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Petite histoire de la laïcité

...à l'attention des Français musulmans roulés dans la farine par les "valeurs laïques".

Pourquoi "roulés dans la farine" ? Parce que la ritournelle laïque a introduit la polémique politicienne dans l'institution scolaire, rendant la tâche des enseignants plus difficile encore. Moins aisées que la moyenne des familles françaises, les familles françaises musulmanes comprennent en général pour leurs enfants l'intérêt de la meilleure scolarité possible.

Les Français musulmans ont donc intérêt à faire "le dos rond" face à ces provocations politiciennes, à ne pas tomber dans le piège tendu par le RN ou "Charlie-Hebdo" (sous prétexte d'une "liberté d'expression" dont les Français musulmans ne disposent pas autant) - de faire le dos rond, tout en se défendant sur le terrain judiciaire, ainsi que le font d'autres minorités religieuses lorsqu'elles se sentent diffamées.

La peur des Arabes, puis celle plus politiquement correcte de l'islam, est le fond de commerce du parti de J.-M. Le Pen depuis plusieurs décennies, bien qu'il se soit toujours défendu de tout racisme, invoquant une xénophobie que les lois de l'économie capitaliste ont rendue impossible.

Ou bien les lepénistes sont idiots, ou bien ils sont hypocrites, car le besoin de main-d'oeuvre immigrée bon marché est un besoin essentiel de l'économie capitaliste en période de croissance. Si J.-M. Le Pen avait été un xénophobe conséquent, comme Platon, il aurait dû s'en prendre au fonctionnement oligarchique de la France et aux industriels du BTP.

Si le parti de J.-M. Le Pen a longtemps été cantonné à jouer un rôle d'idiot utile dans une partie de poker électorale truquée (le parti socialiste se servant du FN pour affaiblir son adversaire, tandis qu'il créait par ailleurs des associations antiracistes pour donner le change), il semble que ce parti soit aujourd'hui aux portes du pouvoir.

La raison de la progression de la xénophobie sous la forme hypocrite du "principe laïc" est facile à comprendre : si la croissance est favorable à la déréglementation du marché du travail, qui permet de faire pression sur les salaires à la baisse, les crises économiques (2008, 2020) et la décroissance font perdre aux flux migratoires une partie de leur intérêt. Il y a donc un risque que le principe laïc se transforme en racisme d'Etat.

C'est bien assez que de réclamer à un jeune Français, issu de l'immigration ou non, de respecter la citoyenneté : lui demander de respecter une égalité, une liberté et une fraternité qui n'existent pas, une égalité, une liberté et une fraternité parfaitement mystiques, est parfaitement contre-productif.

Le discours sur les valeurs laïques est complètement cousu de fil blanc, et il est irresponsable de demander à des professeurs des écoles d'enseigner une éthique qui n'existe pas - qui se situe au niveau de la propagande. Le modèle du citoyen laïc selon Voltaire est un Quaker anglais, c'est-à-dire un fondamentaliste religieux chrétien !

La classe politique française ne se paie d'ailleurs pas seulement la tête des Français musulmans avec son principe laïc : en posant l'équation du capitalisme et de la laïcité (le féminisme, en soi, n'a rien de spécialement républicain), elle se paie la tête de l'ensemble des Français qui réclament une action politique concrète et une restructuration de l'Etat.

La laïcité a un point commun avec l'islam : elle n'existe pas ; ou, plus exactement, il y a entre deux Français partisans de la laïcité autant de différence qu'entre un musulman chiite et un musulman sunnite. Le principe laïc contribue donc à diviser la société française, bien plus qu'à la cimenter.

L'abandon par J.-L. Mélenchon et son parti politique soi-disant "insoumis" du slogan laïc, qui semble conçu surtout pour diviser l'opinion publique, en particulier la classe moyenne, est donc logique ; son soutien à la cause palestinienne l'est beaucoup moins, car le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes est un droit parfaitement virtuel et totalement hypocrite.

La France a perdu sa souveraineté diplomatique en 1940 et ne l'a jamais reconquise : la paix ne se nourrit pas de slogans et d'indignation collective, mais d'actions politiques concrètes. Comme E. Zemmour et le RN montrent qu'ils ne sont pas vraiment Français en soutenant la cause israélienne, J.-L. Mélenchon et les Insoumis font de même en soutenant la cause palestinienne. La cause des banlieues devrait être prioritaire : c'est une cause nationale.

Quant à l'éducation civique, c'est une matière pour le moins "problématique" au stade où le capitalisme détruit visiblement la société et où des joueurs de football se permettent de donner des leçons de morale aux Français, ce que ni Voltaire ni Rousseau n'avaient prévu.

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