Dessin tiré du carnet de croquis de Louise Asherson :
bande-dessinée - Page 582
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La Peur
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Jeu Bande-dessinée mystère
Un petit quiz BD dans "Out of Zébra", en cheville avec le site Babelio.com ; il s'agit, à l'aide de quelques indices, de retrouver le titre d'un "classique" de la BD :
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Q1: Tous ces héros de BD ont fait au moins une incursion en Egypte, sauf un ; lequel ?
1. Corto Maltese
2. Astérix
3. Alix
4. Tintin
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Thème :de -
Voie du bélier
Illustration extraite du carnet de dessin de Louise Asherson :
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La semaine de Zombi
Samedi : Depuis le moyen-âge, les "questions de société" sont une source de gags intarissable.
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Culturisme 2013
En fouillant le disque dur de George Bush, un "hacker" a découvert le goût de cet ancien chef d'Etat pour
la peinture, dont cet autoportrait dans sa salle-de-bain est un exemple. On ne sait pas trop ce que George Bush fabrique dans sa salle-de-bain, mais la construction du tableau est audacieuse et n'a rien à envier à celle de certaines bandes-dessinées.
Le style de George Bush évoque celui de Vélasquez, mâtiné du style plus en vogue de Hockney. A propos de mâtin, George Bush aime aussi peindre les chiens. On sait qu'un chef d'Etat dispose de l'intimité la plus réduite. Louis XIV ne prenait même pas le temps de s'isoler pour déféquer, rapporte-t-on. Peut-être cela explique-t-il le choix de la salle-de-bains, où George Bush, à défaut de se sentir maître du monde, se sentait enfin maître de soi ?
Le même penchant d'Adolf Hitler (bouquets, paysages, monuments) et Winston Churchill (paysages, monuments) est connu. On nie parfois le talent de peintre d'Adolf Hitler, mais il paraît assez naïf de postuler que les esprits criminels sont dénué de talent artistique. La manière des soldats de tuer à la guerre est elle-même un mouvement esthétique considérable, qui s'étend bien au-delà des seuls samouraïs. Si l'on confrontait l'art de la guerre et les arts plastiques d'une même époque, qui sait si on ne découvrirait pas qu'ils se répondent et obéissent aux mêmes codes ?
Les sujets de prédilection de George Bush, Adolf Hitler et Winston Churchill, à savoir les chiens, les autoportraits et les paysages plus ou moins architecturés, fournissent-ils une indication sur l'art le plus politique ? Quoi qu'il en soit, ils sont très éloignés de la peinture d'histoire.
FLR
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La semaine de Zombi
Vendredi : Le coup du débiteur français qui fait la morale à son créancier chinois, personne n'y croit. D'ailleurs Confucius a dit : "Je n'ai jamais rencontré personne qui eût autant d'appétit pour la vertu que pour le sexe."
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L'Etranger***
Nombre d’écrivains ont tiré de l’absurdité de l’existence, résumée par Shakespeare dans la fameuse
tirade de Hamlet («To be or not to be»), matière à des pièces ou des morceaux comiques. L’absurdité de la condition humaine est bien le sujet de «L’Etranger» de Camus, que Jacques Ferrandez vient d’adapter en BD, mais c’est un constat sec, sans humour, presque animal.
Meursault, le jeune héros de Camus, tue un Arabe, le lendemain des obsèques de sa mère, moitié par réflexe de défense, moitié par hasard. Son manque de foi étonne et indispose ses juges, qui le condamnent à mort. Meursault, en effet, ne gobe ni l’amour, ni l’ambition professionnelle, ni la religion, ni le mariage, ni l’amitié, rien de tout ce qui excite ses contemporains. Comment s’offusquerait-il de sa condamnation, puisque vivre, en définitive, c’est pour mourir ? L’imperméabilité de Meursault à l’espoir surprend même son confesseur, venu pour le sauver in extremis, et que les condamnés à mort on habitué à plus de crédulité. Meursault avoue bien un peu de crainte devant le couperet, mais pas assez pour changer brusquement sa disposition d’esprit.
Le roman, quand il parut, choqua les apôtres du socialisme par son athéisme. Il est vrai que je me suis toujours demandé quelle philosophie ou quel humanisme on peut bien déduire des romans de Camus ?
Cela dit, Camus paraît désormais plus moderne que le socialisme ; la société de consommation a triomphé en quelques décennies des envolées lyriques des derniers poètes socialistes ; s’il reste bien encore quelques militants, qui proposent tantôt de s’indigner, tantôt de protéger la couche d’ozone, ce sont eux qui sont devenus des étrangers, quasiment isolés dans un océan d’indifférence. Le monde est devenu camusien, c’est-à-dire plus ou moins épicurien, cherchant dans les petits plaisirs culinaires ou érotiques de l’existence, si ce n’est un but, du moins un mode de vie. Il y a bien eu le grand projet d’Europe unie contre la guerre, il y a quelques années, mais on peut se demander aujourd’hui qui a vraiment cru sincèrement dans ce machin, hormis quelques technocrates ? Puisque la politique consiste à gouverner au centre, n’est-il pas raisonnable que chacun, pour toute direction, choisisse celle indiquée par son nombril ? Ainsi Meursault, centré sur lui-même, se rattache à la vie. Il est «amoral», parce que la vie est physique d’abord, avant d’être bonne ou mauvaise.
L’adaptation de Ferrandez est fidèle au roman de Camus ; assez plate, mais la platitude est voulue par Camus. Le dessin coloré et chatoyant fait paraître l’Algérie où évolue notre antihéros, une sorte de paradis infernal, puisque sans réponses aux questions que l’homme ne peut s’empêcher de se poser. Cette ignorance de l’homme, ou sa conformité à ce qui le détermine, Camus ne l’envisage même pas comme le principal forceps vers la tombe ; peut-être se débarrasser de l’espoir socialiste a-t-il pompé toutes ses forces ? Camus, comme Houellebecq, a un côté lézard.
Le problème avec littérature épicurienne, c’est qu’elle vaut rarement un bon verre de vin blanc frais quand il fait chaud.
L’Etranger, Jacques Ferrandez d’après Camus, Gallimard, coll. Fétiche (!) 2013.