La Semaine de Suzette Zombi. Samedi : Si la musique est d'argent, le silence est d'or - on est bien placé pour le savoir à Paris, où la pollution sonore humaine atteint son maximum. Lire L.-F. Céline sur ce point ("Mort à Crédit"), témoin de l'irruption du vacarme dans la capitale, et de l'effroi que ce vacarme causait avant que les Parisiens ne s'y habituent progressivement.
hommage - Page 4
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Caricature Fleur Pellerin
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Caricature Charlie-Hebdo
par l'Enigmatique LB
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Dommage aux victimes
par L'Enigmatique LB
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Hommage dessiné
par LB
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Revue de presse BD (154)
Dessin de Blutch, commenté ainsi par son auteur :
"Je n'ose plus dire Charlie tellement c'est devenu un logo."
Quelques dépêches de rentrée :
+ Le dessinateur de BD Blutch vient de donner une longue interview au quotidien "Le Figaro" (28 août), qui publia il y a quelques années ses dessins humoristiques (dans le goût new-yorkais). Il publie "Vue sur le Lac", un recueil de dessins divers. S'il se considère toujours comme un auteur de BD, Blutch avoue avoir de plus en plus de mal à travailler pendant des heures sur une planche : "J'ai une vie trop éclatée."
"Le Figaro" publie une esquisse des personnages de "Tif et Tondu" dont Blutch va reprendre les aventures, et il se défend de vouloir faire une parodie de cette série très "premier degré".
+ Henri Filippini, journaliste à "dBD", s'en est pris au "Fluide glacial" de Yan Lindingre, dont il trouve l'humour déclinant, dans son coup de gueule mensuel. Ce qui lui a valu cette réponse du rédacteur de "Fluide" : "Je ne comprends toujours pas autant de bêtise réac. Me caguer dans les bottes publiquement, c'est s'exposer à la manger froide quand on ne s'y attend plus, et de préférence publiquement. En attendant de rencontrer la vieille serpillière qui pue la naphtaline, "le gros pique-assiette", comme on l'appelle chez Glénat, lisons plutôt ce qu'en disent les autres critiques (glop, glop, glop !)". C'est une chance que Y. Lindingre dirige un hebdo humoristique plutôt qu'une publication spécialisée dans les armes à feu !
+ Le dessinateur de BD Coyote ("Litteul Kévin") est décédé dans le courant du mois d'août, non pas d'un accident de Harley Davidson (engin sur lequel il aimait parader), mais d'une crise cardiaque à l'âge de 52 ans. Sa nécrologie nous apprend qu'il avait été graveur de stèles funéraires et tatoueur avant de devenir auteur du BD pour enfants.
Dessin hommage de Bruno Chaplot (au dessinateur Coyote)
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Caricature Nicolas Sarkozy
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Vive Alain Le Saux !
Faut-il attendre que les gens meurent pour que la presse leur consacre quelques lignes ?
Alain Le Saux est bien vivant. Il est né en 1936, ce qui nous fait une belle jambe puisque le talent et l’esprit ne se mesurent pas au nombre des années. Voilà encore un homme discret et secret qu’on en verra pas sur des plateaux de télévision ou à la une d’un magazine culturel. Ne cherchez pas, Alain Le Saux n’a pas de blog ni de page Wikipédia. Ne vous laissez pas non plus abuser par des homonymes, parmi lesquels un poète breton, un vicaire épiscopal de Meaux... On ne trouve même pas de trace de la moindre exposition.
C'est ça l’énervant : Alain Le Saux mériterait une belle rétrospective de toute son œuvre, alors qu’il y a tellement de tacherons à qui on déroule le tapis rouge, à l’exemple de ce dessinateur belge auteur de strips à base de sentences pseudo-philosophiques prononcées par un félin obèse.
Alain Le Saux est surtout connu pour ses albums pour enfants (la série des « Papa ») mais c'est bien plus qu'un simple illustrateur de livres d'enfants. Ses dessins sont faits pour rendre les gosses intelligents et leur nettoyer le cerveau de toutes les saletés que la télé et leurs parents peuvent y déposer. Il y a une saine malice subversive dans ses dessins, qui stimulent la réflexion et l’imagination de l’enfant. Car contrairement à beaucoup d’adultes et de professionnels des médias, Alain Le Saux ne considère jamais les enfants comme des abrutis, futurs buveurs de Coca-Cola.
A sa façon, et de manière involontaire, Alain Le Saux est un pédagogue et son discours peut être plus subtil et pertinent que celui de certains spécialistes de renom. Mais Alain Le Saux ne s’est jamais posé comme tel. Pourtant on étudie son œuvre à l’université, notamment dans le cadre de la formation des professeurs des écoles. Et ce qui est sûr, c’est que l’intéressé n’en a cure.
Car Alain Le Saux, depuis toutes ces années, aurait pu acquérir la même notoriété et le même statut qu’un Tomi Ungerer, avec lequel il partage d’ailleurs une sorte de cousinage, que ce soit par le style, l’influence sur de jeunes illustrateurs ou la capacité à tenir le même cap toute sa vie.
Tout simplement, il n’a pas envie qu'on parle de lui. Mais voilà, « Zébra » n’aime pas suivre les sentiers battus, ni encenser les auteurs qu’il est de bon ton d’encenser ou dont il faut parler parce qu’ils ont une actualité. D’où ce modeste hommage.
Hommage et portraits de LB, illustrations en couleur extraites de «La Maîtresse n’aime pas» (Rivages)
+ Bibliographie sélective (chez Rivages) :
« Interdit, toléré », « Mon copain Max m'a dit qu'il comptait sur son papa pour faire ses devoirs de mathématiques », «Le Prof m'a dit que je devais absolument repasser mes leçons», «Papa m'a dit que son meilleur ami était un homme-grenouille».