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FANZINE ZEBRA BANDE-DESSINEE ET CARICATURE

  • Lui, Président !??

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    par L.B.

  • Apophtegmes VI-VII-VIII

    VI - "Auguste ayant sceu qu’il y avait dans Rome un jeune homme qui luy ressembloit grandement, commanda qu’on le fist venir ; & apres l’avoir bien regardé, Parlez, mon Amy, luy dit-il, vostre mere n’est elle jamais venüe à Rome ? Nenny, respondit le jeune homme, mais mon père y a bien esté quelque-fois."

     

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    VII - "Auguste Cesar s’estonnoit de ce qu’Alexandre n’ayant plus d’autres conqueste à faire, craignoit de manquer d’ouvrage, Puis qu’il est beaucoup plus difficile de conserver que de conquerir."

     

    VIII - "Pource que l’Empereur Auguste, & depuis Septimius Severus, avoient tous deux faict de grands maux au commencement de leur Empire, & de grands biens sur la fin ; l’on vouloit dire d’eux, Qu’ils ne devoient jamais estre nais, ou qu’ils ne devoient jamais mourir."

    Francis Bacon, trad. Jean Baudoin (1590-1650)

     

  • La semaine de Zombi

    Samedi : Vu le blaze du citoyen Lepaon, comment ne pas croire à une certaine forme de prédestination ?

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  • Prix du porc

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    (Retrouvez les dessins de la semaine de LB dans l'hebdo Zébra #6, téléchargeable au format PDF)

  • Smoking Summer

    Fini l'été et ses effluves d'embruns marins, ses corps qui s'étalent sur la plage et ses journées à n'en plus finir. C’est désormais l’automne et même l’hiver qui approche avec son cortège de feuilles qui tombent, ses lampes s'allumant dès cinq heures de l'après-midi et ses superpositions de couches de vêtements à n'en plus finir.

    Mais il paraît qu’en se déshabillant et en enlevant son t-shirt ça peut faire venir le soleil (comme on pourrait provoquer un déménagement rien qu'en faisant ses cartons). Et pourquoi pas en fumant un parasol ? 

    La preuve, ça marche, il fait beau ! Naumasq

     

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  • Hebdo BD Zébra #6

    La revue de presse hebdomadaire paraît désormais dans un webzine (hebdo), enchâssée dans tout un tas de gags et de dessins de presse signés des auteurs du blog (couverture signée Philgreff).

    Cet hebdo peut-être lu directement via Issuu.com ; il suffit pour cela de cliquer sur l'image de couverture ci-dessous. Vous pouvez aussi télécharger directement le fichier PDF du n° (accès plus facile aux liens hypertexte).

     

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  • Mathurin soldat****

    Le centenaire de la déclaration de la guerre de 14-18 a donné lieu à une rafale d’albums de BD sur cewebzine,bd,gratuit,fanzine,zébra,bande-dessinée,kritik,critique,mathurin soldat,maadiar,mathurin méheut,louis-ferdinand céline,lamballe,tardi,grande guerre,14-18,commémoration,blog-bd,van gogh,pélimantin thème, dont les éditeurs de sont emparé. Certains diront que ça valait quand même mieux qu’une nouvelle guerre mondiale pour fêter l’événement.

    Au milieu des célébrations, quelques couacs, dont le refus de J. Tardi de collaborer avec la mission du centenaire : «J'entendais déjà se prononcer des discours officiels bon teint qui allaient sublimer le magnifique sacrifice des soldats alors qu'on les a pris pour du bétail à l'époque. Je ne me voyais pas participer à cette mascarade.»

      Ce n’est pas facile d’être républicain et pacifiste en même temps ; ce n’est pas facile non plus, quand on évoque la « Grande guerre » comme Maadiar dans « Mathurin soldat », de passer derrière L.-F. Céline et son « Voyage ». Comment parler du crime de sang légal quand on n’a pas soi-même fréquenté ces ténèbres, dont il est difficile de revenir ? Désormais, dans le langage froid de la médecine moderne, on parle de « stress post-traumatique » ; et les frappes sont « chirurgicales » - autrement dit la science a pour vocation de dissimuler la bestialité.

      Quelques planches diffusées sur son blog-BD m’ont donné envie de lire la suite des aventures très vraisemblables,  très pitoyables et donc très humaines du soldat Mathurin et ses potes de tranchée. Heureusement, car je n’avais même pas compris que Maadiar fait revivre Mathurin Méheut, artiste-peintre breton monté au front. Si j’avais eu la bobine de Méheut en tête, je l’aurais reconnu car Maadiar l’a bien caricaturé. Dès le début de l’album, on le comprend, car la déclaration de guerre surprit Méheut au Japon, où il avait accompagné un savant naturaliste pour illustrer ses travaux.

      C’est astucieux de la part de Maadiar, lui-même artiste, de passer par le truchement du regard d’un peintre pour raconter la guerre. Il y a une quinzaine d’années, une exposition fut organisée à Rennes des croquis effectués par M. Méheut sur le front. Méheut était particulièrement doué pour le dessin sur le vif, et ses meilleurs croquis font penser à Van Gogh, quoi que la notoriété du Breton soit loin d’être aussi grande (à peu près inconnu en dehors de la Bretagne, il a un petit musée dans la ville de Lamballe). Dans la BD de Maadiar, on voit la femme de Méheut distribuer ses lettres illustrées autour d’elle, jusqu’à attirer l’attention de l’édile local, en mal de distractions patriotiques pour ses électeurs. Maadiar met cette phrase (apocryphe ?) dans la bouche de Méheut : « Une femme qui reçoit cinq lettres par semaine ne peut pas quitter son mari. »

      Nul effort pour tenter de rendre la guerre esthétique dans cet album, comme c’est le cas dans 99% des cas au cinéma. Du moins ce n’est pas une esthétique guerrière que celle de Maadiar, qui a plutôt essayé de restituer celle de Méheut. La BD est fidèle aux témoignages qui soulignent l’absence d’héroïsme de la guerre moderne, dans laquelle le simple soldat est le jouet du hasard (Félix Vallotton insiste sur l’aspect  « mathématique » de la guerre de 14-18 - guerre de polytechniciens irresponsables mais pas coupables) et le trouffion n’a pas plus de prise sur les événements qu’un politicien n’a de prise aujourd’hui sur la concurrence économique et ses conséquences.

      Aux jeunes engagés en quête d’aventure (le jeune Céline), la guerre moderne offre donc le contraire de ce que les sergents-recruteurs promettent – passivité, attente, contrainte accrue ; elle exige plus de masochisme que de sadisme. Comme elle s’étire en longueur, la guerre devient un turbin presque ordinaire, une routine, et les conversations entre soudards ressemblent à des conversations entre collègues de travail sur un chantier (où le casque et les masques sont de rigueur aussi). Les guerres romantiques appartiennent au passé, et la poésie est désormais au niveau de l’algèbre. Cela, Maadiar l’a bien rendu dans sa BD, en le soulignant par quelques cases ironiques ici ou là.

     Mathurin soldat – Un crayon dans le canon, par Maadiar, éds. du Pélimantin, 2014.