La Semaine de Zombi. Vendredi.
FANZINE ZEBRA BANDE-DESSINEE ET CARICATURE
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France-Brésil
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Le Charme discret des petits bourgs
par l'Enigmatique LB (à lire aussi dans "Siné-Mensuel")
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Ralentir***
Plaidoyer pour la décroissance par Alexis Horellou & Delphine Le Lay (éd. Le Lombard) ; un cadre commercial rennais prend une jeune marginale en stop ; témoin d'un grave accident de la route, ce couple mal assorti va devoir RALENTIR. C'est le mot d'ordre de cette BD : le bonheur tient à peu de chose, dont la première consiste à sortir de l'autoroute d'une existence absurde menée à cent à l'heure, en empruntant la première bretelle qui se présente...
Le message est un peu naïf, mais les auteurs évitent de tomber dans la niaiserie grâce aux portraits assez crédibles et contrastés des principaux protagonistes de cette petite fable contemporaine.
Evitée aussi la démonstration écolo pesante, puisque cette BD se contente de souligner l'absurdité de certains modes de vie actuels, où le bonheur est sacrifié au profit d'une idée du bonheur quasiment fanatique (un fanatisme meurtrier, bien que parfaitement légal).
A défaut d'y répondre, cette BD incite à se poser de vraies questions, ce qui est déjà pas mal. Pourquoi la société moderne met-elle autant d'application à rater le bonheur ; même le sort des plus riches rime plutôt avec "confort" qu'avec "bonheur"... Il y a sans doute là plus qu'une simple devinette pour passer le temps...
Un bémol : le dessin manque d'expressivité et de légèreté, en particulier quand il s'agit d'exalter le charme bucolique des chemins de traverse, pour l'opposer à la monotonie abstraite de la route nationale et des bagnoles qui la sillonnent sans relâche.
Ralentir, par Alexis Horellou et Delphine Le Lay, éd. Le Lombard, 2017.
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Caricature état d'urgence
par WANER
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Caricature Muriel Pénicaud
par l'Enigmatique LB (à suivre aussi dans "Siné-Mensuel")
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Caricature Valls & Macron
La Semaine de Zombi. Jeudi.
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Le Chant du Cygne (6)
Petit feuilleton historique estival
Au François Ier
A travers son Journal, le peintre belge Henry de Groux (1866-1930) est un témoin de premier plan, quoique méconnu, de l'art de son temps.
Praticien exigeant, admirateur d'Eugène Delacroix comme Baudelaire, de Groux se montre le plus souvent sévère avec ses contemporains. Son engagement total au service de l'art et son amitié avec le pamphlétaire Léon Bloy le tiendront à l'écart des circuits officiels de l'art ; l'artiste belge, à demi-marginal, parviendra non sans difficultés à vivre de sa peinture.
Extrait de son Journal (Eds Kimé) :
21 Septembre 1892 : Je rencontre cet après-midi, au café "François Ier", Verlaine. Le poète de Sagesse, avec son perpétuel et immense sourire narquois, est encore à jeun, mais installé devant une verte magnifique.Il est là toujours à l'extrémité du banc, dans le petit coin près du comptoir, raide, impérieux, dressé plutôt qu'adossé au capitonnage de cuir de la muraille. Ses épais sourcils relevés, son front surplombant tout le visage, ses yeux ou alvéoles où semblent tressaillir en bijoux d'argent, toute sa mâle et spirituelle laideur, il ressemble à quelque Socrate dessiné par Hokusai.
- La "verte" est un des nombreux surnoms de l'absinthe, prohibée en France à partir de 1914. Cette liqueur fut très prisée dans les milieux artistiques, et bien au-delà puisque l'on en produisit trente-six millions de litres en 1910.
- Verlaine photographié au café François Ier, l'un de ses QG.