La Semaine de Zombi. Jeudi.
gratuit - Page 324
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Caricature Valls & Macron
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Caricature Laeticia & Johnny
par l'Enigmatique LB
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Black dog**
Cette BD donne raison à ceux qui expliquent que la BD ne repose pas sur le dessin, mais qu'elle est plutôt une forme de littérature un peu bâtarde.
Une fois de plus, je me suis laissé séduire par la couverture d'un album de Loustal, illustrateur talentueux, au trait français élégant et à la colorisation maîtrisée comme celle d'un peintre ; une fois de plus j'ai été déçu par un scénario creux, pour ne pas dire indigent. Le scénario est de Jean-Claude Götting, illustrateur lui aussi. Il s'agit d'un polar dans le genre américain, un règlement de compte entre gangsters, quelque chose comme ça - je faisais plus attention à la manière de Loustal qu'à l'intrigue. Le précédent album de Loustal était aussi un polar, situé à Paris, (un peu) plus crédible.
Quelle idée de vouloir faire du polar américain quand on est Français ? Je suppose que les auteurs ont voulu s'amuser. Parfois les artistes ne cherchent pas autre chose ; c'est un peu limité.
Black dog, par Jacques Loustal & Jean-Claude Götting, Casterman, 2016.
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Caricature François Hollande
par l'Enigmatique LB
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Caricature France-Portugal
La Semaine de Suzette Zombi. Lundi : "Liberté, égalité, football, etc."
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Caricature Didier Deschamps
La Semaine de Zombi. Vendredi : La bière a remplacé le vin de messe.
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Dickie dans l'Espace****
Le Gantois Pieter De Poortere a vu son premier recueil de gags traduit par Glénat dès 2010 sous le titre "Le Fils d'Hitler", dix ans après ses débuts dans la presse flamande.
"Traduit" est un grand mot, puisqu'il s'agit de gags muets d'une page. Bien qu'il ménage le "politiquement correct", De Poortere fait tout de même preuve d'impertinence ; il rogne les cornes dont Hitler est le plus souvent affublé, faisant ainsi figure de "grand Satan", pour en faire un personnage toujours aussi antipathique, mais beaucoup plus familier, un personnage plus trivial encore que le "Dictateur" de Chaplin.
On comprend pourquoi Glénat n'a pas tardé à publier ensuite plusieurs autres recueils, dont le dernier en date : "Dickie dans l'Espace". En effet les bons auteurs comiques sont rares, concurrencés par l'humour gras ou potache plus "vendeur". De Poortere est très efficace. Il s'appuie sur un dessin minimaliste, mais néanmoins expressif, pour distiller son pessimisme. L'humour de Pieter De Poortere n'est pas facile à caractériser, car il reflète des influences diverses ; on pense à cette devise de S. Maughman : "Ne rien dire qui n'égratigne pas"; De Poortere cherche à provoquer chez le lecteur autre chose qu'un rire gras ou même seulement léger.
Comme son titre l'indique, le dernier opus exploite le thème de la conquête spatiale, fil conducteur de toute une série de gags. Le choix de ce thème est particulièrement judicieux, plus original que celui d'Hitler, et peut-être plus audacieux car il résume parfaitement l'esprit conquérant moderne, la mystique du progrès frelatée qui le soutient.
De Poortere ne se prive pas, bien sûr, de jouer avec les codes de littérature et du cinéma de science-fiction, genres ô combien propices aux fantasmes et, donc, à la dérision. Dickie ("Boerke" en flamand), c'est l'anti-Tintin, la ligne claire détournée.
"Dickie dans l'Espace", par Pieter De Poortere, Glénat, 2016.