester dans le coup, on va zieuter le grand prix Guerlain de dessin 2012, exposé dans une salle à part. C'est une Allemande qui a gagné, Jorinde Voigt ; c'est toujours un exercice amusant de décrire les dessins abstraits, alors allons-y : ça se présente comme une sorte d'organigramme, de grand format, avec des bouts de papier de couleur découpés, sur un thème moral (quoi que les Allemands fassent, ce n'est jamais sans rapport avec la biologie et les organes).
F.
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Alexandre Pompidou***
(Critique BD à paraître dans Zébra n°2)
Lard Moderne
Cornette-Frissen-Witko : ce trio belge nous sert une tranche de vie bien assaisonnée avec ce premier tome des aventures d’Alexandre Pompidou, sobrement intitulé « Lard Moderne », inspiré du milieu des artistes en herbe ou, comme on dit aujourd’hui, « fraîchement diplômés ».
Alexandre Pompidou, à peine muni de son certificat, décroché à l’Ecole des Arts Majeurs et attestant de sa maîtrise des principales notions de l’esthétique contemporaine, à commencer par : «Mieux vaut battre le fer tant qu’il est chaud !», déploie toute son ingéniosité à essayer de convaincre Adonias Solomon Aurochs-Lascaux, galeriste réputé, de tout miser sur lui. Car, hélas pour Alexandre, la réputation de la famille Pompidou n’est pas établie dans l’art, mais dans la... boucherie.
Comme on dit, « dans l’art, tout est bon ! » : le seul « hic », c’est que Pompidou n’a aucun talent ; il n’est même pas doué pour se vendre, et il va multiplier les gaffes…
Vu le blaze de leur héros, ça sent la vendetta belge à plein nez, cette histoire. Peut-être la double vengeance ? D’abord contre le Français Baudelaire, jadis critique d’art, qui insulta les Belges et les traita de « peuple de négociants et de boutiquiers ». Ensuite, il ne serait pas étonnant que Cornette, Frissen et Witko soient eux-mêmes passés par l’Ecole des Arts Majeurs, comme le réalisme des situations comiques dont ils s'inspirent semble l'indiquer... avant de se reconvertir dans la BD ; pour pouvoir manger ou par amour de l'art ?
Zébra
(Cornette-Frissen-Witko, Ed. du Lombard, mars 2012, 12 euros)
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Le nouveau ZEBRA va sortir!
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Hommage à Moebius ?
Hommage à Moebius, à paraître prochainement dans Zébra n°2, rubrique "Rayon noir". Bon, ce serait un peu hypocrite de ma part de présenter ça comme un hommage véritable, vu que je n'ai jamais été fan de Moebius, ni le dessin, ni les histoires "new age" de Jodorowski. Pas un hommage, plutôt un clin d'oeil, donc.
Mais, comme je suis pas vache, pour ceux qui veulent un vrai hommage, c'est ici...
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Ta Mère la pute***
(Critique parue dans Zébra n°1)
La dominante grise de l’album donne le ton. Ca tombe bien, la cité c’est principalement gris.
Gillou passe son enfance dans une cité et traine dans les rues (Ile-de-France, années 70). Gillou est sensible et poli, mais ça, il vaut mieux qu’il le garde pour lui.
Le foot, les copains, les resquilles de piles à l’épicerie, les virées dans la forêt. Jusque-là rien de bien inquiétant. Tout ça pourrait se passer n’importe où.
Mais, peu à peu, les anecdotes se font plus violentes, l’auteur tisse le drame. Le titre « TMLP » (Ta mère la pute) résume la chute de la dignité. Sur fond de chômage, d’ennui, de prostitution et de minorités mal acceptés, le terrain de jeu se transforme en ghetto.
Gilles Rochier n’est pas complaisant. Il ne cherche pas non plus à faire pleurer dans les chaumières. Les dialogues crus et l’ironie allègent ce qui pourrait être vraiment glauque : « Malgré tout ça, on vivait heureux, pas riches, pas beaux, mais heureux. »
Le dessin acéré et les cadrages inattendus sont au service de l’histoire, juste et implacable.
En somme, Rochier évoque les prémices des problèmes actuels qui n’ont fait que s’amplifier, les seringues ont remplacé les règlements de compte. Jusqu’à la chute, où l’auteur retourne dans la cité qu’il a quittée pour une autre cité…
La boucle est bouclée.
Zébra
(Gilles Rochier, Ed. 6 pieds sous terre, 16 euros)