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riff reb's

  • Revue de presse BD (32)

    (Spécial Zoo n°44)

     

    + Les locutions pour qualifier le magazine gratuit "Zoo" vont de "franchement putassier" à "cool et instructif", selon qu'on est plutôt adepte de la décroissance (ce mensuel est truffé de pubs), ou au contraire libéral-à-l'aise-dans-ses-baskets (ce mensuel est truffé de pubs).

    Mon opinion est que "Zoo" (100.000 ex. diffusés) rend un service limité. Principalement, il donne un aperçu de l'abondante production d'albums, et permet de se repérer dans ce maelström, sans complètement passer sous silence les publications indépendantes, privées des moyens de publicité extraordinaires de l'industrie de la BD.

    Donc "Zoo" me fait penser à une usine d'armement dirigée par un syndicaliste qui se dirait que, tout de même, sous les bombes, il y a toujours une majorité de prolétaires, et détournerait une partie de l'acier pour construire des abris pour ceux qui se prennent les frappes chirurgicales au coin de la gueule. D'ailleurs, à ce propos, comme pour les quotidiens ou les magazines que je lis, j'aime savoir quel type d'industriel se cache derrière (armement ? banque ? fonds de pension ?), j'aimerais aussi savoir qui est derrière "Zoo" exactement ?

    En attendant d'être renseigné sur ce point de "traçabilité" culturelle, je fais le choix d'être "malin comme un journaliste de "Zoo", c'est-à-dire de ne pas boycotter complètement cette publication, mais de citer seulement les pages qui présentent un intérêt. Dans le dernier n° paru (44) : une interview de Riff Reb's à propos de son adaptation du "Loup des Mers" de Jack London (p.46) ; T. Lemaire évoque l'expo. Franquin au Centre Wallonie-Bruxelles, s'étonnant bizarrement de l'insatisfaction de Franquin vis-à-vis de sa production (bizarrement, car même un publicitaire satisfait de son travail est sans doute un mauvais publicitaire) (p.64) ; D. Pasamonik évoque la figure franco-new yorkaise de Françoise Mouly, éditrice au "New Yorker" (p.66) ; un article d'Yves Frémion fait le point sur les "géoglyphes" (p.69) ; une chronique sur "The Jim Henson's Desert Tale" qui a gagné trois "Eisner awards", équivalent des Fauves décernés à Angoulême, toute proportion gardée (on s'intéresse autant aux US à la BD qu'Alain Finkielkraut) - ce malgré un dessin vraiment naze, mais un scénario de Jim Henson, crétateur du Muppet Show et des Fraggle Rock (p.84) ; une interview de Neil Gaiman sur l'héroïc fantasy yankee, la BD britannique ou franco-belge (p.88).

    - Pour ne pas paraître excessivement paradoxal, j'ajoute qu'il y a rarement autant de choses à picorer dans "Zoo". A tout prendre, d'ailleurs, le site d'info. franco-belge "Actuabd", dont la ligne est proche, vaut mieux que "Zoo".

    + Oh, merde, il y a quand même un truc qui me chiffonne vraiment dans le dernier n° : tandis que l'administration publique oppose systématiquement son art numérique hyper-puritain ou d'obsédé refoulé au dessin de modèle vivant, sous prétexte de protection de l'enfance (cette blague !), "Zoo" qui réussit l'exploit de franchir les frontières hyper-puritaines de l'administration publique (bibliothèques municipales) vend des pages de pub à des fabriquants de boissons alcoolisées merdiques, c'est-à-dire de basse qualité et destinées à foudroyer en quelques minutes les gosses qui, généralement, ne savent pas boire tranquillement, mais ont tendance à se jetter sur la bouteille comme le puceau sur sa première conquête.

    (par Zombi)

    + Le dessin de la semaine est de Pirikk, extrait du savoureux webzine "Mister Hyde" :

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