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Chronique du totalitarisme ordinaire (1)

2024 n'est pas plus totalitaire que 1968, ni le macronisme que le gaullisme. S'il est vrai que les Gilets jaunes ne sont pas les manifestants de "Mai 68", dont l'inflation et les complications administratives n'étaient pas la première préoccupation, il n'est pas moins vrai que les Gilets jaunes se sont heurté au même Etat -soi-disant "républicain"-, que celui qui réprima la jeunesse rebelle de "Mai 68". Les médias de masse sont payés pour dissimuler autant qu'il est possible à l'opinion publique que la démocratie dont on se gargarise est, en réalité, un gouvernement oligarchique arbitraire.

Ce qui fait paraître en 2024 la satire antitotalitaire d'Orwell plus vraie que jamais, notamment à la jeune génération qui n'a pastotalitarisme,george orwell,trente glorieuses,1984,gaullisme,1968 encore été fondue dans le moule du mensonge idéologique (le moule de gauche ou le moule de droite), c'est la crise économique mondiale de 2008, qui a connu une réplique violente en 2020 ; cette crise a entraîné la faillite politique de l'Union européenne et contraint l'oligarchie européenne à tomber le masque.

La satire d'Orwell est la plus profonde, en même temps que la plus inquiétante, car elle montre que l'arbitraire du totalitarisme repose sur les mots, et leur pouvoir de faire disparaître la réalité, dont usent et abusent sans vergogne les propagandistes.

- Quoi de neuf sous le soleil ? Est-ce que cela n'a pas toujours été, répliqueront les adeptes de la "double-pensée" ?

- Non, il n'y a jamais eu besoin d'autant de mensonge publicitaire pour vendre une automobile, un téléphone ou un parti politique. Orwell décrit bien, dans "1984", un phénomène d'une ampleur inédite dans l'Histoire, un phénomène en lien avec l'empirisme scientifique et le dévoiement de la science.

Le conflit entre la Russie et l'Ukraine, devenue le bras armé de l'OTAN, fournit un exemple, qui serait comique s'il n'était "plus terrifiant que la simple torture", pour reprendre les termes d'Orwell, du viol des consciences par les propagandistes et les médias de masse.

Le président russe V. Poutine a traité ses adversaires ukrainiens de "nazis" et mobilisé l'opinion publique de son pays à l'aide de ce slogan, tandis que les Ukrainiens eux-mêmes et l'OTAN répliquaient que c'était Poutine qui l'était, abstraction faite de la réalité historique du régime nazi, indissociable des conditions économiques et politiques qui ont permis à A. Hitler de remporter des succès électoraux. Sur la population russe, comme sur la population américaine ou française, ce type de slogan incitant à la haine de l'ennemi est susceptible de produire un effet mobilisateur - et c'est tout ce qui compte. On est ici en plein dans "1984" ; G. Orwell se rappelait comment il avait fallu "effacer" a posteriori en Union soviétique le souvenir du Pacte germano-russe.

En procédant comme V. Poutine, les propagandistes de l'OTAN se sont placés à son niveau ; mais la grossièreté du procédé importe peu, car seule compte l'adhésion des masses, c'est-à-dire des personnes les plus efficacement conditionnées à prendre les slogans répétés en boucle par les médias de masse pour la vérité.

En somme, Orwell n'est pas très difficile à comprendre, puisqu'il postule l'incompatibilité des médias de masse avec la démocratie véritable, voire avec une république subordonnée à l'intérêt général.

En montrant que la démocratie totalitaire (progressiste et non-pragmatique) repose sur l'abrutissement des masses (les élections américaines offrent le spectacle d'un tel abrutissement) par une petite élite oligarchique, Orwell fait peser sur la classe moyenne, assez éduquée pour résister au conditionnement de la culture de masse et de l'idéologie, une responsabilité historique.

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