La Semaine de Zombi. Mercredi : La politique, drogue douce ou drogue dure ?
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LB a vu ça
...dans un lot de vieux "Charlie-Hebdo" (1973-1975) chiné dans une brocante à Lure (Haute-Saône) :
Les dessins publiés en pages intérieures montrent le cheminement du dessin et de la pensée de Reiser jusqu'au dessin final, élaboré sans doute aussi avec les contributions des uns et des autres.
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Caricature reine Elisabeth II
La Semaine de Suzette Zombi. Lundi.
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Le Chant du Cygne (9)
Petit feuilleton historique estival (dernier épisode)
Cubistes et cônistes
A travers son Journal, le peintre belge Henry de Groux (1866-1930) est un témoin de premier plan, quoique méconnu, de l'art de son temps.
Praticien exigeant, admirateur d'Eugène Delacroix comme Baudelaire, de Groux se montre souvent sévère avec ses contemporains. Son engagement total dans l'art et son amitié avec le pamphlétaire Léon Bloy le tiendront à l'écart des circuits officiels de l'art ; l'artiste belge, à demi-marginal, parviendra non sans difficultés à vivre de sa peinture.
Extrait de son Journal (Eds Kimé) :
1911 ? : Passons maintenant à cette exposition des cubistes qui obtient l'inéluctable succès de fou rire auquel elle ne semblait même pas avoir prétendu, et les admirations farouches et convaincues jusqu'au désespoir, que nous fûmes les premiers à lui accorder.On a beaucoup écrit sur leur compte, mais ni leurs railleurs ni leurs défenseurs ne semblent avoir pénétré la véritable signification de cette manifestation picturale.
En tout cas, aucun ne s'est rendu compte du véritable degré de maturité de ces prétendus novateurs.
Pour ce qui est de la signification, je suis au regret de ne pouvoir rien dire sur ce sujet, plût à Dieu que j'eusse même pu en pénétrer la moitié du quart. S'il faut être astronome pour parler d'astronomie, on peut parler du ciel sans être astronome !
Quant au reste, je pourrai peut-être donner à messieurs les cubistes eux-mêmes, sur leurs devanciers ou leurs ancêtres, certains renseignements qu'ils ignorent probablement...
On s'accorde généralement parmi les orientalistes et les égyptologues explicateurs de symboles pour considérer la forme architecturale "obélisque" comme symbolisant le même principe que les "lingams" hindous et les "phallus" grecs. On admettra dans ce cas chez les Egyptiens une volonté d'interprétation cubiste indéniable ; car jusqu'à ce jour, rien ne semble avoir démontré chez les Egyptiens une conformation anatomique différent aussi sensiblement de la nôtre.
Je me permets de passer ce tuyau à messieurs les cubistes en toute loyauté et d'annoncer aux fanatiques du Nouveau, et par conséquent des "cubistes", qu'ils ont fait une simple erreur et qu'ils ne saluent en réalité que les derniers rejetons décadents et atrophiés (combien) de la grande race des tailleurs de pierre symbolistes de la très vieille Egypte.
- Puissance de diffusion du cubisme.
- Puissance de pénétration du cônisme.
- Comme avec Cézanne, H. de Groux fait preuve d'ironie avec les "cubistes", qu'il découvrit sans doute au Salon d'Automne de 1911.
Rêvant d'une modernité plus spirituelle, H. de Groux s'agace des recherches purement formelles des suiveurs de Cézanne, et considère ce dernier comme un petit maître monté en épingle par quelques marchands.
- Ci-dessus "Les Nus dans la Forêt" de Fernand Léger, exposé au Salon d'Automne de 1911 où cette peinture fit "sensation".
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Caricature Donald Trump
Dessin par WANER
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Les Chemins de Fortune***
Le titre original : "Histoire générale des plus fameux pyrates" dit mieux que le titre donné à la nouvelle édition (et traduction) récente l'intention de l'auteur d'édifier ses lecteurs par un ouvrage sérieux : "Je ne doute point que l'on ne soit curieux d'apprendre l'origine et les progrès de ces hommes désespérés, qui ont été la terreur de tous les négociants du monde."
"Robinson Crusoé", grâce à qui tout le monde connaît Daniel Defoe, est aussi largement inspiré de faits réels et n'a pas pour seul but de divertir.
A travers le récit de l'existence mouvementée de quelques fameux pirates (et piratesses !), D. Defoe veut donner de la piraterie une idée générale en faisant la part de la légende ; il suggère même quelques idées pour endiguer le fléau. On a du mal à se représenter aujourd'hui la menace que les pirates firent planer sur l'entreprise coloniale et le commerce international.
Le Breton Michel Le Bris (fondateur du festival "Etonnants voyageurs" à St-Malo) s'est fendu d'une longue préface dithyrambique ; il clame que les récits sont authentiques, ce qui n'est pas sûr étant donné que Daniel Defoe a écrit quelques récits de voyage présentés comme "authentiques", alors qu'ils ne l'étaient pas (mais des romans bien documentés). Selon M. Le Bris, des travaux historiques récents corroborent les récits de Defoe. De fait, si Defoe décrit une organisation criminelle mieux organisée qu'on ne pourrait penser, il semble sincèrement vouloir dissiper les légendes et y mettre une vérité documentée à la place.
Certains épisodes paraissent parfois "trop beau pour être vrais", telles ces deux femmes pirates, entraînées depuis l'enfance à porter des vêtements masculins, dont les destins finissent par se croiser à bord d'un bateau pirate où elles font carrière en masquant leur sexe : l'une tombe amoureuse de l'autre, qui pour repousser ses avances doit se dévoiler, et la romance tombe à l'eau. Cela dit il y eut quelques (rares) cas de femmes enrôlées comme des hommes dans l'armée et qui parvinrent à tromper leurs compagnons d'arme assez longtemps. Et puis ne dit-on pas que la réalité dépasse la fiction ?
La suite du propos de Michel Le Bris est moins convaincante ; elle s'articule en deux temps. Celui-ci prétend d'abord que l'on peut reconnaître dans la piraterie un embryon d'utopie sociale, de contre-société, évoquant même à l'occasion le souvenir de Mai 68. Mais D. Defoe décrit des hommes qui, le plus souvent trahissent, violent, tuent, revendent les esclaves nègres des navires qu'ils pillent, maltraitent à l'occasion les populations indigènes côtières... Hiérarchie et discipline ne sont certes pas aussi stricts à bord des navires pirates qu'ils peuvent l'être dans la marine de guerre britannique, espagnole ou française... mais comment en serait-il autrement ? On ne voit pas bien quelle sorte d'utopistes pourrait apprécier cette comparaison ?
Quant aux causes de la piraterie, D. Defoe se montre, si ce n'est indulgent, du moins nuancé ; il n'impute pas le développement de la piraterie au seul satanisme violent d'équipages de marins révoltés, mais souligne que les conditions de vie infernales des marins, non seulement en mer, mais une fois rendus à terre, le plus souvent sans emploi ni argent, faisaient de la piraterie une tentation très forte ; beaucoup de marins y voyaient une possibilité d'améliorer leur sort, et pour quelques-uns ce fut le cas.
Moins convaincant encore l'argument de M. Le Bris selon lequel D. Defoe ferait l'apologie discrète de la piraterie à travers son "histoire générale". Le Bris écrit : - Et il en va de même de son attitude face à la piraterie, où semblent se mêler horreur et fascination, comme s'il avait trouvé chez ces sombres brutes tel écho secret à une part obscure de lui-même. A ce compte là, on pourrait en dire autant sur ceux qui se penchent et se repenchent sur les tueurs en série ou les massacres des nazis. D. Defoe décrit sans doute le courage physique et l'aspect terrifiant du capitaine Teach, alias "Barbe-Noire", comme extraordinaires, mais non fascinants ; en matière de sensationnalisme, on a fait beaucoup mieux depuis.
L'actualité récente incite à une autre comparaison : celle des pirates avec les "djihadistes" de l'Etat islamique. On note quelques points communs : comme les pirates, les djihadistes ont parfois appris leur métier dans le rang d'armées régulières. Entre les pirates et la marine de guerre, il y a l'échelon des corsaires, "pirates accrédités" en temps de guerre entre deux grandes puissances ; or on sait que certains groupes terroristes sont parfois armés par des Etats puissants.
Il y a eu, à l'époque des pirates, un "romantisme pirate", qui pouvait fasciner certains marins, comme aujourd'hui le "djihad" peut paraître une aventure à de jeunes hommes et femmes. Il y a peut-être surtout en commun cet Etat islamique, refuge ou "base arrière" pour tous les djihadistes, comme les pirates tentèrent d'organiser une base arrière dans les Caraïbes ; dès lors qu'ils semblèrent une menace sérieuse contre leurs intérêts, toutes les grandes nations coloniales se liguèrent contre cet Etat-pirate.
"Les Chemins de Fortune ou Histoire générale des plus fameux pyrates" (2 tomes), par D. Defoe, éd. Libretto, 2009.
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Caricature Régime minceur
dessin par BOBIKA (à lire aussi dans "Siné-Mensuel")