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Revue de presse BD (98)

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+ Jusqu'au 27 avril, le festival de BD d'Aix-en-Provence permet de découvrir l'illustrateur Chas Laborde (1886-1941), grâce à une expo. qui lui est consacrée. Le critique d'art E. Pollaud-Dulian a largement contribué à exhumer Chas Laborde de l'oubli, comme il a fait avec Gus Bofa. Le style de Chas Laborde évoque celui de Georges Grosz ; cependant, au contraire de Bofa, se voulant illustrateur à part entière, Chas Laborde assumait mal son statut de dessinateur de presse et guignait une meilleure reconnaissance artistique ; sur le plan technique et sans doute au-delà, cette hésitation se ressent dans son art.

+ La ministre de la Culture Aurélie Filippetti (maintenue dans ses fonctions) continue de draguer le milieu de la BD et a convié cette semaine une brochette d'auteurs de BD de sexe féminin à déjeuner. Dans ce cas de récupération politique, l'argument démocratique a bon dos, qui a déjà servi de caution à plusieurs régimes totalitaires. L'autre nom de l'art militant, c'est la propagande ; sans doute accuse-t-on l'Eglise catholique d'un tel procédé pour pouvoir mieux en répéter la formule, ni vu ni connu. A quoi bon condamner le totalitarisme, si c'est pour continuer de témoigner en faveur de l'arnaque de l'art engagé ?

+ Le site du magazine Bodoï mentionne deux guides touristiques sur Paris récemment parus, illustrés par des auteurs de BD. Charles Berberian illustre le guide américain "Lonely Planet" dans son style un peu désuet, rappelant certains guides parus dans les années 50, dont la rédaction était parfois confiée à des écrivains parisiens. Fred Bernard, quant à lui, illustre un guide sur le Paris libertin, dont le titre "Paris-couche-toi-là" suggère la satire autant que le tourisme sexuel. On remarque que la rédactrice, Camille Emmanuelle, tient en outre à signaler qu'elle n'a pas la bourse assez bien garnie pour fréquenter les lupanars "bling-bling" de Paname. Comme quoi le golf n'est pas le seul sport d'élite.

+ A l'occasion de l'expo. au musée du Quai Branly, dédiée aux Indiens des plaines, Jean-Christophe Ogier a recueilli au micro de "France-Info" les impressions de plusieurs auteurs de BD spécialisés dans la représentation des Indiens d'Amérique (Derib, Boucq...) ; le cheval fait partie de cette esthétique de l'Indien, qui en dit peut-être plus long sur l'Occident que sur les Indiens eux-mêmes. Dans son salon de 1845, Baudelaire faisait déjà l'éloge, entre deux artistes français, de George Catlin, portraitiste et peintre de scènes de la vie des Amérindiens qu'il étudia au plus près.

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Commentaires

  • Bonjour.
    Merci beaucoup d'avoir signalé l'exposition Chas Laborde à Aix-En-Provence.
    Deux petites précisions. D'abord je ne suis pas critique d'art! Il ne manquerait plus que cela!
    Ensuite, à propos du dessin de presse, Gus Bofa détestait profondément et totalement ce "métier de montreur d'ours", persuadé qu'il était que la routine des journaux illustrés (pour la plupart très médiocres) entravait le talent et la créativité des dessinateurs. Il a à peu près cessé de dessiner pour les journaux après la Grande guerre, lorsqu'il s'est tourné vers le livre illustré.
    Chas Laborde, qui avait avant 1914, dessiné pour "Le Rire", "Le Sourire" et réalisé trois numéros de "L'Assiette au Beurre", s'est heurté à l'incompréhension des patrons de la presse illustrée lorsqu'il a fait évoluer son style après l'Armistice. Il faut ajouter aussi que ses dessins s'en prenaient violemment à la bourgeoisie, clientèle principale desdits journaux. Bref, le divorce était inévitable.
    La vogue de la bibliophilie lui a permis de réaliser des livres, comme ses grands albums sur Paris, Londres, Berlin, etc. où ses images avaient la première place (les textes de Mac Orlan ou Giraudoux venant après les dessins, pour les commenter).
    La crise de 1929 a provoqué la faillite des petits libraires et éditeurs indépendants qui avaient donné une nouvelle jeunesse au livre illustré, et obligé Chas à retourner frapper à la porte des journaux, pour faire bouillir la marmite. Contrairement à Bofa, Chas Laborde n'avait pas les moyens de ne pas travailler.
    Cette partie de son oeuvre reste intéressante par ses reportages graphiques pour "La Chronique filmée du mois", qui annoncent des revues comme "XXI", et deux ou trois numéros spéciaux du "Rire", où il dénonce la montée des totalitarismes et fustige la "France médiocre" de la Ligne Maginot, de l'antisémitisme et la résignation au pire.
    Je ne suis pas certain que Chas "guignait une meilleure reconnaissance artistique". Le choix qu'il fait dans les années 20 de quitter la presse pour le livre est délibéré et a pour conséquence, selon ses propres mots, d' "entrer dans la clandestinité artistique". Il refuse aussi de vendre ses tableaux à l'Etat pour un musée d'art contemporain.
    Cordialement.
    Emmanuel Pollaud-Dulian.

  • Merci pour toutes ces précisions. A propos de Chas Laborde j'ai voulu dire qu'il aurait aimé faire une carrière de peintre, et que son style semble hésiter entre l'illustration et la peinture (Je trouve Bofa mieux adapté, si ce n'est à la presse, du moins aux moyens techniques modernes de reproduction et de diffusion des images.)
    Cordialement.

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