par Naumasq
zebra - Page 227
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Bad Mood
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Qui a volé ?
par M.-F. Ochsenbein ("Parlez-moi de vos petits tracas")
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Insulaires**
Warum, petit éditeur opportuniste (dans le bon sens du terme) publie "Insulaires", recueil d'historiettes groisillonnes par Renaud de Châteaubourg, alias Prospéri Buri.
A quelques encablures de la côte Finistère, l'île bretonne de Groix n'a rien d'un paradis, contrairement à ce que certains dépliants touristiques tentent de faire croire, s'appuyant sur quelques semaines estivales ensoleillées et des paysages pittoresques.
En réalité, la pêche fut longtemps la seule ressource des habitants de cet ilot rocheux exposé au vent du Nord et aux tempêtes. La population de l'île dépassa même les 5.000 habitants (moitié moins aujourd'hui) au début du XXe siècle, quand les pêcheries fonctionnaient à plein régime.
L'auteur a procédé par l'assemblage de souvenirs d'enfance -son grand-père employé du pétrolier "Total" avait acquis une résidence secondaire dans l'île- et de lectures de contes et légendes groisillonnes, pour fabriquer ces petits contes.
Alcooliques, bigots, affabulateurs, les Groisillons ne sont pas montrés sous leur meilleur jour ; surtout dans l'un des récits où Prospéri Buri insinue que les Groisillonnes n'hésitent pas à inventer des légendes pour se débarrasser de leurs encombrante progéniture en bas-âge (en la "rendant" à la mer tandis qu'elles pêchent les délicieux pouce-pieds)...
Voilà un ouvrage satirique qui confortera ceux qui affirment que le climat est pour beaucoup dans la civilisation, qui s'épanouit difficilement dans un climat hostile (thèse de Montesquieu - souvent cité, plus rarement lu).
"Insulaires", par Prospéri Buri, éd. Warum, 2018.
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Caricature Salon de l'Agriculture
Dessin de presse par KROKUS (à lire aussi dans "Siné-Mensuel")
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Caricature Alain Delon
La Semaine de Zombi. Samedi.
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A Didier Lockwood
Hommage signé KROKUS
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Revue de presse BD (265)
"De nos jours les gens connaissent le prix de chaque chose mais ne connaissent la valeur de rien." O. Wilde
Oscar Wilde caricaturé par M. Beerbohm
+ K. Marx note que les mathématiques (géométrie algébrique) sont la manière la plus superficielle de décrire une chose, en la mettant en rapport avec d'autres choses similaires. Ce type de raisonnement quantitatif est caractéristique de la culture moderne.
Les autorités culturelles et scolaires s'intéressent ainsi à la quantité d'enfants qui lisent et au nombre de livres qu'ils lisent, indépendamment du contenu de ces livres. C'est probablement la façon la plus aberrante qui soit de promouvoir la lecture, comme une sorte de gymnastique intellectuelle.
"Alors que le marché du livre souffre, le segment BD a progressé de 5%" indique le quotidien économique "Les Echos". On a ici une application du raisonnement quantitatif superficiel, qui consiste à parler de livres et de bande-dessinées comme de biens de consommation ordinaires. La part du divertissement dans la catégorie "bande-dessinée" est telle que cela explique peut-être cette "progression" ; or le divertissement occupe dans la culture occidentale la même place que la religion dans les cultures traditionnelles.
L'économie capitaliste fait bien sûr prévaloir le raisonnement quantitatif, mais celui-ci se répand aussi d'autres façons. En effet une autre manière d'aborder la littérature, tout aussi superficielle, consiste à l'étudier sous l'angle obtus du style. La littérature fourmille de grands stylistes (Racine, Proust), qui reflètent simplement leur époque, mais dont la portée est limitée.
+ Bon connaisseur des fanzines de BD, Maël Rannou s'est entretenu avec l'auteur de BD humoristiques Filipandré (pour le site "du9") ; actif à la fin des années 1970 au sein du fanzine "Zinc" (ci-contre), Filipandré a contribué ensuite à des titres plus professionnels, comme "Pilote" ou "Fluide-Glacial".
Internet s'est largement substitué aux fanzines qui servaient de support peu coûteux à des communautés d'amateurs réunis autour de leur passion pour la bande-dessinée ; les fanzines échappent aussi à certaines contraintes que fait peser le professionnalisme, en contrepartie d'une rémunération, ce qui explique que quelques fanzines subsistent.
+ Encore une expo Corto Maltese ! Cette fois-ci au Musée des Confluences de Lyon (jusqu'au 24 mars).
Il est exagéré de qualifier le héros de Hugo Pratt "d'antihéros". Corto Maltese possède certaines caractéristiques du héros de roman d'aventure, comme l'absence de vie sentimentale et sexuelle. Il serait plus juste de dire que Corto Maltese n'est pas pleinement engagé dans les aventures qu'il vit mais conserve toujours une certaine distance et une forme de cynisme.
H. Pratt avait fait très jeune l'expérience de la guerre, qui a le don de modérer les ardeurs des aventuriers les plus optimistes.
+ Ci-dessous un strip intraduisible signé Reyn (tiré de son blog).