FANZINE ZEBRA BANDE-DESSINEE ET CARICATURE
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La Case de Lola
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Caricature présidentielle 2017
par l'Enigmatique LB
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Caricature Anne Hidalgo
La Semaine de Zombi. Mardi : Avec tous les vieux bâtiments de style réac dont Paris dispose, ce ne devrait pas être difficile d'héberger quelques centaines de migrants autrement que dans des bungalows ; on évitera ainsi de donner l'image de Parisiens plus radins que des Allemands.
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Caricature rentrée
par l'Enigmatique LB
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Exarcheia ou l'Orange amère****
Dimitrios Mastoros & Nicolas Wouters proposent avec "L'Orange amère" un portrait de la Grèce contemporaine, en proie à la crise économique. Le dessinateur D. Mastoros est Grec, mais né en Belgique ; le scénariste N. Wouters, lui, est Belge.
Les auteurs ont voulu brosser un tableau vivant, à l'opposé des études statistiques chiffrées et des compte-rendus sociologiques froids et abscons. Avec son dessin de caricaturiste, très expressif, D. Mastoros excelle à rendre les émotions des protagonistes et à peindre l'âme d'Exarcheia ; ce quartier d'Athènes fut l'épicentre de la contestation du pouvoir en place, du temps des colonels qui dirigèrent la Grèce naguère, et il l'est encore à l'heure de la dictature bureaucratique du consortium bancaire.
Les habitants du quartier d'Exarcheia sont, certes, des gens modestes qui vivent de peu ; mais, paradoxalement, la crise économique n'apparaît pas ici comme le principal fléau ; la consommation de drogue par des groupes de "junkies" se présente de façon plus sinistre encore que l'appauvrissement économique, avec son cortège de petits crimes crapuleux. Or la consommation de produits stupéfiants ne fait pas moins de ravages dans les pays super riches comme les Etats-Unis.
L'immigration, qui pose aussi un problème majeur de cohabitation en période de vaches maigres entre la population indigène et les nouveaux arrivants, fraîchement débarqués sur les côtes grecques, n'est pas non plus directement liée à la crise économique, mais à la mondialisation.
La crise économique a même plutôt pour effet, semble-t-il, de resserrer les liens de solidarité entre les habitants d'Exarcheia, contraints par l'appauvrissement de leur pays de s'entraider.
"L'Orange amère" place donc le lecteur face à un problème plus vaste que celui que rencontre la Grèce au lendemain des conséquences de l'impéritie des acteurs du mirifique "projet de construction européenne". Il n'y a pas beaucoup d'exotisme dans cette Grèce-là, peinte par Mastoros et Wouters ; cependant il est assez symbolique que le "Titanic" prenne l'eau par la Grèce, c'est-à-dire par la partie du monde occidental qui, en matière culturelle, jouit du plus grand prestige.
Exarcheia ou L'Orange amère, par Dimitrios Mastoros et Nicolas Wouters, Eds Futuropolis, sept. 2016.
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Caricature Ali Bongo
La Semaine de Suzette Zombi. Samedi : L'homme est un animal politique, et le bongo une espèce menacée.
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Revue de presse BD (199)
+ Parution récente d'une petite anthologie de l'humour des esclaves noirs américains, "Le Rire enchaîné" (éd. Anacharsis) ; l'ouvrage est traduit et préfacé par Thierry Beauchamp ; celui-ci précise bien que ces petits contes font partie du folklore des esclaves et non de la propagande abolitionniste ; grâce à ces petites histoires, colportées oralement et mettant le plus souvent en scène l'esclave et son maître, les esclaves oubliaient un instant leur condition servile et pénible.
Dans sa préface, Th. Beauchamp rappelle aussi ce que fut l'esclavage dans le Sud des Etats-Unis ; ce rappel s'écarte parfois des idées reçues ; ainsi, en raison de leur valeur économique, les esclaves noirs n'étaient pas toujours maltraités par leurs maîtres blancs ; les esclaves noirs représentèrent jusqu'à 14% de la population américaine et contribuèrent à la croissance économique rapide de cette nation.
On peut d'ailleurs télécharger cette anthologie gratuitement à cette adresse.
+ Né le 5 Juillet 1916 à Paris au domicile de ses fondateurs Jeanne et Maurice Maréchal, "Le Canard enchaîné" a récemment fêté ses cent ans, peu après le décès de Cabu, qui était devenu son dessinateur-phare ; à cette occasion, la bibliothèque du centre Pompidou organise une projection du film "Aux quatre coin-coins du canard" (1986), suivie d'une rencontre avec les journalistes du "Canard" le 5 octobre à 17h (entrée libre).
+ Reportées pour cause de "menace terroriste", les 6e Rencontres internationales des dessinateurs de presse auront finalement lieu bientôt au Mémorial de Caen, du 9 au 11 sept. On peut s'étonner du choix d'un lieu de culte pour la tenue de ce colloque sur le dessin de presse (l'histoire ne se fait pas à coups de célébrations).
Comme une conférence du politologue Antoine Sfeir figure au programme de ces journées (?), je relève cette formule satirique visant ce journaliste franco-libanais : "Le Sfeir à repasser de Ben Ali".
+ Le latin n'est plus enseigné sérieusement au collège et au lycée depuis plusieurs années déjà, et ne sera bientôt plus su que de quelques spécialistes (si ce n'est déjà le cas) ; une poignée d'universitaires a publié pour tenter d'y remédier une BD, "Murena, Ex Arena et Cruore". Ces latinistes arguent que l'on peut apprendre en s'amusant ; ils s'avancent derrière une jolie formule du poète Lucrèce : "Il est bon d'enduire de miel la coupe amère du savoir."
L'argument de l'absence d'utilité est souvent employé contre l'enseignement du latin ; l'argument ne vaut guère, car des tas de choses inutiles sont enseignées à l'école (comme l'éducation civique, qui n'a pas valeur d'exemple, les règles du hand-ball et la solution des équations complexes), tandis que des tas de choses utiles n'y sont pas enseignées (comme le dessin, qui permet de mieux voir les choses telles qu'elles sont).