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FANZINE ZEBRA BANDE-DESSINEE ET CARICATURE

  • Z comme Zebra #3

    En attendant le vrai compte rendu,

    voici quelques notes prises lors de la réunion Zebra du 15 avril dernier....

     

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                                                                             monsieur Qu

  • Une histoire de café...

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  • La Famille****

            (Critique parue dans Zébra n°2)

                      Dans cet album qui rassemble des strips verticaux parus sur son blog, B. Vivès sait tirer parti de l’arrière-plan incestueux de la famille pour des saynètes et des dialogues caustiques assez réussis.

                    Je dois dire que j’étais curieux de cet album avant de l’ouvrir, car la formule de la famille moderne, impalpable depuis que l’ancien schéma familial a été supplanté dans sa fonction autoritaire par des institutions plus puissantes, rend la critique ou la caricature plus difficile. Le « pater familias », disposant du droit de vie et de mort sur ses enfants, avant que l’Etat n'en ait le monopole, était une cible plus facile.fanzine,zébra,critique,bd,bande-dessinée,bastien vivès,shampoing,famille,jeux vidéos

                    Les publicitaires et les marchands de lessive tirent d’ailleurs parti de ce flou artistique pour fourguer avec d’autant plus de facilité l’épanouissement sexuel, le couple moderne... et tous les accessoires qui vont avec. Bienvenue par conséquent la BD de Vivès, qui introduit un peu de sarcasmes dans cet océan de bons sentiments lucratifs ; n’est-ce pas ?

                    Le dessin suggestif de Vivès a d’ailleurs le mérite de donner un ton impersonnel à son humour, même si l’on devine que l’auteur a tiré de sa propre situation amoureuse et familiale une partie de son inspiration. Rien d’étonnant à ce que le personnage du père de famille (barbu) soit le mieux réussi, puisque c’est bel et bien celui qui a le plus nettement « dévissé » de son piédestal. Il est retranché dans un humour provocateur et agressif, la seule arme qui lui reste.

                    On regrette donc que Xavier Dupont de Ligonès n’ait pas eu accès au manuel de savoir-vivre de Bastien Vivès.

     

                    NB : à noter que Vivès a aussi publié un album dédié aux jeux vidéos, autre pilier de l’aliénation mentale moderne.

    Zébra

    (Bastien Vivès, Ed. Delcourt-Shampoing, mars 2012, 10 euros)

     

     

  • Eve, Adam et Giraud

    Au départ cette histoire de ma série sur Adam et Eve devait se dérouler dans le désert du Sinaï, mais je l'ai écrite et commencé les dessins la semaine où Jean Giraud est décédé ; j'ai donc décidé de remplacer le désert initial par celui de l'Ouest américain. C'est ma façon de rendre hommage à Giraud.

    M. Tamer

     

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  • Soirée Zébra : entrée gratuite pour les animaux

    Venez fêter avec nous la sortie du fanzine ZEBRA n°2 le vendredi 13 avril à 22h00 au bar "L'Aubrac", avenue de Clichy, entre le M° Brochant et la rue Gauthey.

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  • Au Travail

    Non seulement Olivier Josso a dessiné la couverture de Zébra n°2, initié les 3/4 des membres de Zébra à la bande-dessinée (avec un tact qui pourrait faire passer la peau de chamois pour du papier de verre) ; Mais encore O. Josso signe un nouvel album, AU TRAVAIL, incessamment dans les bacs des libraires (L'Association).

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  • Alphie

    "Zébra" publie un deuxième conte d'Alphonse Allais illustré : "L'Ami des Nounous" (après "Le Bon Amant" paru dans le n°1). La prose d'Alphonse Allais souffre d'être mal éditée, le tri mal fait parmi les 17.000 contes, au bas mot, publiés par Allais, parmi lesquels se cachent quelques perles. En prime voici  :

    La Question des Ours Blancs

    (ill. par Aurélie D.)

    Il faudrait le crayon de Callot, doublé de la plume de Pierre Maël, pour donner une faible idée de l’émotion qui nous étreignit tous deux, le Captain Cap et moi, en nous retrouvant, après ces trois longs mois de séparation.zébra,fanzine,illustration,aurélie dekeyser,alphonse allais,bd

    Nos mains s’abattirent l’une dans l’autre, mutuel étau, et demeurèrent enserrées longtemps. Nous avions peine à contenir nos larmes.

    Cap rompit le silence, et sa première phrase fut pour me plaindre de revenir en cette bureaucrateuse et méphitique Europe, surtout dans cette burlesque France où, selon la forte parole du Captain, il est interdit d’être soi-même.

    Cap parlait, parlait autant pour cacher sa très réelle émotion que pour exprimer, en verbes définitifs, ses légitimes revendications.

    C’est ainsi que nous arrivâmes tout doucement devant l’"Australian Wine Store", de l’avenue d’Eylau ; là, où il y a une petite patronne qui ressemble à un gros et frais baby anglais.

    Notre émotion devait avoir laissé des traces visibles sur notre physionomie, car le garçon du bar nous prépara, sans qu’il fût besoin de lui en intimer l’ordre, deux "Corpse revivers", breuvage qui s’indiqua de lui-même en ces circonstances.

    Un gentleman se trouvait déjà installé au bar devant une copieuse rasade d’irish wiskey, arrosé d’un tout petit peu d’eau. (L’irish wiskey avec trop d’eau n’a presque plus de goût.)

    Cap connaissait ce gentleman : il me le présenta :

    – Monsieur le baron Labitte de Montripier.

    J’adore les différentes relations de Cap. Presque toujours, avec elles, j’éprouve une sensation de pittoresque, rarement trouvée ailleurs.

    Je dois à Cap la connaissance du chef de musique du Goubet, de l’aumônier de la Tour Eiffel, d’un fabricant de trombones à coulisse en osier, etc.

    Le baron Labitte de Montripier est digne à tous points de vue de figurer dans une collection aussi flatteuse.

    Le baron vient, paraît-il, de prendre un brevet sur lequel il compte édifier une fortune princière.

    Grâce à des procédés tenus secrets jusqu’à présent, le baron a réussi à enlever au caoutchouc cette élasticité qui le fait impropre à tant d’usages. Au besoin, il le rend fragile comme du verre. Où l’industrie moderne s’arrêtera-t-elle, mon Dieu ? Où s’arrêtera-t-elle ?

    Quand nous eûmes épuisé la question du caoutchouc cassant, la conversation roula sur le tapis de l’hygiène.

    Le baron contempla notre corpse reviver et fit cette réflexion, qui projeta Cap dans une soudaine et sombre ire :

    – Vous savez, Captain, c’est très mauvais pour l’estomac, de boire tant de glace que ça.

    – Mauvais pour l’estomac, la glace ? Mais vous êtes ivre-mort, baron, ou dénué de tout sens moral, pour avancer une telle absurdité, aussi blasphématoire qu’irrationnelle !

    – Mais...

    – Mais... rien du tout ! Connaissez-vous dans la nature un animal aussi vigoureux et aussi bien portant que l’ours blanc des régions polaires ?

    – ? ? ?

    – Non, n’est-ce pas, vous n’en connaissez pas ? Eh bien, croyez-vous que l’ours blanc s’abreuve trois fois par jour de thé bouillant ?... Du thé bouillant sur les banquises ? Mais vous êtes fou, mon cher baron !

    – Pardon, Captain, je n’ai jamais dit...

    – Et vous avez bien fait, car vous seriez la risée de tous les gens de bon sens. Les ours blancs des régions polaires ne boivent que de l’eau frappée et il s’en trouvent admirablement, puisque leur robustesse est passée à l’état de légende. Ne dit-on point : Fort comme un ours blanc ?

    Évidemment.

    – Et, puisque nous en sommes sur cette question des ours blancs, voulez-vous me permettre, mon cher Allais, et vous aussi, mon cher Labitte de Montripier, de vous révéler un fait d’autant moins connu des naturalistes que je n’en ai encore fait part à personne ?

    – C’est une bonne fortune pour nous, Captain, et un honneur.

    – Savez-vous pourquoi les ours blancs sont blancs ?

    – Dam !

    – Les ours blancs sont blancs parce que ce sont de vieux ours.

    – Mais, pourtant, les jeunes ?

    – Il n’y a pas de jeunes ours blancs ! Tous les ours blancs sont de vieux ours, comme les hommes qui ont les cheveux blancs sont de vieux hommes.

    – Êtes-vous bien sûr, Captain ?

    – Je l’ai expérimenté moi-même. L’ours, en général, est un plantigrade extrêmement avisé et fort entendu pour tout ce qui concerne l’hygiène et la santé. Dès qu’un ours quelconque, brun, noir, gris, se sent veillir, dès qu’il aperçoit dans sa fourrure les premiers poils blancs, oh ! alors, il ne fait ni une, ni deux : il file dans la direction du Nord, sachant parfaitement qu’il n’y a qu’un procédé pour allonger ses jours, c’est l’eau frappée. Vous entendez bien, Montripier, l’eau frappée !

    – C’est très curieux ce que vous nous contez là, Captain !

    – Et cela est si vrai, qu’on ne rencontre jamais de vieux ours, ou des squelettes d’ours dans aucun pays du monde. Vous êtes-vous parfois promené dans les Pyrénées ?

    – Assez souvent.

    – Eh bien ! la main sur la conscience, avez-vous jamais rencontré un vieux ours ou un cadavre d’ours sur votre chemin ?

    – Jamais.

    – Ah ! vous voyez bien. Tous les ours viennent vieillir et mourir doucement dans les régions arctiques.

    – De sorte qu’on aurait droit d’appeler ce pays l’arctique de la mort.

    – Montripier, vous êtes très bête !... On pourrait élever une objection à ma théorie de l’ours blanc : c’est la forme de ces animaux, différente de celle des autres ours.

    – Ah ! oui.

    – Cette objection n’en est pas une. L’ours blanc ne prend cette forme allongée que grâce à son régime exclusivement ichtyophagique.

    À ce moment, Cap affecta une attitude si triomphale, que nous tînmes pour parole d’Évangile cette dernière assertion, d’une logique pourtant peu aveuglante.

    Et nous reprîmes un autre corpse reviver, avec énormément de glace dedans, pour nous assurer une vieillesse vigoureuse.