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moulin rouge

  • Le Strip de Lola

     (par Aurélie Dekeyser)

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  • Le Chant du Cygne (4)

    Petit feuilleton historique estival

    Au Rat Mort

    A travers son Journal, le peintre belge Henry de Groux (1866-1930) est un témoin de premier plan, quoique méconnu, de l'art de son temps.

    Praticien exigeant, admirateur d'Eugène Delacroix comme Baudelaire, de Groux se montre le plus souvent sévère avec ses contemporains. Son engagement total au service de l'art et son amitié avec le pamphlétaire Léon Bloy le tiendront à l'écart des circuits officiels de l'art ; l'artiste belge, à demi-marginal, parviendra non sans difficultés à vivre de sa peinture.

    Extrait de son Journal (Eds Kimé) :

    12 Mars 1892 : Promenade au Moulin Rouge avec Lautrec, Anquetin et Pacari. Nous allons souper ensemblewebzine,bd,zébra,gratuit,fanzine,bande-dessinée,henry de groux,lautrec,moulin rouge,rat mort,pigalle,clichy,anquetin,pacari,pétomane,journal,léon bloy,kimé au "Rat Mort", place Pigalle.

    L'ignominie de cet endroit, du spectacle, des acteurs et des spectateurs des deux sexes n'a évidemment d'équivalent que son extraordinaire laideur.

    Lautrec est ici chez lui et connaît tout le monde ; nous sommes dans son véritable atelier et jamais, il faut le dire, la crapuleuse infamie de ce monde n'a trouvé un plus implacable interprète que ce dessinateur. Il est vrai qu'il en est tout à fait l'interprète enamouré quand même... de ces crapuleries.

    Je renonce à dire la bêtise et la laideur de tout ce qui m'est donné de contempler là et j'estime qu'il faut soi-même être descendu bien bas pour s'y complaire.

    Dieu sait pourtant que je ne suis pas puritain, mais la hideur et la stupidité, la bassesse et l'idiotie de tout ce que je vois ici ne me paraissent pas humainement supportables.

    Certes, il est puéril de s'étonner de trouver tant d'abjection dans un temple du vice et ce n'est pas du tout ce qui me surprend. Je suis uniquement écoeuré et stupéfait de la platitude, de l'insigne vulgarité des prétendus plaisirs que trouve ici l'élite de nos bambocheurs.

    On annonce divers virtuoses, notamment le "pétomane" (?!) - je me sauve.

    [- "Le Grand Café de la Place Pigalle" (angle de la rue Frochot) devait son surnom de "Rat Mort" à l'odeur pestilentielle qui émanait d'une fontaine, non loin, où les propriétaires de chiens venaient laver leurs bêtes, et autour de laquelle divers détritus malodorants s'amoncelaient.

    - Ci-contre, l'avenue de Clichy par Louis Anquetin, cité plus haut.]

     

     

  • Revue de presse BD (183)

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    Affiche publicitaire de Jossot pour les sardines Saupiquet.

    + La pédophilie a le vent en poupe, se dit-on en traversant l'expo "Barbie" organisée par le musée des arts décoratifs, concurremment à une expo dédiée aux caricaturistes et la réclame commerciale, nettement moins achalandée (-septembre/gratuite pour les - 26 ans).

    Nous le répétons souvent dans cette revue de presse, satire et propagande ne font pas bon ménage, d'autant moins que cette dernière se dissimule sous la formule pernicieuse de "l'art engagé", forgée par les nouveaux curés des temps modernes afin d'inculquer au peuple l'esprit de sacrifice. Cependant, pour être satirique, l'esprit n'a pas moins un estomac à remplir ; les industriels s'avisèrent très tôt de l'impact des caricatures, très expressives, dans le public, et du profit qu'il pouvait retirer de cet "impact".

    L'expo. des arts déco. manque de relief critique, bien que les affiches soient bien "mises en valeur". L'expo commence après la vogue des Lautrec et Mucha (aux styles opposés) ; cependant Capiello, largement représenté, s'il fut bon caricaturiste-portraitiste, s'est surtout épanoui dans la réclame pour divers produits de consommation courante. L'intérêt du thème est la confrontation d'auteurs satiriques à une pratique qui ne l'est pas. Il est intéressant de voir les nombreuses publicités pour la presse satirique, bien plus vivace qu'aujourd'hui, mais dans ce cas les caricaturistes se limitent à faire l'apologie de leur art.

    L'hybridation est parfaitement réussie avec Henri-Gustave Jossot, pourtant parmi les plus anarchistes et indépendants, mais dont le style est particulièrement adapté au format de l'affiche, ses larges aplats de couleur, dont l'artiste sait habilement jouer. Il reste que sur certaines affiches, Jossot et d'autres caricaturistes comme Bofa conservent le "trait satirique" ; la clientèle de la revue des "Folies Bergères" est ainsi dépeinte sous un jour peu flatteur par une affiche d'A. Barrère.

    Hors sujet, un corridor est tapissé de plusieurs "Unes" de "Hara-Kiri" et "Charlie-Hebdo" ; on est plus près ici de l'esprit réac de "Mai 68", hostile à la publicité et la société de consommation modernes. A ce stade, on peut dire que les caricaturistes se réapproprièrent l'impact de la caricature et de l'affiche et en usèrent comme d'une arme contre le pouvoir. Exposer des dessins de Siné dans ce cadre aurait été plus opportun, lui qui fut l'auteur d'affiches subversives en "Mai 68", en même temps qu'il collabora en tant que dessinateur avec certains industriels.

    (NB : La plupart des affiches présentées sont dans le domaine public, mais il est interdit de prendre des photos, probablement pour protéger ce "non-droit".)

    + L'annonce d'un nouvel attentat sur le sol européen est désormais prétexte à un déferlement d'images pieuses laïques sur les réseaux sociaux ; les attentats sur le sol étranger, notamment en Irak, laissent beaucoup plus indifférents pour des raisons psychologiques qu'il n'est pas difficile de deviner.

    On peut décréter l'abolition de dieu, il n'en subsiste pas moins la nécessité pour l'élite d'une culture capable de cimenter les "masses" derrière elle, c'est-à-dire de jouer le rôle de la religion, au sens social le plus primaire. Le "traitement de l'information" par les médias participe à cette réaction des masses sur le mode du réflexe.

    Le Premier ministre Manuel Valls a curieusement évoqué au micro d'"Europe 1" mercredi matin la nécessité d'un combat "théologique" (sic) contre le djihadisme (se souvenant peut-être qu'il fut ministre des Cultes ?). Mais c'est un mélange de naïveté et de mépris de croire que l'on peut imposer une lecture anthropologique moderne des textes sacrés musulman et biblique, quand ces derniers consacrent et imposent le principe de la "révélation" (voire récusent carrément toute forme d'idéal social). La culture occidentale moderne est, avant tout, une culture dominante - sa force de persuasion vient de là, et non de prétendues études théologiques.

    + Sur le site "Caricatures & Caricature", Cyril Bosc inventorie la carrière du caricaturiste Maurice Sinet, alias Siné, reproduisant de nombreux dessins et unes, dont la suivante de "Siné Massacre" n°6 (1963).

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