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zebra - Page 625

  • Revue de presse BD (37)

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    + La case ci-dessus est extraite du prochain album de Blutch. Je ne suis pas le seul, loin s'en faut, à avoir été déçu par son dernier album ("Pour en finir avec le cinéma"). Blutch incarna presque à lui seul le renouveau de la BD française. Je ne pige pas pourquoi il s'astreint à des formats d'albums longs, alors que ce qu'il fait de mieux n'est pas éloigné de l'art de Gus Bofa. Il me semble qu'un des problèmes auquel est confronté ce type d'auteur n'est pas directement de son fait: c'est que la presse française est une des pires. En Angleterre, aux Etats-Unis, voire en Allemagne (!), on saurait mieux tirer parti d'un tel talent. Le Français, qui est, de toutes les espèces, la plus individualiste (impossible à gouverner ou faire marcher au pas, selon certains experts), est confronté à la presse la plus uniforme, calquée sur les brasseries parisiennes qui servent du steack-frites tous les jours. C'est encore dans "Fluide-Glacial" que Blutch était le mieux.

    + Le magazine culturel branché "Chronic'art" va publier incessamment une sorte de hors-série dédié à la BD, baptisé "Kaboom". Ce titre évoque plutôt une chaîne de télé pour adulescents, ou des yahourts enrichis en tonus, mais bon, je ne suis pas directeur marketing... Le premier n° de Kaboom fait sa couverture sur Chris Ware, auteur de comics cubiste de plus en plus stricte obédience, dont on peut tâter le talent ici.

    + "Turkey Comix", primé à Angoulême il y a quelques années est un luxueux fanzine de BD publié par la petite maison The Hoochie-Coochie. Il fête ses (un peu plus de) dix ans, et sera mis à l'honneur lors du prochain festival d'Angoulême.

    + Le Chat de Philippe Geluck (le pote de Siné et de Michel Drucker) prend sa retraite; ces gags d'une case ne paraîtront plus dans la grande presse belge, dont ils s'efforcèrent pendant des lustres de relever le niveau des ventes. Cela dit les chats sont assez imprévisibles...

    + Je crois avoir omis de signaler jusqu'ici que le blog (en anglais) de Will Schofield, "50watts", est une mine en ce qui concerne les reproductions d'illustrations anciennes ou récentes.

    (par Zombi - leloublan@gmx.fr)

  • Humbug

    - Retrouvez les gags ("humbug") de Wschinski traduits de l'allemand dans Zébra.

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    (Wschinski a un humour très jeune d'esprit ; généralement les vieux aiment moins plaisanter au sujet de la mort ; tant qu'à faire, les personnes âgées aiment encore mieux se payer la tête des jeunes en les enrôlant dans des émissions de téléréalité. Comme quoi, à chaque âge son humour...)

     

     

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  • La semaine de Zombi

    Mercredi : on peut rire de tout, avec un terroriste comme avec un commando antiterroriste... à moins d'être snob ou pris en otage.

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  • Le Roi Oscar****

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    Les vastes étendues glacées du Nord-Est du Groenland sont des territoires où l’on ne s’attend guère à rencontrer l’humour, mais plutôt la génuflexion la plus stricte, compte tenu de la rigueur des éléments sous cette latitude extrême.

    Le Danois Jorn Riel, avec ses contes drolatiques basés sur l’infini ridicule de l’existence humaine, prouverait presque le contraire si ses trappeurs scandinaves exilés au Groenland riaient vraiment. Mais n’est-ce pas plutôt le lecteur qui sourit à leurs dépends ? Une part du rire, dit Baudelaire, vient du fait qu’autrui, par sa dégringolade, nous fait éprouver le sentiment d’être en position supérieure.

    Certes, il y a de quoi se réjouir de ne pas devoir faire la conversation au «Roi Oscar», vulgaire cochon, jusqu’à s’en éprendre, comme Vieux-Niels et Halvor dans leur chalet coupé du monde par le blizzard, tandis qu'on dispose en France de «tout ce qu’il faut», et bien plus, pour nourrir les sentiments. Jorn Riel ne se limite d’ailleurs pas au rire gras; l’immensité blanche et glaciale de l’Arctique, cet auteur nous la montre comme un alcool fort, auquel nul homme, fût-ce Danois, ne résiste bien longtemps.

    Autant dire qu’il fallait pas mal de talent de la part de Gwen de Bonneval et Hervé Tanquerelle pour traduire fidèlement en BD ces quelques contes ironiques. Le comique de situation est seulement une question de technique pour l’auteur de BD et son scénariste: une question de la bonne case au bon moment. Mais pour l’humour noir, il faut un peu plus que de l’encre de cette couleur, comme la rareté des réussites dans ce domaine témoigne.

    Les amateurs d’œuvres originales, portés souvent eux-mêmes à se croire des spécimens «uniques», ont tendance -par principe- à dénigrer l’adaptation en BD de chefs-d’oeuvres de la littérature. Cette espèce de puritanisme fait oublier que les œuvres d’art les plus indémodables ont une existence autonome de leurs auteurs. Plus utilement, on fera le tri entre les ouvrages littéraires qui se prêtent à la traduction, et ceux qui n’y sont pas, ou peu, propices, comme les ouvrages de style.

    En ce qui concerne le dessin d’H. Tanquerelle, il m’a fait penser à de nombreux dessinateurs aussi variés que Gus Bofa, Dimitri, Blutch, Crumb, et on ne peut pas dire qu’il soit original lui non plus, mais justement placé entre le grotesque et le réalisme, comme l’exigent les contes de Jorn Riel.

    Ed. Sarbacane, 2011 (deux tomes parus, un 3e en cours).

    (Zombi - leloublan@gmx.fr - critiques 2012)

  • La semaine de Zombi

    Lundi : J'ai attendu au maximum pour mes voeux, des fois que les Mayas se soient gourés de quelques semaines, vu que j'aime pas dessiner pour rien, surtout des cartes de voeux.

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  • Vie des Cavernes (15)

    "La Vie des Cavernes", le feuilleton de David Roche continue ! Encore quelques semaines avant la réunion de tous les épisodes en album ; en attendant vous pouvez lire les précédents épisodes en cliquant dans le menu du blog, "Vie des Cavernes".

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  • Les Noceurs***

    A propos de l’intrigue, d’abord. Elle s’annonce des plus banales, dès le titre. «Dionysiaque», comme on
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    On le sait, c'est pas nouveau, le diable est le roi de la fiesta, et il a le don de tomber les filles. Dans la BD de Brecht Evens, il se nomme «Robbie», pour les intimes, et tout le monde est intime avec Robbie, qui s'y entend comme pas deux question "climax". Même si ce tombeur-là n’est pas Don Juan, il ne démérite pas trop, dans le genre sémillant et chatoyant, servi par la palette d’Evens. Celui-ci a tenté l’audacieux pari de la couleur directe, dont on s'étonne qu'il soit gagné, tant il est inadapté à l’imprimerie. On peut craindre l’effet "sucre d'orge", mais ce n’est pas le cas de ces enluminures modernes, qui vibrent plus que la sérigraphie un peu nostalgique, à la mode chez d’autres auteurs.

    J’ai connu un Robbie à la fac, tout à fait fascinant: il ne demandait pas -ou presque pas- leur avis aux filles, et ça marchait. Pareil avec les mecs, d’ailleurs; tout le monde voulait être son pote, moi le premier. Je fus vraiment fier qu’il me choisisse. Ce que je ne prévoyais pas, c’est de devoir consoler toutes ces gonzesses, et distribuer les tickets d’entrée de sa garçonnière ; ah ça non, merde, je n'avais pas prévu ça ! J’en ai donc eu marre et j’ai rendu mon tablier (ustensile satanique, pour les non-initiés). Le maelström d’Evens est donc une fiction véridique...

    Peut-être manque-t-il un peu de noirceur à ce regard kaléïdoscopique? Comme celle qu’on trouve dans «Vile Bodies» («Ces Corps vils»), perle d’humour noir anglais 1930, sur le même thème:

    «(...) Soirées masquées, soirées "Cromagnon", soirées "Victoria", soirées "Grèce", soirées "Far West", soirées "Russie", soirées "Cirque", soirées où il fallait se déguiser en quelqu'un d'autre, soirées presque nues dans Saint-John's Wood, soirées dans des appartements, dans des studios, dans des maisons, dans des hôtels, des bateaux et des boîtes de nuit, dans des moulins à vent et des piscines; thés à la fac où on mangeait des petits pains, des meringues et du crabe en conserve, soirées à Oxford où on buvait du sherry brun et on fumait des cigarettes turques, lugubres bals de Londres, bals amusants en Écosse, ignobles bals de Paris,

    Toute cette succession et cette répétition d'humanité agglomérée… Ces corps vils…
    La soirée se résumait maintenant à une douzaine de personnes, à ce coriace noyau de gaîté qui ne se brise jamais. Il était dans les trois heures du matin.(…)»

    (Une exposition consacrée à Brecht Evens et ses "compagnons de route" (sic) se tiendra au cours du prochain festival d’Angoulême.)

    - "Les Noceurs" (titre original: «Ergens waar je niet wil zijn», ce qui signifie à peu près: enfer), Actes Sud, 2009, 22€

    (par Zombi - leloublan@gmx.fr)