Samedi : On ne peut pas comprendre le foot sans comprendre la politique. Le PSG, c'est la droite ; l'OM, c'est la gauche ; le FN joue en division nationale, et le Front de gauche en Ligue 1.
FANZINE ZEBRA BANDE-DESSINEE ET CARICATURE
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La semaine de Zombi
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Durga
Dessin tiré du carnet de croquis de Louise Asherson représentant la déesse Durga :
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Dans l'atelier de Fournier***
Je ne pensais pas dépasser les trois premières pages de ce panégyrique en BD de Jean-Claude Fournier par Joub et Nicoby. Dessinateur breton,
Jean-Claude Fournier est surtout connu pour avoir pris la suite de Franquin et dessiné «Spirou» pour le compte de Dupuis pendant dix ans.
D’abord parce qu’étant gosse, Spirou était la dernière chose à laquelle je m’intéressais en BD. Je ne voyais que la monstrueuse ingéniosité du dessin de Franquin, imité par Jean-Claude Fournier (idéal esthétique de la famille Dupuis). J’étais trop jeune pour comprendre à quel point cette laideur est le reflet du temps, bien plus que le style dopé à l’ecstasy de Hergé; j'étais encore moins capable de cerner que Gaston Lagaffe incarne l’homme moderne, peu résolu à des tâches aussi vaines qu’ingrates, et qui se résument presque toutes à la recherche du temps perdu (ce rapprochement du bricolage et de l'existentialisme fait de Franquin un précurseur de Houellebecq).
Le questionnement autour de la mélancolie du dessinateur de BD est un peu incongru ; on peut se demander plutôt à quelle sorte de réalité se raccrochent les auteurs de BD ? Par quoi ou pourquoi ils tiennent à la vie ? Question valable pour tous les professionnels qui produisent des choses impalpables, d’ailleurs, tant l’homme a besoin de palper pour vivre et se sentir vivant.
De plus je n’ai pas aimé «Gringos Locos», sur le trio Jijé, Morris et Franquin, tentative similaire à celle de Joub et Nicoby. A cause de son côté «vintage» belgicain.
La gageure de faire la bio d’un auteur de BD en BD est remportée au contraire par Joub et Nicoby. Au-delà du personnage de Fournier, presque aussi truculent que Jijé, et à qui il ne manque que d’être catholique pour être tout à fait baroque, un éclairage intéressant est apporté sur la bande-dessinée franco-belge et ses méthodes révolues.
Certains auteurs de BD le font parfois observer, au détour d’une interview : la bande-dessinée est un art moins conventionnel ou psychorigide que le cinéma ; ce dernier consiste essentiellement à mettre les nouvelles technologies industrielle au service du divertissement de masse ; tandis que l’industrie de la BD laisse une part assez large à artisanat, très astucieusement accordée par ses producteurs. La BD n’est pas moins moderne que le cinéma, mais c’est une autre modernité, circonscrite à la Belgique et au public enfantin, tandis que le cinéma joue un rôle de propagande à l’échelle nationale, voire continentale. Et puis les acteurs de cinéma ignorent qu’ils n’existent pas, ou que leur vie est un mensonge ; tandis que les personnages de BD le savent, eux.
A travers les différentes séquences de la carrière de Fournier, promu grâce à Franquin, par ailleurs pressé de se débarrasser du «groom» Spirou, ses biographes nous permettent de comprendre la méthode belge, qui oscille entre la recherche de profit, le souci de ne rien diffuser de politiquement incorrect - et enfin, dernier point qui fait toute la différence : la confiance accordée aux dessinateurs et aux scénaristes. Confiance typiquement wallonne ou bruxelloise, qui consiste dans le respect du travail artisanal. De là dérive presque exclusivement la reconnaissance dont bénéficièrent les auteurs de BD en Europe. Les bourgeois Dupuis veulent entretenir avec leurs artistes les rapports que Jules II entretenait avec Michel-Ange, ou plus exactement les bourgeois d'Amsterdam avec Rembrandt, qui tînt d'ailleurs un atelier dont celui de Jijé (Joseph Gillain) fut presque le décalque. Et non les traiter en simples employés besogneux, conscients que ce type de rapport est une nette plus-value.
Le caractère pompeux et institutionnel de la culture, en France, ne l’aurait pas permis. La méthode française pour contrôler les artistes, c’est d’en faire des fonctionnaires. La méthode belge est beaucoup plus habile: elle consiste à laisser croire aux auteurs qu’ils sont libres, et, de fait, les presser un peu plus, tout en leur accordant une marge de manœuvre plus grande, ce à quoi les artistes tiennent d'abord, avant la sécurité de l’emploi.
Une question cependant à laquelle le bouquin ne répond pas, et qu'on peut de poser, c'est de savoir si Franquin n'a pas tout orchestré de la reprise de "Spirou" par Fournier, de a à z ? Au contraire, affirme Jean-Claude Fournier, qui se décrit comme un type naïf et sincère, Franquin lui aurait déconseillé d'accepter la reprise d'une série aussi pesante. Mais Franquin savait très bien que Fournier ne pourrait pas refuser l'offre de Dupuis.
Dans l'atelier de Fournier, par Joub et Nicoby, Dupuis, 2013.
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Revue de presse BD (48)
+ Un dessin d'actualité de Maadiar, extrait de son blog, qui entre dans le Top-Blog Zébra du mois d'avril (p.3 du webzine consultable en ligne), dont Mister Hyde conserve la tête grâce à son art du dessin-animé minimaliste.
+ Le militantisme est le moyen le plus sûr pour un dessinateur humoristique de perdre le sens de l'humour. Ainsi de l'humoriste Pochep, qui a perdu son sens du décalage et de l'autodérision (ici, par exemple) dans le militantisme en faveur du mariage gay (tandis que Christine Boutin et Frigide Barjot, elles, n'avaient rien à perdre à militer).
+ Le blogueur François Forcadell signale les 20 ans de l'Oubapo (Ouvroir de Bande-dessinée potentielle). Il s'agit d'une petite secte qui s'est donné pour vocation de pratiquer "la bande-dessinée sous contrainte" (sic). Si on aime les contraintes, mieux vaut faire du cinéma: il en comporte techniquement beaucoup plus.
+ Il y a quelques semaines, la dessinatrice Tanxxx avait réagi à une de mes vannes sur les féministes qui passent leur temps à se crêper le chignon entre elles, assez vaseuse je dois reconnaître, surtout au regard de ce qu'il y aurait à dire sur le féminisme et le sens (occidental) de l'histoire.
Une nouvelle baston verbale vient d'opposer la sémillante Tanxxx au toujours fringant Siné, chacun se réclamant de l'Anarchie, à coups d'arguments massue opposés. Siné se fait traiter de vieux phallocrate réactionnaire, Tanxxx de bobo. L'allégation d'un autre anarchiste, Charles Fourier, selon laquelle les jeunes femmes sont attirées par les hommes âgés, est ici apparemment démentie. A moins qu'il ne s'agisse de "baston-qui-baise" ?
Tant qu'elle ne donne pas lieu à une procédure judiciaire, je trouve ce genre de baston tout à fait sain. Quel anarchiste fera confiance à des magistrats pour régler ce type de querelle, autrement que sur le critière de la morale la plus hypocrite du moment ? On se souvient des débats vifs orchestrés par feu Polac ; l'ambiance feutrée hypocrite des plateaux télé a pris le dessus depuis. D'ailleurs la vraie baston qui tue a lieu tous les jours, rappelons-le, dans l'indifférence quasi-générale ; il est probable qu'elle oppose des personnalités qui, au contraire de Tanxxx ou Siné, sont totalement inexpressives ou privées de moyens d'expression.
+ Je me soigne du Paris des boutiques chic ennuyeuses en lisant les histoires de rats qui galopent dans l'atelier du tampographe Sardon, rue du Repos. Si ça continue, avec ce luxe de boutiques, Paris va finir par ressembler à une ville de province comme Nantes ou Bruxelles, et on ne pourra plus dire que "Paris est l'endroit du monde où il est le plus facile de se passer de bonheur." Sans compter cette mode des libraires qui fourguent les bouquins comme des sous-vêtements chics !
+ Je cite Bruxelles par allusion à Baudelaire, dont c'est l'anniversaire cette semaine, et que Google fête à l'aide d'un dessin, dont le côté strict aurait peut-être plus au "prince des poètes" (dixit Rimbaud). Baudelaire dépeint en effet Bruxelles comme la dernière spirale de l'enfer, en raison de son habileté au commerce ; ce qui explique qu'il n'a pas son buste dans cette capitale du négoce, contrairement à P. Claudel.
+ Ci-dessous, quelques hommages rendus à Fred après le mien, qui n'en est pas vraiment un (les morts n'ont cure des hommages, dont se nourrissent seulement les vivants mal assurés), mais plutôt l'expression du regret que Philémon ne se soit pas attaqué plus tôt et plus fort au point d'interrogation, puisque celui-ci a le don de dévoiler tout le sens macabre du langage et de l'alphabet. Tout le mérite des BD de Fred, à mon sens, était de se démarquer du point de vue intellectuel, qui adhère au langage, et fait pratiquement de la mort LA réponse à toutes les questions que se posent les intellectuels, de sorte que si la mort n'existait pas, par la seule force de leur piété, les intellectuels l'auraient inventé. C'est certainement une condition d'une extrême dureté que celle des gosses livrés à des intellectuels pour le prétendu "besoin de leur éducation", et si la bande-dessinée peut faire quelque chose contre les effets dévastateurs de l'élitisme sur la conscience, c'est le mieux qu'elle peut faire. Contrairement à la paire Moebius-Jodorowski et leur consentement servile à la technologie moderne, il y a dans l'art de Fred un esprit de résistance assez sain.
par Pourquié
par Larcenet
par Soulcié
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Webzine BD gratuit !
Le webzine gratuit "Out of Zébra", à partir des archives du blog, vient de paraître...
Retrouvez les illustrations de Louise Asherson, les gags de W.Schinski, les strips de Lola, les caricatures de Zombi, et des tas d'autres trucs, dont une anthologie du court-métrage d'animation, et une revue de presse bourrée de liens. Ce fanzine virtuel est consultable en ligne et il est également possible de télécharger le fichier .pdf sur le site issuu.com (où sont consultables également toutes nos précédentes publications)...
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La semaine de Zombi
Mercredi : Moraliser les élites ne peut pas marcher, sauf quelques exemples édifiants soigneusement choisis, comme sous l'Ancien Régime, puisque la morale n'a pas d'autre but que de soumettre aux élites les personnes qui n'en font pas partie.
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Humbug
- En attendant de retrouver bientôt son premier "webcomic" traduit de l'Allemand dans Zébra, retrouvez les gags ("humbug") de W.Schinski :