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Interview Jérôme Anfré

Jérôme Anfré régale les lecteurs de son blog GRANDS MOMENTS (depuis 2011) de strips fanzine,bd,bande-dessinée,zébra,illustration,webzine,blog,interview,jérôme anfré,caricature,grands moments,mauvais esprit,animalier,benjamin rabier,dessin,tablette graphique,fluide glacial,psikopat,numérique,brigitte bardot,lewis trondheim,quentin blake,james,boris mirroird’humour absurde à base d’animaux, triturés dans tous les sens (Brigitte Bardot ne serait pas forcément d’accord).

Depuis quelques mois, il contribue en outre à un tout nouveau webzine hebdo, MAUVAIS ESPRIT, avec une vingtaine d’autres humoristes. Le ton de "Mauvais Esprit" évoque celui de "Fluide Glacial" ou "Psikopat", mais l’aventure d’un magazine de BD numérique, en revanche, c’est du neuf. A suivre de près, donc...

Jérôme Anfré a accepté de répondre à quelques questions pour Zébra :

Zombi : Avez-vous été influencé par un dessinateur animalier en particulier au départ, comme Benjamin Rabier, Quentin Blake, ou autre, qui vous aurait donné envie de dessiner ?

Jérôme Anfré : Déjà, il faut préciser que je ne fais pas uniquement de l'animalier. Et sinon, je n'ai pas vraiment un dessinateur fétiche pour les animaux. Lewis Trondheim m'avait pas mal impressionné à l'époque mais ça n'a pas été une influence déterminante.

Z. : Si vous deviez vous représenter sous les traits d'une bestiole, comme Lewis Trondheim en vautour, laquelle choisiriez-vous ?

J.A. : Ours ? Chat ? je suis pas très original sur ces questions.

Z. : Vous allez me trouver opportuniste, mais… un strip à base de zèbre, ça ne vous titille pas ?

J.A. : J'ai fait quelque chose avec un gnou, on se rapproche... Le problème du zèbre est qu'il faut arriver à le dessiner de manière convaincante sans trop s'embrouiller avec les rayures.

Z. : Je suppose que vos dédicaces cartonnent auprès des enfants, non ?

J.A. : Pour l'instant, les seules dédicaces que j'ai pu faire étaient pour mes deux livres, qui n'ont pas beaucoup de rapport avec le blog, donc difficile de juger.

Z. : Question technique : dessinez-vous entièrement à la tablette graphique ? Et combien de temps vous prend environ un de vos strips pour "Grands Moments" ?

J.A. : J'ai mis beaucoup de temps à trouver un outil plus ou moins satisfaisant. Pour l'instant, et pour le blog, c'est de l'encrage tout bête à la plume sergent-major. La tablette graphique n'intervient "que" pour la mise en couleur.

Pour une histoire de "Grands Moments", le temps d'exécution est assez fluctuant, et dépend surtout du temps que met l'idée à se former ; ça prend normalement 3 jours à y penser, mais ça peut être bien plus si je cale. Je peux faire des trucs à côté ou pas. Une fois l'histoire plus ou moins formée dans ma tête, ça prend à peu près 2 jours pour dessiner, encrer et mettre en couleur.

Z. : A propos de "Mauvais Esprit" : est-ce un simple collectif d’auteurs, ou bien y a-t-il une volonté rédactionnelle derrière ? Par exemple, avez-vous des conférences de rédaction et un minimum de directives, ou bien c’est une organisation souple qui vous laisse carte blanche ?

J.A. : ça se passe surtout par mails... Je reçois les mails collectifs réguliers (pour mettre en place des bonus ou des numéros spéciaux, par exemple) et de mon côté j'envoie mes pages par mail à James et Boris Mirroir.

Z. : Qu’est-ce qui vous a décidé à participer à "Mauvais Esprit" ?

J.A. : James m'a contacté, et c'était une opportunité pour participer à une aventure avec des gens que j'estime, voir ce que ça donne, grappiller un peu de sous si possible.

Z. : J’ai le sentiment que le lecteur d’un blog gratuit n’est pas seulement incité à le lire parce qu’il fait une économie de cette façon, mais qu’on sort du rapport de consommation habituel. Partagez-vous cette impression ?

J.A. : Je pense surtout que l'intérêt du blog est d'établir un rapport direct entre auteur et lecteurs, avec des réactions rapides qui peuvent permettre de se rendre facilement compte du ratage d'un gag par exemple. Cette intimité recèle aussi son effet pervers puisqu'on peut aussi s'enfermer dans cette proximité, s'entourer de lecteurs fans, alors qu'un éditeur peut apporter idéalement un regard plus critique et constructif.

Z. : Y a-t-il un seuil, c’est-à-dire un nombre d’abonnés, que "Mauvais Esprit" doit atteindre pour justifier sa raison d’être ? Ou bien le simple fait d’être regroupés dans un collectif est profitable aux contributeurs ?

J.A. : Il y a un seuil de rentabilité, mais je ne le connais pas ; il faudrait demander aux fondateurs. Je sais que pour l'instant, ce seuil n'est pas atteint.

Z. : De toutes les tentatives de webzine analogues en cours, "Mauvais Esprit" me semble la plus astucieuse, même si je suis étonné que l’option de la gratuité n’ait pas été retenue, en misant sur des retombées indirectes. Vous avez déjà touché vos premières royalties ?

J.A. : Il y a des contenus gratuits* pour attirer les lecteurs, mais l'idée de base est quand même de voir si on peut faire de la BD numérique payante, explorer de nouveaux modes de diffusion et de création. Il y a une certaine crise de la bande dessinée en librairie, ça justifie de se demander si d'autres usages sont possibles et si d'autres lecteurs existent.

Z. : Avez-vous d’autres projets en cours que "Mauvais Esprit" et "Grands Moments" ?

J.A. : Il y a des projets top secrets, mais pas assez. J'aimerais bosser plus.

Z. : Merci !

*Plusieurs n° du webzine de BD "Mauvais Esprit" sont consultables gratuitement et permettent de se faire une idée sur le style et le ton de cette publication hebdomadaire, à laquelle on peut ensuite s'abonner suivant des formules très souples - au mois pour 2 €, par exemple (offre spéciale -50% jusqu'à demain).

**Caricature de Jérôme Anfré, monté sur un gnou à la manière d'Anfré, par Zombi.

Z

 

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