Retrouvez chaque semaine un gag de W.Schinski traduit de l'allemand dans Zébra :
...W.Schinski publie aussi dans nos colonnes son premier webcomic (feuilleton-BD), un polar intitulé G-1759 (A suivre).
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Retrouvez chaque semaine un gag de W.Schinski traduit de l'allemand dans Zébra :
...W.Schinski publie aussi dans nos colonnes son premier webcomic (feuilleton-BD), un polar intitulé G-1759 (A suivre).
Puisque le graphisme est surtout une question de présentation, on peut faire cette comparaison avec le maquillage féminin et avancer que le graphisme le plus efficace sera le plus discret.
Cependant, c’est le développement extraordinaire du commerce et de la publicité au cours des dernières décennies qui explique que le graphisme a pris une telle ampleur (malgré la désaffection grandissante du public pour la presse). Grâce ou à cause de la publicité, le graphiste a été élevé au rang d’artiste. Et la discrétion ne s’est pas imposée partout.
Appréciée des professionnels, bien que luxueuse, la revue «Etapes graphiques» se situe plutôt dans le camp des puritains que des polices bling-bling et des coups de massicots déjantés ; elle réussit le tour de force de parler du graphisme sans trop ennuyer avec des problèmes de nomenclatures et de chartes.
J’étais plutôt amusé d’apprendre dans un précédent numéro le goût d’Adolf Hitler pour le graphisme, et même qu’il avait une police de caractère préférée… ce qui est assez logique de la part d’un propagandiste, ou du stade totalitaire où politique et art se recoupent entièrement, donnant à ce dernier le caractère le plus légal.
La dernière livraison d’« Etapes », volumineuse, est un numéro spécial sur Londres. Même si le point de vue « d’Etapes » n’est pas exactement « orwellien », on nous relate comment une agence immobilière « The Estate Office » a imaginé de draguer les bobos londoniens (dont un certain nombre de professionnels du graphisme), à l’aide d’une campagne de publicité dessinée (Jo Ratcliffe), afin de peupler le village branché de Shoreditch pour en faire un ghetto chic et prospère. Dans la même revue, Stéphanie Posavec évoque « la névrose des graphistes en mal de spontanéité » : il faut souhaiter que la clientèle du village de Shoreditch ait été prévenue.
Plus sérieusement la question se pose pour des illustrateurs ou des artistes, souvent dans la dèche, de l’engagement au service de causes publicitaires parfois obscures, en même temps que celle de la suprématie de l’argent sur les autres arts abstraits.
Un autre article est consacré au quartier de « l’East-End » londonien, où misère et crime sévissaient il y a un siècle et demi –c’était d’ailleurs le périmètre d’action de Jack l’Eventreur ; la réhabilitation de ce quartier en a apparemment chassé les derniers fantômes...
Bref, un bon numéro dans l’ensemble, où le blanc tournant ne l’emporte pas trop sur le jaune d’oeuf.
Etapes, mai-juin 2013
- Le webzine du mois de mai tarde un peu à venir, en raison de la préparation simultanée d'un numéro spécial "été 2013"...
- Nous souhaitons imprimer ce numéro spécial en couleur (32 p.), à plusieurs milliers d'exemplaires, et le distribuer gratuitement cet été à Paris et/ou sur les plages du littoral breton où certains de nous ont des attaches, de la main à la main.
Pour ça, nous recherchons des annonceurs souhaitant communiquer dans les pages de notre magazine. Les tarifs de nos encarts publicitaires, ainsi que le magazine au format pdf peuvent être réclamés par tout annonceur ou sponsor intéressé en écrivant à zebralefanzine@gmail.com
- Projet de couverture n°1, par Zombi (pas de vote cette fois-ci, le meilleur projet sera choisi en interne).
Z.
La surproduction de bandes-dessinées, phénomène annonciateur d'un krach du marché, nous vaut depuis quelques années une pratique assez cocasse: la fabrication de bandes-annonces, afin de rendre tel ou tel album plus concurrentiel sur le marché.
En même temps qu'on proclame que la BD n'est pas seulement faite pour les petits garçons, on fait exactement l'inverse, en optant pour des solutions encore plus infantiles et régressives que celles des années 50, quand les auteurs de BD franco-belge ne songeaient pas à faire du "roman graphique". On témoigne ainsi d'une croyance ridicule : celle qui consiste à penser que l'art le plus élevé s'adresse aux adultes.
Ce préjugé n'a pas d'autre fondement que l'opinion du maître ou de la maîtresse d'école sur l'art, confondu avec une activité pédagogique. C'est ce qui explique que, des Etats-Unis, où le respect des institutions est grand, proportionnellement inverse à celui constatable en France, de plus en plus de BD sont importées, qui ressemblent à des traités de mathématiques ou des croûtes de Vasarely. Des BD qui croient nous impressionner en faisant de la BD dans des carrés magiques, au lieu de la faire dans des cases.
Le danger ou l'inconvénient de cette mode du sérieux, chiant ou pédagogique, c'est qu'elle laisse entièrement le champ libre au marché de se développer comme il l'entend.
Bien qu'ils vont au krach sans le savoir, et sont donc moins pragmatiques que le boulanger du coin de la rue, les acteurs économiques de la BD demeurent plus pragmatiques que ceux qui croient faire "de l'art pour l'art", et dont le bras de fer est perdu d'avance.
On se demande parfois pourquoi des auteurs de BD dite "indépendante" en trahissent l'esprit pour signer des contrats chez des producteurs de BD en gros ? Principalement parce que la BD indépendante tourne en rond: c'est une motivation et non un but, un état d'esprit qui vaut pour lui-même. C'est bien beau de jouer au samouraï, mais ça n'a aucun sens au milieu des AK-47.
Ceux qui fabriquent des bandes-annonces ne peuvent même pas faire comme Frédéric Jannin avec "Froud et Stouf", cette pub pour le festival d'Angoulême : un vrai dessin-animé ; car ce serait courir le risque d'offrir, pour que dalle, mieux que ce qui se cache sous des couvertures rutilantes et onéreuses.
Zombi & Bizette