Caricature par ZOMBI
taliban
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Coke en stock
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Chassé-croisé
par NAUMASQ
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Editorial Cartoon
Zébra propose un choix des meilleurs dessins de la semaine (Editorial cartoons) tirés de la presse internationale ; pour le meilleur et le pire, le genre connaît un regain grâce à internet, qui permet aux non-professionnels de s'exprimer et aux professionnels de publier des dessins qui n'ont pas été retenus par leur rédaction, pour les meilleures ou les pires raisons.
A propos de la parade militaire pour commémorer le débarquement des troupes alliées en Normandie, un dessin grinçant mais efficace de Jim Morin dans le "Miami Herald" de cette semaine :
- Ils se sont battus pour que nous puissions vivre dans un monde meilleur.
- Et qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Les Talibans ont échangé le marine américain prisonnier de guerre Bergdahl contre quelques-uns des leurs, avant que celui-ci ne tombe cette fois entre les mains de... "Fox-News" (chaîne américaine d'info en continu au service du parti républicain). Dessin de Pat Bagley pour Cagle.com.
(...)
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Passage afghan*****
Dans le poste de télé, la guerre est bien souvent décrite comme l’affrontement entre les forces du mal et celles du bien, à la manière du fameux jeu vidéo «Call of Duty», qui abolit la frontière entre la tragédie et le divertissement.
- Et si j’allais voir de plus près ce qui se passe vraiment ? : qui n’a jamais éprouvé cet élan de curiosité, depuis son canapé ?
Le dessinateur de presse américain Ted Rall est passé à l’acte, lui : il s’est rendu en Afghanistan, après avoir balayé l’inquiétude de ses proches (et la sienne) par un : - Si les Afghans sont capables de vivre toute l’année dans cet enfer, je dois bien pouvoir tenir trois semaines !
Et il en est revenu avec un reportage, «Passage Afghan» («To Afghanistan & back»), dédoublé ou redoublé, puisque le témoignage de T. Rall est à moitié sous la forme d’un compte-rendu, l’autre partie en BD, dans un style inspiré par Matt Gröning. Sur le fond, le témoignage de Ted Rall glace le sang. Qui ne croit pas à l’enfer sera désillusionné.
Le pire, à lire, n’est pas le constat (prévisible) de T. Rall, que les soldats, sous des uniformes différents, font tous le même métier, et que ce n’est pas celui d’enfant de chœur. Bien plus inquiétante s’avère la stratégie de la guerre moderne, décrite par le dessinateur-reporter, qui incorpore les caméras et la presse, tout l’arsenal médiatique, sous prétexte d’information.
« On m'interroge souvent sur les mécanismes de censure des médias aux Etats-Unis ou plus précisément sur l'autocensure. Je pense qu'il ne s'agit pas tant d'un problème de mensonges délibérés - encore que cela puisse se produire - que d'un principe d'omission permettant aux médias de conserver leurs relations avec des politiciens et décideurs importants considérés comme des sources potentielles d'information. (...) »
Le moins qu’on puisse dire, c’est que Ted Rall ne prend pas de gants, moins encore que son confrère Joe Sacco, pour critiquer les grands médias audiovisuels occidentaux et leurs « mensonges par omission », dont il fournit quelques exemples précis, à propos du Vénézuela ou de la Corée du Nord.
« Passage afghan », Ted Rall, La Boîte à Bulles, 2004.
(Critique parue dans Zébra n°3)