Ce dessin de presse paru en 1917 est signé Louis Icart. Il fait la satire du cinéma. On reconnaît l'acteur Charlie Chaplin, qui incarne le "7e art" mieux que quiconque. Celui-ci composera ultérieurement des films auxquels on attribue une valeur satirique, tel "Les Temps modernes", soulignant l'aliénation de l'homme moderne à la machine.
Comme le divertissement satisfait le besoin de religion des élites, on voit au contraire celles-ci s'efforcer d'élever le divertissement au rang de l'art (à travers l'éloge indistinct de la "culture", par exemple).
- Le dessin de Louis Icart (1888-1950) est paru en pleine page dans le bimensuel "Fantasio", en partie archivé dans la base de données "Gallica".
- Louis Icart était aussi peintre et dessinateur de mode, et produisit des dessins érotiques ; pilote d'avion (!) pendant la Grande guerre, il continue cependant de donner des dessins à la presse humoristique.
- Le bimensuel humoristique "Fantasio", dépendant du "Rire", parut de 1906 à 1937 pratiquement sans interruption. La tentative de le faire renaître en 1948 fit long feu.
La satire de "Fantasio", sous-titré "Magazine gai", est relativement faible ; il s'agit avant tout de fournir en 1917 un dérivatif au lecteur en dédramatisant la guerre. Y collaborent autant de feuilletonistes (G. Courteline, M. Dekobra, P. Mc Orlan...) que de dessinateurs.