L'ATTENTE
- Puisque le prince charmant n'existe pas, que puis-je bien attendre se demandait Ophélie ?
par Antistyle
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L'ATTENTE
- Puisque le prince charmant n'existe pas, que puis-je bien attendre se demandait Ophélie ?
par Antistyle
Mercredi : L'encre coule et les ondes crépitent : Sarkozy n'arriverait pas à décrocher, il voudrait remettre le couvert. La gauche réplique en déterrant des affaires pas nettes, comme si les voyous n'étaient pas capables de séduire. La politique ressemble à un feuilleton télé.
Mardi : La victoire à Paris devrait se jouer sur la capacité de NKM à mobiliser les hommes de gauche, qui ont tendance à fantasmer plutôt sur des femmes de droite (supposées moins castratrices). On constate que la nature fait bien les choses, car ces attirances croisées permettent d'éviter une trop grande consanguinité.
100 dessins de "Cartooning for Peace" pour la liberté de la presse
Autant le dire d'emblée, je trouve ce genre d'initiative d'un goût douteux, éditorialement parlant. De Gaulle parlait de "machin" pour désigner l'ONU ; j'appliquerais volontiers ce sobriquet à "Cartooning for Peace", association de dessinateurs de presse lancée par Plantu, le dessinateur-vedette du "Monde" depuis des lustres : un machin de plus.
D'abord Plantu n'est pas un dessinateur humoristique, mais un dessinateur politique ; or les causes de la guerre sont des causes politiques et non humoristiques. Je veux dire que Plantu est associé à une cause politique, celle du "Monde", organe de centre-gauche (qu'on me corrige si je me trompe, car je ne lis pas ou peu la presse "engagée") et, plus ou moins aussi la cause palestinienne.
Je soupçonne même Plantu de voter, ce qui ne manque pas de sel dans la circonstance où le seul parti réputé fachiste améliore son score, mais surtout dans la circonstance où le budget de l'Etat est cruellement obéré par les dépenses électorales des précédents régimes et exige la jachère électorale. Imaginez que, sur autant de bulletins de vote où l'on imprime le nom de M. Tartempion ou Mme Cucugnan soient plutôt imprimés des dessins humoristiques... sans doute la face du monde n'en serait pas changée, mais, au moins, l'habitude un peu fastidieuse de s'en remettre à un bulletin de vote pour décider de son avenir serait freinée. (...)
Lundi : J'ai bien hésité un peu à faire cette caricature de Nelson Mandela, mais de voir que ce vieux fayot de Dalaï-Lama serait de la partie (les obsèques de Mandela), ça m'a décidé. Vous le savez, combien de petits Africains affamés on pourrait nourrir pendant des années avec les sommes déboursées pour la cérémonie, hein, vous le savez ?
Jacinto trouvait dans le dessin le moyen de s'échapper de lui-même, où sa femme et la société l'avaient enfermé.
par Antistyle
+ Comme rien de ce qui est mythologique ne m'est étranger, j'ai repéré le nouveau fanzine belge "Circé", dont la couverture est signée Max de Radiguès.
+ Le rappeur Diziz-La Peste justifie ainsi l'appel à l'autodafé de "Charlie-Hebdo" par Nekfeu, du collectif 1995, dans la bande-son du film "La Marche" : "Le rap, c'est une émotion, une humeur, ça part des tripes. "Charlie Hebdo" brandit sa carte de caricaturiste à chaque fois qu'on le critique, laissez-nous brandir la nôtre. Nous aussi, on a le droit à l'outrance, à l'humour." "Le Monde" feint de s'étonner de ce "clash" entre les rappeurs et "Charlie-Hebdo" : il était pourtant prévisible, et l'on a ainsi pu voir des sites communautaires musulmans se réjouir à l'annonce des difficultés financières de "Charlie-Hebdo". Pour ma part, contrairement à Charb, le "politiquement correct" me semble prévaloir sur la "liberté d'expression", et Diziz-la Peste vise sans doute juste lorsqu'il rappelle l'impertinence perdue de "Hara Kiri". Je serais curieux de voir ce que donne un "Hara Kiri" dessiné par des rappeurs du 9-3. D'une façon ou d'une autre, la "liberté d'expression" se situe toujours à l'extérieur de la société civile, et ne règne pas en son sein. Ainsi le marxisme, pour prendre un exemple, devient stalinisme en devenant la religion officielle de l'Etat soviétique.
+ Interview de François Bégaudeau, "Romancier et auteur de BD" dans le "Figaro Madame" (24 novembre) : - Quelle est votre plus grande angoisse ? - L'injonction au bonheur. Le soir du réveillon, on doit tous être heureux en famille, gommer les inimitiés, se forcer à sourire et faire bonne figure. Enfant, cette pression me nouait totalement." - Votre parade implacable ? - A 15 ans, j'en ai parlé à mes parents qui, très gentiment, m'ont libéré de cette obligation. Depuis je profite de Noël pour écrire, car Paris est très calme pendant les fêtes... J'écris des poèmes sur les dindes, au lieu d'en manger !" Un vrai enfant de choeur, ce Bégaudeau, on lui donnerait le bon dieu sans confession.
+ Le 41e Festival d'Angoulême 2013 sera grave ou ne sera pas ; d'abord parce que, selon le nouveau directeur Franck Bondoux, le président du jury et dessinateur de presse Willem ("Libération", "Charlie-Hebdo") "est un observateur très fin du monde" - ensuite parce que la répartition de la subvention (240.000 euros) entre les différents organisateurs ne se fait pas sans mal, affirme la "Charente Libre".
+ Signalons le prochain festival "SoBD" à Paris (29-30 novembre), qui a réservé un espace à la petite presse et aux fanzines.
+ "Bayday-Leaks" est un fil d'actualité impertinent sur le monde de la BD et ses coulisses qui fait grincer des dents les magnats de la BD et les sémioticiens détachés du ministère de la Culture pour isoler le concept pur de BD. Extraits brûlants :
- "Faits divers : il braque son libraire pour pouvoir se payer un livre de l'Apocalypse."
- "Les bédéphiles fans de Julie Lescaut et de Navarro enfin comblés après des années interminables d'attente : le nouveau "Blacksad" est sorti."
+ Parmi les nouveaux métiers qui recrutent, surfant sur la vague identitaire, le métier de tatoueur serait-il menacé par l'interdiction des encres de couleur ? Le dessin ci-dessous est du tatoueur parisien bcbg Veenom, du collectif "Bleu-Noir".