Les poètes dont on fait des tuberculeux
Abordent facilement en fonction du souffle
Du vent des îles neuves où le ciel est bleu
Comme leurs poumons de l'air vicié qu'ils insufflent
A leur cigarette sous les ronds nébuleux
Qu'ils rejettent de leur bouche récidiviste
Les poètes habitent des pays heureux
Lorsque le monde autour d'eux devient réaliste
Ils projettent sur la puanteur des cités
Le reflet de leurs odeurs pleins de purulence
Ils se purifient dans le rêve du silence
En l'interrompant par des mots inusités
Ils secouent le joug verbal bourgeois aseptique
Les poètes dont le mal est le seul diptyque.
Poème de Bertrand Demagny, illustration d'Aurélie Dekeyser